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ou contenant moins d'oxigène qu'à l'ordinaire. Il ne reste dans l'eau que la quantité d'air atmosphérique, qui est en rapport avec la pression ordinaire de la colonne aérienne. Néanmoins, M. Bischof est loin d'attribuer à cette cause toutes les sources acidules; car celles qui sont sur la pente orientale du Teutoburgerwald doivent obtenir leur acide carbonique d'une tout autre manière. D'une autre part, l'acide carbonique de toutes les sources, même dans le sol alluvial, ne serait qu'une suite de l'oxidation de l'humus végétal, aux dépens de l'oxigène de l'air.

Les sources de Paderborn ne peuvent être appelées ni minérales ni salées; car s'il y a assez de sels, le contenu gazeux ne dépasse guère celui des sources ordinaires d'eau douce (N. Jahrb, der Chem., vol. VIII, p. 249).

Eaux salées.M. le docteur Daubeny vient d'appeler l'attention du public sur la Salure diverse qu'ont offerte à différentes profondeurs les puits salins du Wurtemberg. Dans la description du terrain salifère de ce pays, par M. d'Alberti, ainsi que dans plusieurs autres ouvrages ou Mémoires, il y a des données certaines qui établissent l'augmentation de la salure en proportion de la profondeur du puits. D'une autre part, il y a des cas où, en forant un puits, la salure diminue après qu'on a atteint une certaine profondeur ou traversé certaines couches; comme il y a aussi des variations en plus ou en moins dans la salure avant d'atteindre le point réel du maximum de salure.

M. Daubeny pense que la diminution de la quantité de sel à une certaine profondeur des puits, est un phénomène plus difficile à expliquer que le cas inverse ou leur augmentation (Lond. a. Edinb. phil. mag. Janv., 1834, p. 31). J'avoue, à cet égard, ne pouvoir pas partager son opinion; car s'il peut y avoir des sources salées d'origine volcanique, un bien grand nombre ne paraissent être que des cours d'eau atmosphérique, qui se sont imprégnés de sel en filtrant à travers certaines

masses.

Du reste, cette question mérite l'examen le plus attentif : l'intérêt de la science, autant que celui de l'industrie, y sont étroitement liés. Ainsi, si on partait de l'idée que la salure augmente en proportion directe de la profondeur ou en proportion inverse d'une certaine limite de profondeur, il est de toute évidence qu'il faudrait en tenir compte dans les travaux de forage, et dans la distinction des sources salées naturelles et celles produites artificiellement.

M. Daubeny est amené à considérer le mode probable du dépôt du sel gemme dans une solution saturée. Or, d'après la chimie actuelle, une pareille formation n'est guère possible, sans recourir à des causes telles que la pression, la chaleur, etc. Il jette en avant l'idée qu'au fond de la mer la saturation de l'eau peut être ou avoir été telle qu'elle n'a demandé que le concours de pareilles causes pour abandonner une partie de ses sels. Espérons qu'il continuera ses recherches, et lèvera toutes les difficultés chimiques, d'une explication qui intéresse vivement les savans et les industriels. Jusque là, la formation du sel gemme pur ou avec gypse, reste, surtout dans le sol tertiaire, un des problèmes les plus difficiles à résoudre.

Dans les calcaires secondaires, et surtout ceux des Alpes, j'ai déjà dit plusieurs fois que ces dépôts sembleraient indiquer l'action de sublimations ignées; mais où placer la limite de ces espèces de solfatares boueuses? Peut-on étendre cette idée à tous les terrains, et n'y a-t-il point de sel qui ait été déposé simplement, par la voie aqueuse, dans la nature?

Pour moi, je le répète, il y a des amas salins d'origine ignée immédiats; ce sont ceux des Alpes, dépôt de matières, boueuses et salines, poussées au milieu des grandes fractures du sol. Mais, outre cette espèce de moya des temps primordiaux, il y a des terrains saliferes en couches bien plus régulières, où l'eau de mer sous une grande pression, et peut-être une certaine chaleur, paraît avoir été obligée de déposer le surplus des imprégnations muriatifères reçues par des solfatares ou éruptions boueuses sous-marines. Voilà, à mon avis, où en est la question; il reste maintenant à examiner comment, par la chimie, on peut reproduire en petit de semblables formations.

Gite de l'eau. M. Hardie remarque, sur le gîte de l'eau dans le sol primitif de l'Inde centrale, que la profondeur des puits dépend de leur voisinage ou de leur éloignement de grands lacs; et il a trouvé fort juste la remarque du savant Shah Baber, qu'on était sûr de trouver de l'eau, non loin de la surface du sol, dans le cours des rivières et des torrens à sec, et même au milieu des plus fortes chaleurs. C'est la porosité du sable qui est probablement la cause de ce don précieux de la nature, au milieu d'un sol granitique d'une aridité effrayante en été.

M. Hardie cite, à Hamirgher, à vingt et un milles de Chitor, un puits percé dans le roc solide à deux cents pieds de profon deur; et il oppose l'eau saumâtre, qui domine dans le nord de

l'Ajmer et du Jaypur, à l'eau pure, très faiblement acidulée, des districts sud de l'Inde centrale (.4siat. research, vol. XVII, part. 2).

M. Le Prévost s'est occupé du phénomène, présenté par certains puits, d'avoir leurs eaux plus basses en hiver et au printemps qu'en été. D'après M. Deslongchamps, c'est un effet de l'évaporation, moins active en hiver, et de la filtration lente des eaux dans la terre (Congrès scientifiques de France, 1oo session, p. 39).

M. W. J. Henwood a donné des Observations sur le niveau de l'eau dans certaines sources du Cornouailles. L'eau, sortant surtout du calcaire, baisse principalement de niveau en octobre et novembre; tandis que celle sortant du granite monte alors. Dans le calcaire, la quantité d'eau dépend plus de l'étendue horizontale que de l'étendue verticale des masses; le calcaire forme des espèces de bancs dans le schiste ( Lond. a. Edinb. phil. mag. Déc., 1833, p. 417).

S Puits artésiens.

Les applications du forage et des puits artésiens ne sont pas encore épuisées: témoin ces essais d'irrigation et de dessèchement faits au moyen de coups de sonde, en Westphalie, en France, etc., et ceux de chauffage de serres par l'effet de la température plus élevée des eaux artésiennes.

En Wurtemberg, M. de Bruckmann s'est aussi servi de cette nouvelle source économique de chaleur, d'un côté, pour chauffer des fabriques de papier, etc. (à Heilbronn), et, de l'autre, pour empêcher en hiver la formation de la glace autour des roues de moulins (à la Kunstmuhle, près de Berg; à Heilbronn et à Heidenheim (Polytechnisch. Journ. de Dingler, vol. XXXVII, p. 115; et Corresp. Blatt. des Wurt. landw. Ver. 1833, vol. II, cah. 2).

En Wurtemberg, on a aussi réussi à se procurer par le forage de bonnes eaux minérales, soit acidules et ferrugineuses, comme à Berg, près de Stuttgardt; soit tièdes, comme près de Kannstadt.

J'avais appuyé, l'an passé, sur l'opportunité de rechercher, par des sondages, les grands réservoirs souterrains d'eau dans les terrains calcaires à surface généralement aride; si on ne peut y espérer la découverte d'eau ascendante, au moins celle d'eau de puits y serait déjà importante.

Convaincu aussi de cette vérité, M. de Bruckmann a cherché à la mettre en pratique sur le plateau sec de l'Alb jurassique du Wurtemberg. A cet effet, la Société d'agriculture du Wurtemberg a offert, gratis, l'usage de ses équipages de sondage aux communes qui désireraient se livrer à de pareils travaux (Corresp. Bl. d. Wurtemb. landwirth. Ver. 1832, v. II, cah. 1, p. 53).

M. Plieninger a réuni en un Mémoire les résultats des forages exécutés en Wurtemberg pour la recherche d'eaux ascendantes, soit pures, soit minérales.

A Stuttgardt, on a trouvé des nappes d'eau peu ascendantes dans les couches tout-à-fait supérieures du muschelkalk, qui, dans cette contrée, sont couvertes de keuper.

A Berg, près de cette capitale, on a fait neuf forages qui ont ramené, du milieu du muschelkalk, à 132 à 163 pieds de profondeur, une eau fortement acidule et ferrugineuse.

A Kannstadt, on a percé le keuper, et trouvé dans quatre forages, soit des caux artésiennes, soit des eaux minérales, ayant 16o,5 R.

A Tubingue, on a percé dans trois points tout le keuper (484 pieds) pour atteindre le muschelkalk; et on y a trouvé des sources faiblement ascendantes.

A Niederau, on a découvert un courant d'eau dans une fente du muschelkalk: les eaux minérales de ce lieu sont hydro-sulfureuses et bitumineuses.

A Reutlingen, on a trouvé, à 362 pieds dans le lias, une eau faiblement ascendante.

A Ulm, on a percé, à travers les alluvions et le calcaire jurassique, et découvert une petite nappe d'eau entre ces deux dépôts, et une source ascendante dans le dernier.

A Nerenstetten, sur le plateau de l'Alb jurassique, on a creusé en vain, tandis qu'à Hayingen on a trouvé une source à 119 pieds de profondeur dans ce calcaire.

A Heidenheim, on a découvert un courant d'eau non ascendant, sous des alluvions et des argiles, à 12 pieds de profondeur.

A Heilbronn, on a fait plusieurs puits artésiens, qui ont réussi, et qui sont alimentés par des nappes d'eau dans le keuper; ces eaux, abondantes, ont une température de + 10° R., et contiennent, en partie, du sulfate, du muriate, et du carbonate de chaux, ainsi que des sels magnésiens.

A Crailsheim, on a trouvé plusieurs sources, assez ascen

dantes, en perçant du muschelkalk, des argiles et des gypses; ce sont aussi, en partie, des eaux mélangées des mêmes sels que dans les précédentes.

A Oehringen, on a aussi foré, avec assez de succès, dans la même formation; et à Aalen on a poussé un forage, en 1830, à 638 pieds dans le lias, sans trouver d'eau ascendante, mais bien une source sulfureuse.

On a foré encore, sans succès, dans le plateau jurassique à Sindelfingen, Munsingen, Niederstozingen, Alpeck, Luizhausen, Ebingen et Heldenfingen. D'une autre part, on fait trois puits dans ce moment dans le keuper et le lias du Fildern, près de Mussberg. Déjà, à Neuhausen sur le Fildern, on a trouvé de l'eau pour faire aller un moulin (Corresp. Bl. des Wurt. landw. Ver. 1833, vol. II, cah. 2, p. 144).

On trouve encore, dans le Journal d'agriculture du Wurtemberg pour 1832 (vol. I, cah. 1), l'indication des principaux ouvrages, qui ont paru jusqu'ici sur les puits artésiens et le forage, surtout en Allemagne.

Dans cet article, on déplore avec raison que les détails sur les forages manqués sont le plus souvent cachés au public, qui serait cependant intéressé à les connaître, pour se guider à l'avenir.

On y remarque un ouvrage de M. J.-A. Spetzler (Anleitung zur Anlegung artesischer Brunnen. Lubeck, 1832, in-8°); et un autre de MM. Gambihler et Gugler ( Grundliche Anweisung, etc. Nuremberg, 1832, in-8°). Dans ce dernier ouvrage, on trouve les coupes des couches, traversées avec succès dans des puits forés, à Wurzbourg, Erlangen et Nuremberg. M. le docteur Osann a trouvé la température moyenne de l'eau d'un puits artésien, à Wurzbourg, +10° R., tandis que celle de l'air est + 8o,3 R.

Dans son ouvrage sur les puits forés (Vollstandige Anleitung zur Anlage, etc. Heilbronn, 1833, in-8° à 9 pl.), M. de Bruckmanna réuni, aux notions acquises sur cet art, de nombreuses observations particulières,et entre autres des considérations sur l'origine probable des sources naturelles et artificielles, ainsi que sur les vues géologiques qui doivent guider l'ingénieur. L'hydrographic souterraine ou le gisement des sources dans les différentes formations, et un article particulier sur les puits artésiens établis ou à faire dans le keuper, ajoutent au mérite de cet ouvrage, le plus complet qui ait encore paru sur cette matière. Le Traité de M. L. Boner sur les puits artésiens (Vollstan

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