Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Mémoire qu'il a lu en novembre à la Société linnéenne de Londres.

Ses expériences ne lui permettent pas de décider si les végé taux eux-mêmes forment ou non leurs élémens terreux lorsqu'ils en sont éloignés; mais elles lui ont prouvé que les plantes jouissent de l'exercice d'un choix facultatif par rapport aux parties terreuses qui leur sont offertes, et que certaines lois originaires naturelles règlent les élémens de ce genre qui entrent dans leur composition, quoique la quantité de ces derniers dépende de leur masse plus ou moins grande autour des absorbans des végétaux ( Lond. a. Edinb. phil. Mag. Janvier 1834, p. 53 ).

CHAPITRE II.

MINERALOGIE.

M. W. Whewell a fait un Rapport sur les progrès et sur Pétat actuel de la minéralogie, qu'il considère successivement sous les rapports des caractères physiques des minéraux, de la cristallographie, des propriétés optiques des minéraux, de leur composition chimique, de leur classement, et de certaines découvertes particulières.

Malgré quelques omissions relativement à des travaux faits sur le continent, ce résumé se lit avec un grand intérêt, comme on peut s'en convaincre par l'énoncé brief des sujets qui y sont traités.

Pour les caractères physiques, MM. Mohs et Breithaupt (1) ont établi plus de précision dans l'emploi du caractère de la dureté, et les mêmes minéralogistes, ainsi que M. Beudant ont étudié plus scrupuleusement la pesanteur spécifique des corps, tandis que pour les couleurs et l'éclat des minéraux, MM. Brewster, Airy, et Breithaupt ont inventé des instrumens pour leur perception plus complète, ou ont étudié ces propriétés optiques. Quant au clivage, M. Brewster a suggéré une méthode pour rendre visibles les clivages indistincts.

(1). M. Whewell se trompe, en qualifiant MM. Breithaupt et Haussmann d'élèves de M. Mohs; rivaux tous trois, cette erreur me leur doit pas même être agréable.

Quant à la cristallographie, M. Whewell développe la nouvelle face de la science depuis que l'ancien arrangement et la théorie de Haüy a fait place à l'adoption d'un certain nombre de systèmes cristallins. Ce principe est si simple, et si conforme aux propriétés optiques des cristaux, qu'il a été admis généra

lement.

M. Whewell montre la voie mathématique différente suivie par les diverses écoles et leurs élèves; d'un côté, Haüy, MM. Mohs, Haidinger, et Haussmann, se tenant surtout aux constructions et calculs fondés sur la géométrie des solides, De l'autre, MM. Weiss, Levy, Rose, Kupffer et Kohler, employant les méthodes de géométrie analytique, et M. Naumann se déterminant enfin pour ce mode, comme le plus simple et le plus naturel, et offrant sous la forme de tables les résultats des combinaisons les plus fréquentes.

De son côté, M. Brooke et d'autres ont employé en grande partie les formules de la trigonométrie sphérique, ce qui a le grand avantage de permettre de faire les calculs immédiatement par le moyen des tables de logarithmes, tandis que MM. Grassmann (Ub. physikal. Kristallonomie, 1829) et Neumann, ont considéré la cristallographie (Beitrage z. Kristallonomie, Berlin, 1823, in-8°) sous des points de vue mathé, matiques différens.

MM. Phillips, Marx (Geschicht d. Cristallkunde, Carlsruhe, 1825), Bernhardi (Beitrage z. Kenntnis. d. Cristallformen, Erfurt, 1827), et Hessel (Cristallométrie, Leipzig, 1831), etc., ont fourni aussi leur part à l'avancement de la cristallographie.

Parmi les Mémoires sur des questions particulières de cristallométrie, M. Whewell signale surtout la dissertation de M, HaiL dinger sur les macles, les cas de filets interposés dans certains cristaux, et leur donnant des propriétés optiques particulières, comme l'a démontré M. Brewster, la discussion de savoir si le prisme oblique et les formes qui en dérivent doivent constituer un système particulier; enfin les limites posées par la nature à l'hypothèse de M. Haüy sur les décroissemens.

Quant au mode de déduire les lois de la formation des faces d'un cristal, il a donc été fort simplifié, puisque au lieu des calculs trigonométriques et algébriques de M. Haüy, dans la plupart des cas la loi peut être déduite des propriétés visibles, et surtout du parallélisme des angles des faces. Néanmoins la détermination des lois pour toutes les faces d'une espèce est un travail de tête et de patience. A cet égard, aux résultats pré

sentés par Haüy, sont venus se joindre ceux de M. Weiss en particulier sur les espèces de la sélénite, du feldspath et de l'épidote. M. Mohs a aussi fourni sa part de renseignemens; plus récemment, M. Hessel s'est occupé du feldspath, et M. Zippe du carbonate de cuivre.

Enfin, la notation cristallométrique a subi des améliorations; c'est encore celle de M. Naumann qui serait la meilleure. Quant aux propriétés optiques, Malus avait établi des différences relativement à la double réfraction; M Biot avait séparé les cristaux à double réfraction en deux, savoir: ceux qu'ils appelaient attractifs, et les cristaux répulsifs. M. Haüy avait trouvé que les substances ayant le cube, l'octaèdre, le dodécaèdre, etc., pour forme primitive, ne jouissaient pas de la double réfraction. Mais M. Brewster serait en grande partie le créateur et le puissant promoteur de la science qui nous apprend la dépendance mutuelle des propriétés optiques, et des formes cristallines (Voy. la section de la physique, article Optique). Le fait est que, dans ses travaux, ce physicien n'a jamais négligé d'appliquer tout de suite ses découvertes à la minéralogie.

L'étude de la lumière polarisée nous a donné de nouveaux moyens d'examiner les propriétés des minéraux et surtout des cristaux; l'optique et la cristallographie sont désormais les deux divisions d'une science dont les limites n'ont pas encore été appréciées.

La Minéralogie chimique est la partie qui a fourni le plus de Mémoires, et qui cependant a fait le moins de progrès. On n'a pu établir aucune loi générale pour de grandes classes de minéraux, et même la nature véritable des espèces, à l'exception d'un très petit nombre, est sujette à contestation. Les chimistes s'occupant d'analyses sont rebutés en voyant leurs pénibles travaux s'accumuler sans en pouvoir tirer déjà quelque généralisation.

* Néanmoins la loi de l'isomorphisme établie par M. Mitscherlich a ouvert la voie à un avenir de progrès, quoiqu'il faille répéter l'analyse d'une même espèce sur divers échantillons, de plusieurs localités, et sur quelques unes de ses variétés, avant de pouvoir espérer avoir une idée de la nature d'une espèce véritable.

La notation chimique introduite par Berzelius, et modifiée par d'autres savans, tels que M. Beudant, est indispensable

I

pour le minéralogiste, surtout depuis l'établissement de la doctrine de l'isomorphisme,

Une controverse s'est engagée entre MM. Berzelius et Whewell sur la manière de construire les formules chimiques; ce dernier reproche aux formules employées par l'illustre Suédois d'être fondée sur une hypothèse relativement au mode de composition; tandis qu'en employant des formules semblables, formées d'après les lois de l'algèbre, on peut indiquer la différence de composition, et les diverses opinions théoriques sans en embrasser exclusivement aucune (Rapport annuel de l'Acad. des sc. de Stockholm, 1832, et Lond. a. Edinb. phil. Mag., janvier 1834, p. 10).

M. Kupffer a prétendu donner une loi montrant les rapports de dépendance des formes cristallines avec la pesanteur spécifique et le poids atomique des corps. M. Whewell n'en est pas satisfait, parce que dans la comparaison des résultats numériques les propriétés exprimées par les nombres ne lui paraissaient pas être clairement les mêmes dans les différens cas.

La connexion de la composition chimique avec la forme cristalline est le grand problème à résoudre; aussi ne doit-on ¿: pas être étonné de voir des personnes énoncer à cet égard des hypothèses. Ainsi, M. Breithaupt conjecture que le boron est l'élément producteur de la polarité électrique et cristalline qu'il attribue au boracite, à la tourmaline et à l'axinite. (Auswahl d. Dresd. Werner. Gesellsch., vol. II.)

M. Magnus n'a pu découvrir la différence chimique entre le grenat, substance du système tessulaire, et l'idocrase, minéral pyramidal. M. Berzelius ne trouve pas de différence entre les pyrites hexaèdre et prismatique. Plus récemment, M. Ampech a analysé plusieurs minéraux tessulaires (Spinelle, Pléonaste, Gahnite, Franklinite, le fer chromé), et il a pu arriver à un commun type pour leurs formules chimiques, puisqu'ils appartiennent tous au même système. Ces corps formeraient deux classes, dont les ingrédiens de l'une contiendraient trois fois plus d'oxigène que ceux de l'autre. On pourra arriver à des lois semblables pour les autres systèmes.

Après avoir parlé de la production artificielle des minéraux (voyez la section de la chimie), M. Whewell rappelle les intéressantes expériences de M. Beudant sur les circonstances si variées qui déterminent les modifications différentes de la forme primitive des cristaux; ce savant est arrivé à trouver les moyens de produire à volonté l'une ou l'autre des mo

difications (Ann. de chim., et Syst. de Minér., vol. I, p. 190).

Dans la nature, on a surpris aussi dans l'acte de la cristallisation différentes substances qu'on ne peut pas encore obtenir cristallisées dans les laboratoires. Ainsi, M. Repetti a observé du quarz encore dans un état de mollesse, et on dit avoir vu des cas semblables pour l'opale, le béril et la baryte.

M. Haidinger est le minéralogiste qui s'est le plus occupé des pseudomorphoses, de ce qu'il nomme les minéraux parasites, sujet curieux, et offrant encore des problèmes chimiqués à résoudre; enfin, les méthodes d'analyse minérale sont devenues plus exactes.

Pour la classification des minéraux, on n'est encore tombé d'accord sur aucun principe fixe, et même on est encore en désaccord sur les limites et la définition des espèces en général. Dans l'école cristallométrique, on a substitué à la définition de l'espèce par Haüy la suivante: « La même forme primaire » avec les mêmes angles fondamentaux de clivage, combinée » avec une identité approximative des caractères chimiques et » physiques. » Mais avant d'en faire un axiome, il fallait voir s'il s'appliquait à tous les cas : or, maintenant on est convaincu du contraire.

La question est de savoir d'abord si, comme le pense M. Brooke, les angles des cristaux varient per saltum, c'est-àdire invariablement d'une substance à une autre, ou si une variation s'établit à cet égard par des degrés insensibles, et en correspondance avec des gradations dans les proportions des élémens, comme le croit M. Beudant.

Dans les groupes isomorphes, la forme et l'égale valeur des angles ne sont guère établis qu'approximativement. M. Miller leur a donné pour cela le nom de plésiomorphes, et on peut se demander si, en exceptant toutefois ceux du système tessulaire, il y a vraiment des groupes strictement isomorphes. Ainsi, si M. Rose a établi de semblables groupemens pour le pyroxène, M. Bonsdorff pour l'amphibole, M. Whewell demande si l'exacte identité des angles des cristaux a été toujours obtenue par le goniomètre, et si ces minéraux ne présenteraient pas à cet égard des différences comme le feldspath.

M. Breithaupt a été même plus loin, et a trouvé que des angles correspondans ou homologues que la loi de symétrie donné pour égaux, donnent des différences appréciables sous le goniomètre. M. Wollaston a fait un beau présent aux minéralogistes dans le goniomètre à réflexion; mais il restera une

« ZurückWeiter »