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publié une seconde édition de son Manuel de minéralogie et de géologie (Manual of mineralogy, etc. Albany, 1832, in-12). Il y adopte la classification et la nomenclature de M. Mohs, avec la cristallographie de M. Brooke.

M. Brown a publié un article sur la géologie en général (Montly Americ. rev. Janv. 1833).

Notre confrère M. Van der Maelen a cru utile de réimprimer à Bruxelles les Tableaux théoriques de l'état du globe, de' MM. Brongniart, de La Bèche et Boubée; ainsi que la coupe théorique des terrains parisiens, d'après MM. Cuvier et Brongniart. M. Boubée étant occupé à faire graver, avec additions,. une seconde édition de son Tableau, cette réimpression devient au moins superflue pour lui.

Géologie appliquée. - M. Boubée a publié une Géologie populaire à la portée de tout le monde, appliquée à l'agriculture et à l'industrie (Paris, 1833, in-12). Notre confrère a cru devoir commencer par discuter l'âge du monde, la chaleur centrale, les causes et les époques de soulèvement, avant d'arriver à la géognosie, et il place même entre cette seconde partie et la première l'histoire primitive du globe, c'est-à-dire toutes les idées théoriques sur les états successifs par lesquels la terre a passé, sur les créations qui s'y sont succédé, et sur le déluge.

Cette manière de procéder pouvait convenir à un traité scientifique tel que celui de M. Lyell; mais, pour un ouvrage populaire, j'ose élever la question si l'inverse n'aurait pas été préférable, et n'aurait pas servi davantage à infiltrer la science. dans le public, qui aime avant tout le positif et l'applicable, et qui ne goûte les théories que sous la garantie de leur utilité.

Du reste je ne doute pas que l'étude industrielle de la géologie, ou la géognosic géotechnique de M. Boubée, n'atteigne son but; mais, pour les théories, s'il était convenable de parler de quelques unes d'entre elles, telles que le déluge, l'âge du monde, etc., je ne pense pas qu'on doive jamais mêler la Genèse avec la géologie; c'est oublier notre siècle, d'autant plus que M. Boubée y appartient plus que tout autre, par son zèle et ses bonnes intentions.

M. C. Hartmann s'occupe de la publication d'une Minéra logie, et d'une Géologie appliquée à la technologie, aux arts et à l'agriculture.

§ 1. Géologie mosaïque.

Certains théologiens anglais persistent ridiculement dans leur manie de vouloir faire concorder les résultats de la géologie a vec la Genèse. L'Angleterre est tellement envahie par l'esprit de secte, que tout homme est obligé, de force ou de gré, des'enrôler sous une bannière religieuse; de manière qu'au milieu des merveilles de l'industrie, et d'une civilisation avancée, les esprits même les plus élevés y croupissent encore trop souvent dans des disputes théologiques, qui ne rappellent que le moyen-âge, et dont l'Europe continentale n'offre plus que de rares exemples, grâces aux lumières des peuples et des gouvernans. Néanmoins ne nous le dissimulons point: si les Anglais applaudissent de voir s'introduire en Europe leur civilisation perfectionnée, un grand nombre espèrent nous imposer en même temps, et insensiblement, leurs mille et une croyances plus absurdes les unes que les autres, et le tout pour le salut définitif de nos âmes. De même que la lumière de deux grands foyers dirigés sur un même point tend à se confondre, les idées rationnelles de l'antique Europe commencent à agir sur les esprits de la vieille Angleterre. Du milieu même du clergé, la plus terrible comme la meilleure des institutions humaines, surgissent déjà des hommes qui séparent tout-à-fait les sciences de la religion, et entrevoient même l'épuration de cette dernière. Ainsi, à côté des Mason-Gods, des Turners, des Fairholmes, des Buggs, de l'ignare Nolan, véritable capucin de carrefour, et d'une foule d'obscurs méthodistes, se présentent dans la lice les Conybeares, les Bucklands, les Sedgwicks, les Whewells, etc.

Aujourd'hui je ne puis me dispenser de parler de la géologie de ce M. Nolan, puisqu'en véritable chevalier errant il s'est mis en campagne contre toutes les associations scientifiques, contre les progrès des sciences en général, et surtout contre les géologues, ces agens les plus actifs de la machine infernale, « qui tend, dit-il, à renverser toutes les religions établies, et à laquelle tous les corps savans travaillent, souvent sans le savoir. »>

Si M. Nolan était un homme se perdant dans la foule des missionnaires ou visionnaires, certainement il n'aurait pas valu la peine de faire attention à sa philippique; mais il a été nommé d'office pour faire une série de sermons, par et pour la savante Université d'Oxford, corps assez puni de son imprévoyance pour avoir été obligé de l'écouter.

Déjà M. le docteur Daubeny, jaloux de l'honneur de cette université, a fait des sermons du révérend docteur une critique pleine de sel et de bon goût (London literary Gazette, 7 et 14 décembre 1833). Une reponse absurde en ayant été la suite, M. D. a déclaré publiquement ne vouloir plus avoir rien à faire avec un homme aussi ignorant ( dito, 11 janv. 1834). Il me suffira donc de reproduire un sommaire très abregé dn sermon en question.

Dans son analogie de la révélation et de sciences (The analogy of revelation and science, etc. Oxford, 1833, in-8°), M. Nolan part de l'opuscule de M. Greenough pour attaquer la vanité de notre science, et pour regarder la formation de tous les terrains, sans distinction, comme un seul dépôt contemporain et instantané.

D'après lui, M. de Humboldt attribuerait au déluge mosaïque l'enfouissement des végétaux des houillères; puis, faisant des rêveries physiques et chimiques contraires aux lois naturelles, pour s'expliquer la formation du globe, il va reprendre, d'un côté, l'idée de Voltaire, que les coquilles des hautes sommités y ont été apportées par des voyageurs, et de l'autre, celle de M. Rankin, de regarder les ossemens fossiles des mammifères comme des restes d'animaux employés à la guerre ou dans les spectacles par les Romains ou leurs prédécesseurs. Est-il possible d'oser débiter tant de sottises dans notre siècle, et devant un corps savant aussi distingué! voilà l'Angleterre de 1834!

Néanmoins il ne faut pas que j'omette de dire que la partie éclairée du clergé anglican, et non ennemie des progrès, même en matière de religion, n'a pas voulu laisser rejaillir sur tout le corps le ridicule de pareilles doctrines. Notre confrère, M. le révérend professeur Sedgwick, a relevé le gant, et a publié, sous la forme d'un sermon, un discours sur le Système des études à l'université de Cambridge. La bile de M. Nolan ayant été surtout mise en mouvement par le Traité sur l'astronomie et la physique, par M. le révérend Whewell, de Cambridge, on comprend qu'une réplique ne pouvait être placée dans une meilleure et en même temps plus éloquente bouche.

En traitant des rapports de la géologie avec la théologie naturelle, M. Sedgwick tombe à bras raccourcis sur tous ces absurdes compositeurs de géologie mosaïque. Il faut espérer que cette sortie, faite par un ecclésiastique aussi distingué que

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notre confrère, mettra un terme à ce déluge d'écrits sans logique conime sans science.

D'après la teinte d'esprit particulière aux Anglais, je n'ai presque pas besoin de dire que l'écrit de M. Sedgwick en est déjà à la seconde ou troisième édition, quoique la première ne date que de décembre.

Le Magasin philosophique de Londres nous promet de nouveau des Documens géologiques en preuve directe des points les plus importans de la chronologie des livres saints.

Dans le n° 1r du volume XXV du Journal américain des sciences, il y a un article sur la Concordance du récit mosaique de la création du monde avec les découvertes de la géologie. L'auteur y déploie sans utilité de l'érudition classique.

M. Letronne vient aussi de s'élever contre cette idée trop long-temps à la mode, que toutes les sciences devaient prendre leur origine de la Bible. Dans le moyen âge surtout, les progrès des sciences d'observation furent retardés par l'autorité des saints pères, qui s'étaient persuadé que la seule cosmographie possible était celle exposée dans les livres saints, et qu'on ne pouvait admettre les opinions des Grecs, c'est-à-dire le système de Ptolémée, comme étant contraires au texte de Moïse. Néanmoins quelques théologiens luttèrent isolément contre cette monomanie, tandis que d'autres crurent qu'il fallait séparer tout-à-fait la cosmographie biblique des discussions mondaines. L'astronomie alexandrine fut le point de départ de beaucoup de dissertations de controverse, et bien des savans pères de l'Église accumulèrent sophismes sur sophismes pour démontrer que la terre n'était pas ronde (Major est Scripture auctoritas quam omnis humani ingenii capacitas,» disait saint Augustin.

Ce n'est qu'en changeant le sens naturel des mots, et en bouleversant la suite des idées, que les pères de l'Église, comme les géologues bibliques, depuis Burnet et Whiston jusqu'à Kirwan, de Luc et Fairholme, ont pu réussir à faire concorder la Genèse avec leurs idées.

Il en est de même de l'explication de M. Boubée

soit basée sur des observations astronomi

sur l'ancienne idée d'Anaxagore

pierres entraînées dans le ci

Ainsi tous ont trouvé dan

l'indication commode d'u

alonger ou raccourcir à sa guise. Or cette interprétation reçue, tout le reste du récit devient inexplicable lorsqu'on part du point de vue scientifique.

D'ailleurs les idées cosmographiques des saints pères dérivent, à leur insu, presque toutes des écoles philosophiques de la Grèce.

Pour prouver ceci M. Letronne expose la topographie chrétienne de Cosmas Indicopleuste, qui vécut à Alexandrie au seizième siècle. Dans cet ouvrage on trouve, comme dans Plutarque, les argumens démontrant l'absurdité de la sphéricité de la terre et des antipodes. Il suppose que le monde ressemble à un coffre, dont la terre serait le fond plat entouré de murailles, et dont le ciel serait le couvercle: le tabernacle en offrirait une image. La terre devait ressembler à une table ayant une longueur double de sa largeur, et par conséquent à celle du tabernacle, qui avait à chacun des angles trois pains de proposition, symbole des trois mois de chaque saison, etc., etc.

La pluralité des cieux est une conception qu'on retrouve dans les poètes grecs, dans Beda et Raban Maur; quelques pères de l'Église voulurent même, comme les païens, en limiter le nombre à sept, huit ou dix. Au moyen de ces cieux, placés l'un sur l'autre comme les étages d'une maison, et de réservoirs d'eau dans quelques uns, il était facile d'interpréter les cataractes tombant par les fenêtres de l'un des cieux pour diminuer la chaleur de la terre.

Après avoir parlé de la place occupée par les anges dans le monde physique, d'après les anciens et les premiers chrétiens, M. Letronne parle au long des idées bizarres qu'on a eues sur la forme du monde et du mouvement des astres. Enfin il conclut que les préjugés ne cessent de combattre la vérité tant que celle-ci n'est pas descendue dans tous les rangs de la société; or c'est ce qui est déjà arrivé pour le vrai système du monde, dont l'établissement a coûté la liberté à Galilée, et a valu des persécutions ou des tracasseries à d'autres savans (Revue des deux Mondes, 3o sér., liv. 6, p. 601).

M. C. C. R... a publié un pamphlet sur les déluges des pays habités, ou Réponse à la question si nous avons encore à attendre un ou plusieurs déluges, et quelles en seront les suites (Die Überfluthungen der bewohnten Landern. Quedlinb. et Leipzig, 1833, 8°). L'auteur commence par distinguer dans le monde la vie spirituelle, la vie organique, et la vie des corps célestes, c'est-à-dire la vie solaire, planétaire et cométaire. Il

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