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tails de ses descriptions, ni de présenter des remarques sur les classemens essayés çà et là; je me permettrai seulement l'observation que son travail est bien propre à faire ressortir de nouveau toute la richesse des corollaires et des idées neuves qui ont découlé et découleront encore de l'établissement des terrains tertiaires, découverte qui est la plus grande étoile de l'auréole scientifique de M. Al. Brongniart.

Comme exemple de sa manière de joindre toujours à l'observation des faits un essai explicatif de leur production, je mentionnerai cependant son explication de la superposition des sables et des agglomérats tertiaires sur les marnes subapennines. Il suppose que les dépôts arénacés se sont d'abord formés sur les rivages, aux débouchés des rivières; puis, lorsque ces dernières ont étendu leurs deltas, elles ont été déposer des sables sur les parties du fond de la mer déjà occupé par des limons plus fins, et d'un transport plus facile.

Cette hypothèse vient de trouver sa confirmation, d'une manière frappante et inat endue, dans le mode suivant lequel ont lieu de nos jours les dépôts qui se forment dans le golfe du Saint-Laurent. M. le capitaine Bayfield a donné à cet égard des renseignemens très circonstanciés à la Société géologique de Londres.

Les dénudations et le creusement des vallées fournissent à M. Lyell deux chapitres intéressans, où il développe de nouveau ses idées sur l'action érosive des eaux courantes, tout en admettant des vallées formées en tout ou en partie par des dislocations ou des soulèvemens. Suivant lui, toutes ces destructions auraient été lentes et graduelles, en même temps que les couches éprouvèrent plusieurs redressemens.

Il rejette donc le système des grandes perturbations, des déluges, des cataclysmes, et le diluvium, le grand cheval de bataille de beaucoup de ses compatriotes.

L'énumération des dépôts secondaires est faite très brièvement; l'esprit de l'auteur a toujours hâte de rentrer dans les vues théoriques qui peuvent lui donner plus à réfléchir. Il s'occupe donc de préférence du hiatus entre le sol secondaire et tertiaire, de la durée des périodes secondaires, de la plus grande consolidation des roches secondaires, de la rareté des dépôts d'eau douce au milieu d'elles, de leurs déchirures plus grandes, ainsi que de leurs roches volcaniques diverses.

Naturellement la théorie des soulèvemens de M. de Beaumont devait aussi être examinée; M. Lyell s'en déclare l'anta

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goniste, et nie la justesse des vues sur le prétendu parallélisme des soulèvemens d'une même époque. Il est à regretter qu'un homme de sa trempe n'ait pas épuisé ce sujet; car, tout en négligeant la discussion des faits, et ne s'occupant que de la théorie, il y aurait en matière pour plusieurs chapitres; mais l'auteur était arrivé à la fin de son ouvrage; la lassitude ne lui permettait plus que d'ajouter deux chapitres sur les dépôts massifs ou plutoniques, et sur les roches stratifiées primaires, appelées métamorphiques, par opposition au mot d'hypogène, proposé pour synonyme à celui de primaire.

une

Je le répète, le Traité de M. Lyell est un ouvrage nouveau pour sa forme, et souvent pour son fond; et, en passant à seconde édition, on ne peut y désirer que le développement entier, autant de la géognosie proprement dite et de tous ses termes, que de toutes les théories, sur lesquelles l'auteur passe çà et là trop vite, au détriment du lecteur, toujours avide de l'écouter. Une topographie géologique plus étendue lui ajouterait aussi beaucoup de prix; car, par exemple, les personnes occupées des Alpes ou des Pyrénées aimeraient à y trouver à cet égard plus de renseignemens, soit théoriques, soit descriptifs.

CHAPITRE II.

SUJETS PARTICULIERS DE Géologie.

§1. Cosmogonie.

M. Buchez a publié dans son Introduction à la science de l'histoire, ou science des développemens de l'humanité (Paris, 1833, 1 vol. in-8°), des Considérations géogéniques que je signale en passant aux personnes aimant à lire les productions' d'une imagination vive. M. Geoffroy Saint-Hilaire s'est donné la peine d'en faire un rapport verbal à l'Académie (Rev. encyclop.)

La cosmogonie de Manou, exposée par M. Jean Reynaud, est à citer dans ce lieu (Rev. Encyclop., sept. 1833, p. 347). On trouve dans le Magasin d'Edimbourg, de M. Tait, un article sur l'âge de la terre (n° 20, p. 165). L'auteur y développe les quatre idées suivantes : que la mer a reçu sa salure

des rivières; que les eaux courantes sont sans cesse occupées à corroder la surface terrestre; que la mer s'éloigne graduellement des côtes, et que la terre est un grand organe qui s'épuise.

§ 11. Origine du salpétre.

La théorie de la formation du nitre est une question d'un haut intérêt pour la géologie, non seulement par elle-même, mais encore par sa liaison avec l'origine de diverses autres efflorescences salines sur le sol de différens pays.

Tout le monde connaît l'idée première des chimistes, que la nitrification exigeait la présence de matières animales; tandis que certains savans, et en particulier M. Longchamp, soutiennent que le nitre peut se former uniquement par les parties composantes de l'air et de l'eau, dont le renouvellement seul est exigé.

M. Gautier de Claubry a décrit l'opération de la nitrification, dans une Notice sur le calcaire crayeux nitrifiable de la Roche-Guyon et de Mousseau, dans le département de Seineet-Oise. Il conclut que si la craie contient des matières animales, dans les nitrières des lieux en question, ces matières sont trop éloignées pour pouvoir avoir quelque influence sur le phénomène. La chaux carbonatée, sans trace de matière orga nique, se nitrifierait simplement sous l'influence de l'air et de l'humidité. Sous ces influences et celle du soleil, la craie pourrait absorber les principes de l'air, et déterminer la formation de l'acide nitrique, par suite de la production d'ammoniac et de sou action avec les substances azotées.

M. Fournet propose une nouvelle explication de ce travail curieux de la nature. Il la trouve dans les actions réunies de l'eau et des corps poreux sur les élémens de l'air, pour former du protoxide d'azote, qui, combiné à l'eau, peut constituer immédiatement du nitrate d'ammoniac par une simple action isomérique. Ce nitrate, déposé peu à peu par le carbonate de chaux, se convertirait en nitrate de chaux et en carbonate d'ammoniac volatil, qui est entraîné par les courans d'air nécessaires au développement de la nitrification (Institut, 14 déc. 1833, p. 258).

SI. Origine des divers terroirs.

Comme un sujet particulier de géologie, je peux recommanSoc. géol. Tom. V.

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der à l'attention des géologues occupés de l'application de cette science, les observations que M. Loudon a consignées dans son Encyclopédie d'Agriculture sur la Structure géologique de la croûte terrestre et la production des diverses espèces de terroirs, ainsi que les indications des engrais qui conviennent à chacun d'eux. On se rappelle que M. Haussmann a inséré, il y a peu d'années, une Dissertation latine à ce sujet, dans les Commentaires de la Société royale de Gottingue (Specimen de rei agrariæ et salutariæ fundamento geologico, in-4°).

M. Zenneck a publié une Notice sur les élémens les plus essentiels du sol, d'après les rapports divers de leurs caractères extérieurs : ce sont le sable, l'argile, le calcaire, le gypse, l'humus, les oxides de fer et de manganèse, et les sels non dissolubles Corresp. blatt. d. land, wurt. Ver., 1825, cah. 1; et 1833, vol. II, cah. 2, p. 113 ).

M. Puvis s'est occupé de la nature, de la formation et des propriétés du sol argileux non couvert d'humus (Journ. d'agricult, des Pays-Bas, 3° sér., vol. VI, p. 113).

Sw. Origine des fossiles pyriteux.

Les pyrites et les fossilisations pyriteuses de dépouilles animales continuent à fournir chaque année des articles. Or, comment peut-on expliquer leur formation? Comme la matière gélatineuse paraît avoir favorisé l'agglomération de la silice, et par suite la formation des pétrifications siliceuses, de même il me semble que la putréfaction des matières animales ayant produit de l'hydrogène sulfuré, s'il y avait des particules d'oxide de fer dans les limons environnans, il s'est produit des Pyrites qui se sont accumulés naturellement sur les places du dégagement du gaz en question.

Sv. Origine de l'ambre.

M. le chanoine Jos. Alessi a discuté de nouveau l'origine de Tambre, qu'il dit être une résine de conifère : il s'occupe surtout de celui de Castrogiovanni, en Sicile; et il cite, avec doute il est vrai, un morceau d'ambre contenant une coquille terrestre (Atti dell. Accad. Gioen. di Stor. nat, di Catania, vol. VI, P. 17).

M.. Graffenauer a aussi donné à la Société des sciences de Strasbourg une monographie sur le succin, qu'il croit provenir

d'espèces perdues d'arbres (Instit., 1833, n° 26, p. 218 ).

§ v1. Origine des charbons de terre.

Aux États-Unis, M. J.-Madison Bunker a confirmé l'idée que l'anthracite a une origine végétale, en décrivant des troncs d'arbres contenus dans ce combustible, et même des traces d'organisation végétale dans l'anthracite.(Americ. J. of Sc., vol. XXIV, no 1, p. 172).

M. G. Fairholme a présenté quelques observations sur la nature de la houille et la manière dont les diverses couches charbonneuses ont dû avoir été déposées. Peu au fait de l'état de la science, il pense que ce dépôt a dû avoir lieu extrêmement rapidement (Lond. a. Edinb. phil. mag. 1833, no 16, p. 245). D'une autre part, M. Will. Hutton a fait des recherches d'autant plus curieuses sur les houilles anciennes, qu'elles concordent avec les faits chimiques établis par M. le docteur Reichenbach.

Les houillères du Northumberland forment une masse allu viale d'environ 300 toises d'épaisseur; leurs grès fins micacés prouvent que leurs parties constituantes n'ont éprouvé qu'une action mécanique modérée. La houille n'y forme que quarante lits exploitables; mais il y en a beaucoup d'autres qui, malgré leur petite épaisseur, occupent des espaces très considérables. Les deux couches de houille les plus épaisses s'étendent sans interruption, l'une sur plus de 8o milles carrés, et l'autre sur 200 milles carrés.

La succession des couches est très singulière, en ce qu'on passe subitement d'un strate à un autre ; mais nulle part ce fait n'est plus frappant qu'au-dessous du bassin houiller, où un grès à débris de végétaux est placé au-dessous d'un calcaire pétri de coquilles marines, Les formes végétales des houillères (les Sigillaires, les Lépidodendron, les Calamites et les Stigmaires) s'étendent, par le fait, à travers tout le calcaire carbonifère. La composition mécanique des grès n'y a permis que la conservation des plus gros troncs.

La houille est, dit-on, un dépôt de matières végétales charriées par des torrens dans des lacs ou des golfes marins, où elles sont descendues par leur poids, successivement, au fond des eaux, pour y être ensevelies entre des lits arénacés ou argileux. Les troncs droits dans les houillères sont encore empâtés dans le sol où ils ont crû ; mais ils ne sont plus à la place où ils étaient :

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