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ques se soient produites en même temps dans quelques uns de ces centres placés à des distances assez rapprochées ou mème éloignées? Rien, absolument rien ne s'y oppose, dans la nature physique de l'homme; il n'y a que l'esprit aisément systématique des philologues qui peut se révolter contre une pareille idée.

D'ailleurs, dans toutes les langues il y a une foule de mots expressifs des choses même qu'ils désignent: or, ce sont les mots ordinairement les plus usuels; ne doit-il pas nécessairement y avoir d'autant plus de ressemblance entre ces mots dans les langages des peuples que leur demeure est plus voisine, et qu'ils sont entourés de créations plus analogues?

D'illustres naturalistes ont défini l'espèce; une masse d'individus ayant tous certaines formes qui se perpétuent depuis le commencement du monde sans dépasser les limites qui leur sont posées; les subdivisions accidentelles de ces êtres sont pour eux des variétés, et les races humaines sont toutes dans ce dernier cas. Si ces hauts personnages en science avaient assisté dès le commencement du monde à la formation et la transmission des espèces, il n'y aurait pas mot à dire, et M. Prichard aurait bien raison de trouver mauvais qu'on vienne contredire ce qui est bien établi par des témoins oculaires.

Mais, malheureusement pour nous comme pour lui, ces papes en sciences sont des observateurs passagers sur la terre, et par conséquent sujets à se tromper par des remarques trop limitées. Il y a plus, avant, pendant et après leur vie, ils ont eu des contradicteurs, des personnes qui n'ont point défini l'espèce et les variétés comme eux; donc le raisonnement de M. Prichard se réduit à une prédilection de personne, à une prime de mérite offerte à tel ou tel individu sur tel autre.

Sans revenir à la discussion de ce que c'est qu'une espèce, je demanderai seulement à M. Prichard de prendre pour juge le premier passant, et de lui demander, par exemple, s'il trouve plus de différence entre différentes espèces de chevaux qu'entre un Européen, un nègre ou un habitant de la Nouvelle-Hollande. Pour moi, géologue, je m'embarrasse fort peu qu'ensuite il veuille et puisse me prouver que si ses chevaux sont des espèces, mes divers hommes ne sont que des variétés de ce qu'il lui plaît d'appeler une espèce. S'il est certain de son fait, il en pourra tirer toutes sortes de conséquences intéressantes; mais celle qu'il n'en déduira jamais avec certitude,

c'est que son espèce n'a eu qu'une seule origine, c'est-à-dire qu'elle n'a été formée que sur un seul point du globe.

En effet, tous les faits de géologie, de paléontologie et de géographie botanique et animale, tendent à démontrer de plus en plus sur le globe plusieurs centres de création. Pour tous ceux qui n'ont pas d'intérêt d'église ou de coterie à ménager, c'est un fait bien établi, incontestable, et surtout nullement sujet à toutes ces objections faites contre l'établissement de ce qu'on appelle espèce en histoire naturelle.

Mais voyons donc les terribles conséquences d'admettre ces divers centres; Moïse n'aurait eu connaissance que de l'un d'eux, quoiqu'il connût le nègre comme le blanc, ce qui n'est, au fait, qu'une conclusion aussi peu dangereuse que de croire avec tout le monde, voire même avec le pape, que la terre tourne autour du soleil, au lieu que Josué a énoncé le contraire.

Ensuite il y a encore une manière commode de s'arranger avec les naturalistes classiques, en leur concédant qu'au lieu d'espèces il ne s'est formé dans chaque centre de création que des races diverses, ou ce qu'ils appellent des variétés d'espèce. Il leur resterait au moins encore la satisfaction de pouvoir continuer à dire jésuitiquement, qu'il n'y a sur la terre qu'une espèce humaine, de conclure avec M. Virey et d'autres personnes que la race mongole, la plus étendue de toutes à la surface, comprend aussi toutes les peuplades des deux Amériques (Institut, 1833, n°. V, p. 34 ).

§ 1. Zoologie.

Deux traductions du règne animal de M. Cuvier s'exécutent en Angleterre, l'une par MM. Griffith, Smith et Pigeon, et l'autre augmentée des nouvelles découvertes, et ornée de près de 500 planches. D'une autre part, M. Vogt continue sa traduction allemande à Leipzig, et M. Mac Murtrie a entrepris une traduction à New-York en 4 vol. in-8°.

Les tableaux du règne animal de M. Cuvier, par M. Achilie Comte, sont une utile entreprise, l'Iconographie de M. Guérin étant une acquisition trop coûteuse pour bien des personnes. M. Milne Edwards fait paraître des Élémens de zoologie (Paris, 1834, in-8°).

En Angleterre, M. Jenyns a donné un Manuel des animaux vertébrés de la Grande-Bretagne (1 vol. in-8°).

En Russie, M. E. Eichwald a achevé sa Zoologie particulière des animaux, tant vivans que fossiles, de la Russie et de la Pologne (Zoologia specialis, etc. Leipzig, 1829-32, 3 part. in-8°, à 20 pl.).

M. Dvigoubski a publié à Moscou le VI volume de son Histoire naturelle des animaux de la Russie: savoir, celle des poissons.

Je ue dois pas non plus oublier les ouvrages sur la zoologie des pays extra-européens, tels que ceux de MM. d'Ehrenberg, Ruppel, Eschscholtz, du prince de Neuwied, et des voyageurs français en Grèce et autour du monde.

Amphibies. Le volume XII des Mémoires de l'Académie des sciences contient cinq Mémoires de M. Geoffroy-Saint-Hilaire, qui ont rapport à l'ostéologie des crocodiles et des tiles téolosauriens, et dont le troisième est consacré à des observations sur les reptiles découverts dans le calcaire oolithique de Caen.

La Monographie des testudinacées, de M. Thomas Bell est arrivée à la VIe livraison; et il est à souhaiter que M. Valenciennes accélère la terminaison du bel ouvrage sur les pois

sons.

Crustaces. M. Milne Edwards a présenté des Observations sur les changemens de formes que les crustacés éprouvent dans leur jeune âge, sujet qui se rattache à la théorie des arrêts de formation et de développement (Institut, 1833, n° 29, p. 243).

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Insectes. Je ne puis passer sous silence l'Histoire naturelle générale des insectes, que MM. Audoin et Brullé ont entrepris cette année, en 10 vol. in-8°.

Les Observations de M. Audoin sur un insecte qui passe une grande partie de sa vie sous la mer, pourraient avoir des applications en géologie (Rev. encycl. juin, p. 539).

M. Aug. Ahrens a fait une Revue de tous les coléoptères observés jusqu'ici sur le sol salin ou les eaux saumátres (Isis, 1833, c. 7, p. 642 ). Ce sujet se rattache à la géologie, en ce que les insectes fossiles peuvent, par des analogies de mœurs, nous indiquer le genre de pays ou la station qu'ils habitent.

Conchiliologie.-M. Thom. Brown a republié son Conchologists Textbook; l'intéressant Mémoire de M. Rich. Owen sur le nautile a été traduit en français, aussi bien que le classement des ammonées, de M. de Buch par M. Domnando (An

nales des sciences naturelles). M. Domnando va donner la traduction du Mémoire de M. de Munster sur les planulites et les goniatites.

M. John Warren va publier a Boston un Traité de conchiliologie; M. Gould a traduit dans la même ville les genres de coquilles de M. Lamark, avec un catalogue des espèces (Lamarcks genera. of. shells. 1833, in- 18°).

M. Lukis a publié des remarques sur les mollusques perforans, et les moyens qu'ils emploient pour s'introduire sous l'eau dans les roches et les cailloux (Mag. of nat. hist., vol. VI, no 35, p. 401).

M. J. Ed. Gray a étudié la structure des coquilles et l'économie des mollusques (dito, déc. 1833, p. 452, et Phil. Trans. Lond., 1833, part. 2).

M. L.-C. Kiener vient de commencer un Species général et une Iconographie des coquilles vivantes, comprenant le MuséeMasséna, la Collection-Lamark, celle du muséum d'histoire naturelle, et les découvertes récentes des voyageurs.

M. de Férussac a commencé la publication de sa Monographie des céphalopodes cryptodibranches, et celle des ptéropodes, ouvrages faits avec MM. Rang et Alcide d'Orbigny.

M. Martin Saint-Ange a fait un travail sur les cirripèdes, dans lequel il cherche à établir que cette classe, ou au moins les cirripèdes pédicules de Lamark, offrent des rapports nombreux avec les annélides, et sont liés d'une manière beaucoup plus intime avec les crustacés inférieurs (Institut, no 27, p. 226).

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Zoophytes. M. le docteur Grant continue ses observations sur la classe des zoophytes. Il a lu à la Société zoologique de Londres un Mémoire dans lequel il étudie les sécrétions de 'cette infinité innombrable d'animaux, et la formation des rochers résultant d'ètres si petits (Trans. of the zool. Soc. of London, vol. Ier).

M. le docteur Ehrenberg prépare un grand Mémoire sur les polypiers et la formation des récifs de coraux dans la mer Rouge.

M. Guill. Fréd. Jaeger a publié, à Zurich, une Dissertation inaugurale latine sur les holothuries (Holothuria, in-4°, avec 3 planches).

Sn. Botanique.

M. Aug. Pyr. de Candolle a publié une Note sur la division

du règne végétal en quatre grandes classes ou embranchemens. Il divise les plantes d'après les organes de fructification et de nutrition, en phanérogames (vasculaires), dicotylédons ou monocotylédons (endogènes), et en cryptogames (celluleux), œtheogames (semi-vasculaires), ou amphigames (cellulaires). Passant aux idées philosophiques, il met en parallèle les dicotylédons avec les animaux vertébrés, les monocotylédons avec les mollusques, les athéogames avec les articulés, et les amphigames avec les zoophites. Sur 1,000 plantes, on connaîtrait dans l'univers 636 dicotylédons, 144 monocotylédons, 65 œthéogames, et 155 amphigames: ainsi il ne faut pas généraliser outre mesure l'idée, déduite du règne animal, que les espèces des êtres organisés sont d'autant plus nombreuses dans la nature, qu'elles sont plus imparfaites, puisque, d'après les observations actuelles dans le règne végétal, elles offrent le résultat contraire (Bibl. univ., nov. 1833).

M. le docteur Meyen a rapporté de Manille et de Rio-Janeiro des troncs de palmiers et de fougères arborescentes, dont la comparaison de leur structure intérieure lui a fourni le sujet d'un Mémoire botanique fort important pour la paléontologie végétale.

En physiologie végétale je dois encore signaler les expériences sur la génération des plantes, par M. Girou de Buzareingues, qui nous intéressent par les détails sur l'hybridité (Institut, 14 sept. 1833, p. 154); le Mémoire, couronné par l'Académie, de M. Schultz sur la circulation des sucs dans les plantes (Institut, no 32, p. 271); les Observations de M. Gaudichaud sur l'accroissement des tiges ( Archiv. de Botanique, 1833); les Recherches physiques et chimiques de M. Edwards sur la végétation (Rev. encycl., avril, p. 292, et Institul, no 34, p. 9); l'application faite par Becquerel de l'électro-chimie à la physiologie végétale ( dito, p. 289); les Recherches de M. Biot pour servir à l'histoire de la végé tation (Institut, n° 27, p. 229, no 40, p. 34, et n° 41, p. 66, N. Bull. de Sc., 1833, p. 118); les Nouvelles expériences de M. Goeppert sur l'influence de divers acides, des alcalis, de l'iode, du brome, etc., sur la germination des plantes; traité de physiologie générale, végétale et animale ( Lehrbuch, etc., Heidelberg, 1833, in-8°), par M. J. B. Wildbrand; le mémoire sur la respiration des plantes (de respiratione plant., etc., Heidelberg, 1833, in-4° à 1 pl. ), par M. G. W. Focke; les Recherches de M. Ad. Brongniart sur la structure

le

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