Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

halent n'ont pas une température plus élevée que celle de l'air, et sont composés de 95,0 d'acide carbonique, v, d'acide hy, drosulfurique, et 4 9 d'air ordinaire.

Le volcan de Puracé n'a donné à notre savant voyageur qu'un dégagement d'acide carbonique, avec quelques traces d'hydrogène sulfuré et beaucoup de vapeur d'eau. Le courant gazeux avait 86° cent. de température. Il en fut de même du volcan de Pasto, de celui de Tuguères, et de celui de Cumbal, qui produit en outre de la vapeur de soufre,

Une étude approfondie des produits gazeux des volcans dans diverses contrées du globe serait fort important pour pouvoir se faire une idée de la cause du feu volcanique; mais pour que de pareilles recherches atteignent complètement leur but, il faudrait examiner les gaz émis par le même volcan pendant ses différentes époques de grande activité, de diminution d'action et de léthargie, ce qui est malheureusement difficile et même impossible à la vie d'un seul homme. Ensuite il y a la question secondaire de la nature des roches différentes traversées par les gaz volcaniques, et de leur influence modifiante sur ces dérniers. Néanmoins le petit nombre de volcans examinés sous les rapports de leurs gaz nous offrent déjà autant de ressemblances que de dissemblances curieuses; il s'agirait de conipa rer ces dernières avec le degré d'activité des volcaus, et d'en rechercher les causes; car il est possible qu'on arrive ainsi à établir pour les volcans une espèce de caractéristique nosolo gique, si j'ose m'exprimer ainsi.

Les volcans de l'Italie, de la Sicile et des îles Éoliennes sont les seuls dont l'étude soit assez avancée; sur tous les autres on n'a encore que les rapports des voyageurs, et non point les observations suivies de physiciens stationnaires.

En portant nos regards dans l'avenir d'une civilisation sans cesse progressive, supposons de nombreuses sociétés scienti→ fiques établies sur le dos des Cordilières des Andes, près des volcans des Antilles et du Mexique, comme dans les îles de la Sonde et dans ces nombreux archipels volcaniques de l'Océan pacifique aucun phénomène volcanique un peu important n'échappera alors à la curiosité humaine, puisque le journal de la ville la plus voisine de chaque volcan se fera un devoir de lui ouvrir une colonne pour l'enregistrement de ses moindres effets. Le physicien, désireux de s'élever des faits aux généralités, n'aura plus alors qu'à compulser ces regist es, à les comparer, et en déduire peut-être des lois très simples sur l'ac

tivité progressive et rétrograde que les volcans de la terre développent à nos yeux; phénomènes cosmiques, accès fébriles du globe, dont l'ordre des intermittences et des redoublemens échappe encore à l'imperfection de nos connaissances.

S XIX. Lagoni d'acide borique.

M. Larderel a communiqué, en 1833, à l'Académie des georgophiles de Florence, un Mémoire sur l'acide borique et ses applications. MM. Taddei et Emmi Repetti en ont fait un rapport. M. Larderel fait l'histoire du borax de l'Inde, décrit les Lagoni toscans, et le sol qui produit l'acide borique, ainsi que les procédés d'extraction; enfin il hasarde des conjectures sur l'origine et la formation de cet acide.

Depuis un temps immémorial on tire du borax brut de Perse, de Chine, de la Mongolie, etc.; et il n'y a que cinquante-six ans que Hoefer découvrit en Toscane l'acide borique, qui fournit à présent pour plus d'un million de borax par année.

Les Lagoni sont situés à Monte-Cerboli, Castel-Nuovo, Monte-Rotondo, Leccia, Lustiguano et Serazzano, en formant ainsi une espèce de cercle autour des sources de la Cornia. M. Larderel expose l'économie de combustible qu'il a trouvée en employant à la formation du sel la chaleur des sof fione, ou courans gazeux eux-mêmes, ce qui donne une température de 120 à 140o R.

Quant à l'origine de l'acide borique, Guerrazzi aurait eu raison de supposer qu'il existe dans le sol d'où il émane, qu'il y est uni à des bases terrcuses, et qu'il en est séparé par des réactions chimiques (Voyez Atti del. Accad. georgofil., vol. III).

L'acide borique est mêlé dans les Lagoni à des pyrites, du soufre, des sulfates et de l'acide hydrosulfurique à l'état de gaz. Les phénomènes de sa production 'seraient plus faciles à expliquer par l'existence souterraine des pyrites et de l'eau; celle-ci par son contact avec les sulfates pouvant être décomposée de manière à faire figurer sous deux aspects un de ses élémens, l'oxigène. Une portion d'oxigène se combinerait avec une partie du soufre des pyrites pour former l'acide sulfurique', tandis que l'autre servirait à oxider le fer de ces mêmes pyrites. L'hydrogène de l'eau, par son union avec une autre partie du soufre, produirait l'acide hydrosulfurique, qui passerait à l'état gazeux,"

Le sulfate de fer, résultant de l'union du soufre acidifié et du fer oxidé par l'oxigène de l'eau, agirait à l'aide de la cha leur sur les borates terreux du sol, et déterminerait la production de nouveaux sulfates et l'expulsion de l'acide borique. Or, comme cet acide n'a qu'une faible affinité pour les bases salifiables, il peut, sans s'unir à l'oxide de fer abandonné par l'acide sulfurique, être entraîné par le courant de vapeur, dont la température élevée serait le résultat de la décomposition de l'eau et des diverses combinaisons précédentes.

La persistance et l'égalité des mêmes phénomènes n'est-elle pas cependant une objection à cette explication? D'une autre part, il ne faut pas oublier que les soffioni tendent à changer de place, ceux de Monte-Cerboli se dirigeant vers ceux de CastelNuovo, et ces derniers prenant la direction opposée. Un même foyer paraît alimenter ces émanations, qui peut-être se sont fait jour assez récemment ( Institut, no 29, p. 245).

Sxx. Dislocations et soulèvemens.

M. Virlet a fort bien observé que les traînées de matières ignées peuvent ne pas indiquer toujours la direction des soulèvemens; car une roche ignée peut être en rapport avec tel ou tel système de dislocation, et avoir profité, pour s'épancher, des lignes de moindre résistance qui résulteraient des dislocations antérieures du sol ( Ann. des sc. nat., vol. XXX ).

M. Sedgwick a fait de nouvelles recherches sur les dislocations d'une zone calcaire et schisteuse ancienne, qui sépare la division supérieure des roches schisteuses des montagnes du Cumberland de leur partie moyenne. Il a reconnu du granite, sorti du milieu de dépôts assez modernes, fait inconnu jusqu'ici en Angleterre (Séance de la Société géologique de Londres, du 6 novembre 1833).

M. Murchison a décrit dernièrement les dérangemens du terrain ancien du Shropshire, du Herefordshire, ainsi que de la partie septentrionale du pays de Galles, et en particulier la vallée d'élévation de Woolhope. Il a découvert que dans les monts Abberley-Hills, la succession des dépôts a été renversée complètement sur une étendue de cinq à six milles, en consé quence d'éruptions plutoniques. Sa division des roches schisteuses de Ludlow se trouve passer sous celle qu'il appelle le système de Wenloch et de Dudley, qui est cependant un dépôt encore plus ancien. Il a découvert plusieurs vallées de

soulèvement où trois à quatre formations sont redressées, et convergent vers un centre commun de roches anciennes.

M. Murchison vient encore de lire à la Société géologique de Londres un Mémoire sur le vieux grès rouge des comtés de Hereford, de Brecknock et de Caermarthen, avec des Observations sur les dislocations qui affectent le bord nordouest du bassin houiller du pays de Galles. La plus singulière des nombreuses dislocations du pays de Galles est celle d'une masse de calcaire carbonifère redressé au centre d'une vallée de grès rouge ancien.

SxxI. Cratères de soulèvement.

Pour la question des cratères de soulèvement, je ne puis que faire l'historique de la discussion, et rappeler les Mémoires de MM. de Beaumont et Dufrénoy sur le Cantal et le MontDore (Voyez Bullet., vol. III, p. 79, 265 et 274; et Annales des mines, 1833); celui de M. Burat (dito, p. 169); ainsi que la réponse à ces Mémoires, par MM. Virlet (dito, p. 103, 287 et 302), Montlosier (dito, p. 215 et 311), Boubée, Boblaye, etc. (dito, p. 312 à 320). A la suite de ces nombreux Mémoires, sont venues les courses d'été en Auvergne (Voyez Bull., vol. IV, p. 1 à60). On ya entendu surtout les opinions de M. Lecoq, en contradiction avec M. Prévost ( dito, p. 19 et 49) sur les soulèvemens (dito, p. 13); et, exposant ses vues sur les volcans sous-marins (dito, p. 33), M. Bertrand de Doue s'est déclaré pour les déchirémens, en essayant d'expliquer la formation des vallées des Monts-Dores (dito, p. 46). En ordre de date de lecture, je trouve ensuite une Note de M. Desgenevez sur la comparaison des cratères de soulèvement avec les enfoncemens cratériformes de la lune (dito, p. 98 ); puis son Mémoire sur le Cantal, les Monts-Dores, et la composition des roches volcaniques (dito, p. 114 et 145; et Mém. de la Soc., vol. I, part. 2), Mémoire suivi des observations de MM. Burat, Dufrénoy, Prévost et Ampère (dito, p. 114-121); ensuite les observations de M. Prévost sur les mêmes volcans anciens de la France (dito, p. 124 et 147); enfin, cette année, un Mémoire de M. Fournet (dito, p. 145), et une réponse détaillée de M. de Beaumont ( dito, p. 225).

N'étant pas rapporteur des travaux de la Société, il ne m'appartient de parler que de deux Mémoires : l'un, de M. Tournal fils, et l'autre, de M. Hoffmann. J'ai déjà dit que ce der

nier savant n'avait trouvé dans les îles de Lipari que des cratères d'éruption plus ou moins anciens. Quant aux considéra→ tions presentées par M. Tournal, sur les volcans anciens de la France et sur les cratères de soulèvement, je crois qu'il me suffit, pour faire connaître l'idée de ce confrère, de citer quelques unes de ses propres paroles : «L'expression de cratère de soulèvement >> peut être vicieuse, mais n'en désigne pas moins un phénomène » positif, comme il n'est même pas difficile de le prouver. L'on » pourrait aisément mettre tout le monde d'accord, si les adver»saires opposés voulaient abandonner tout ce que leurs théories » peuvent offrir d'assertions hasardées, d'observations incom» plètes et de faits mal observés; or un tél résultat est facile à » obtenir lorsque les adversaires tiennent plus à faire triompher » la vérité que leur amour-prop e.Si la discussion se prolongeait » encore davantage, ajoute M. Tournal, elle deviendrait une >> discussion de mots et de personnes. » (Voyez Revue du Midi et Souvenirs d'un congrès scientifique, vol. V, liv. 1o de cette Revue ).

S XXII. Soulèvemens des continens.

M. J. F. M. Johnston a reproduit, sur l'élévation graduelle des continens européens dans les latitudes boréales élevées, les opinions en faveur de cette idée (Edinb. new phil. j. Avril 1833, p. 401). M. Arago a inséré dans l'Annuaire du Bureau des longitudes pour 1834 les principaux résultats con tenus à cet égard dans un Mémoire de M. Hallstrom ( Kong. Vet. Acad. Handlingar).

M. Gardner a donné la position relative des terres et des eaux relativement aux antipodes. Seulement une partie de là terre a pour antipode le continent. Les antipodes de l'hémisphère oriental sont presque entièrement dans l'Amérique méridionale, à l'exception d'une partie qui se trouve les avoir dans la Nouvelle-Zélande. D'un autre côté, les antipodes de l'hémisphère occidental sont dans la Chine et les archipels voisins ( Lond. a. Edinb. phil. Mag., N. S., no 17, p. 372). .

On a exposé de nouveau l'idée souvent émise, que les baies du Forth et de la Clyde étaient jadis des portions d'un détroit de mer séparant l'Écosse méridionale de la haute Écosse ( Quart. j. of agricult. Avril 1833).

§ xx. Soulèvemens des chaines.

VOSGES. M. Hogard fils a lu, à la Société d'émulation đu

« ZurückWeiter »