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dans les monts Stolbowaja-Tundra, ce sont de véritables porphyres pyroxéniques prismés. Dans la vallée de Ielowka, sous 58° lat., il y a des masses redressées de grunstein et de talcschiste et de serpentine, qui ont été formés avant le soulèvement de la chaîne. Le dépôt redressé le plus récent doit être plus ancien que la craie.

A l'est de cette chaîne s'élèvent, sous forme de cloches isolées, les volcans actuels, et qui déversent des coulées pyroxéniques et trachytiques (Annal. d. Erd.u. Volkerk. de M. Berghaus, 1832. Août et sept., p. 441).

INDOSTAN. Sur les soulèvemens des chaînes de l'Indostan, ́nous ne possédons encore que très peu de données certaines. D'après M. le docteur Hardie il y a eu dans l'Inde centrale des soulèvemens en masse postérieurement aux redressemens des couches de plusieurs anciens dépôts. Ainsi le district de Harow tee est flanqué au sud par la chaîne de Mokundra, composé de grès fortement incliné, et ayant percé les couches horizontales des grès et des calcaires qui les recouvrent. Sur le côté de la chaîne, vers le Harowtee, ces dernières masses ont été partiellement relevées, tandis que sur le côté du Maliva elles viennent butter horizontalement comme les couches inclinées et escarpées.

Dans l'intérieur du Harowtee, le sol a été soumis à d'autres mouvemens, car ce pays a l'air d'une plaine couverte de massifs cubiques. Le grès secondaire horizontal y forme le haut des buttes dont les bases sont des couches verticales d'anciennes roches. Le rocher du fort de Mandulghur en est un exemple. Ainsi, il est possible que les masses anciennes aient été d'abord redressées, puis soulevées en masses et peut-être même çà et lå comme les bouchons d'une bouteille poussés par un liquide gazeux.

A ce propos, M. le docteur Hardie fait la remarque judicieuse que dans les soulèvemens la nature et l'ordre de succession des roches mises en mouvement doivent avoir été été pour quelque chose dans les apparences produites. Ainsi, le rehaussement d'une crête étroite et linéaire, composée de couches régulières de la même roche, et ayant une seule inclinaison, aura dû être accompagné de phénomènes différens de ceux qui sont résultés du soulèvement d'une masse de montagnes, ayant un axe schisteux et granitique, etc. (Edinb. N. phil. j., n° 28, 1833).

Je joins ici sur l'Indostan d'autres notions générales que je

dois au même savant. D'après M. le docteur Hardie, la chaîne de l'Himalaya court du N. 25 O. au S. 25 E., et l'Indostan est formé par trois ou quatre grandes chaînes qui décrivent un grand triangle inéquilatéral, et sont divisées en une série de terrasses et de bassins plus ou moins élevés.

La chaîne des Gattes sur la côte de Malabar, formée surtout de granites, de schistes et de trapps, court du N. au S.; celle sur la côte de Coromandel du N. au S., un peu à l'E., tandis que la stratification des couches y est différente, l'inclinaison étant au S.-O. Les montagnes de Neilgherry au N. du cap Comorin courent de l'E. à l'O.; elles lient les deux précédentes chaînes, et complètent au S. le plateau triangulaire. Dans le nord, les deux chaînes côtières de l'Indostan sont réunies par les monts Vindhya qui courent de l'E. à l'O., et sont composés par une grande variété de roches primaires, secondaires et trappéennes. Dans la vallée supérieure de Nerbuddah, les couches secondaires ont la même direction que la chaîne. En outre, le Guzerat et l'Oodipoor sont traversés par la chaîne des monts Aravally, qui se prolonge jusque dans l'Ajimère en décrivant une espèce de courbe, dont la direction moyenne court du N.-N.-E- au S.-S.-O., tandis que le milieu est dirigé du N. au S., et l'extrémité S. à l'O. un peu S., et l'extrémité N. à l’E. un peu

N.

Les montagnes du Guzerat, vu le cours différent de leurs rivières, et les plaines qui les environnent, ont l'air d'avoir formé une île. Quant à la partie de la chaîne des Aravally, elle a jusqu'à 60 milles de largeur, et atteint jusqu'à 5000 pieds d'élévation dans l'Oodipoor.

La chaîne des monts Neilgherry a été décrite tout récemment par M. H. Jervis, qui y a visité la fameuse chute du Cavery près de Sivasamodrum. Elle a 300 pieds d'élévation, et a donc une hauteur double de celle du Niagara (Narrative of a journey to the falls of the Cavery, etc., Londres, 1834, in-8° à pl.).

Les époques de soulèvement de M. de Beaumont.

M. de Beaumont a publié dans la traduction française du manuel de M. de La Bèche un Résumé nouveau de ses idées sur les soulèvemens des montagnes, dans lequel il modifie considérablement et habilement son système. Son travail se divise en deux parties; savoir : la partie purement théorique, et l'application de son système.

Quant à la première partie, je ne vois guère que M. Lyell avec lequel il soit en désaccord. Tout le monde est convenu et a reconnu depuis long-temps que la plupart des redressemens sont dus à des mouvemens violens et prompts, ou à des successions de mouvemens semblables, et cette dernière hypothèse devient d'autant plus probable que les redressemens gagnent en étendue. Ainsi, les Pyrénées, les montagnes primaires d'Ecosse, certaines chaînes de Suède, etc., ont été citées, soit dans des ouvrages, soit dans des cours publics, comme offrant de bons exemples de ces mouvemens subits dans le sol. M. de Beaumont est le premier à le reconnaître (p. 617).

D'un autre côté, si M. Lyell lui fait des objections très spécieuses sur le vague des limites assignées à ces révolutions (Voy. Principles, etc., vol. III, p. 343), je crois que peu de personnes reprocheront à M. de Beaumont de rejeter l'hypothèse de ce savant, qui voudrait expliquer les redressemens par la répétition prolongée indéfiniment d'effets locaux, lents et continus; hypothèse qui peut être très juste pour les soulèvemens de continens en masse.

Du reste, il doit être, et il sera toujours difficile de tracer la limite entre un mouvement très brusque ou très lent. MM. Lyell et Conybeare ont présenté à cet égard des remarques fort judicieuses. Ainsi, en disant qu'un redressement s'est opéré promptement, veut-on dire que cela s'est fait instantanément, ou accordera-t-on l'espace de quelques mois ou de quelques années, ou même de quelques siècles pour la production de ce phénomène? Ne se pourra t-il pas que le redressement ait pris beaucoup de temps à se produire, et ait même duré tout le temps nécessaire pour qu'un dépôt ait eu lieu sur une partie de la terre autre que celle qui était bouleversée? De cette manière, il ne serait pas resté partout des jalons géologiques de reconnaissance de ces grandes commotions du globe : or, c'est justement ce qu'admet M. de Beaumont.

C'est probablement encore à M. Lyell que M. de Beaumont reproche de vouloir considérer « les dislocations des cou» ches dans les pays de montagues, comme les résultats de » phénomènes locaux qui se seraient répétés d'une manière » successive et régulière » (p. 620). Ceux qui comme moi adoptent la théorie des soulèvemens des chaînes, sans toutefois prétendre en connaître déjà toutes les causes, placent, comme M. de Beaumont, au premier rang des caractères de ce

phénomène, « la constance des directions moyennes suivant » lesquelles les couches de sédiment se trouvent redressées sur » des étendues souvent immenses » (p. 620). Malheureusement j'ai objecté, et je persiste à objecter à M. de Beaumont qu'il n'a pas toujours assez étudié ces directions moyennes des couches dans les diverses chaînes, tandis que d'autres fois il abandonne ce guide naturel dans le labyrinthe des dislocations pour se fier au tracé trop souvent fautif des cartes. Les Apennins en seraient un exemple que j'ai déjà signalé.

De plus, l'étude théorique de tous les entrecroisemens possibles de ses douze ou treize systèmes pourrait être fort utile pour se reconnaître, et pour voir s'il n'y aurait pas dans la partie connue du globe des accidens semblables qui ne rentrent dans aucun cas prévu, et qui nécessiteraient alors quelques nouveaux systèmes additionnels de soulèvement.

D'après M. de Beaumont, on avait remarqué depuis longtemps un parallélisme de direction dans les dislocations de certains pays. Ainsi, parmi les anciens auteurs, je me contente de citer Sténon, qui a écrit en 1667, et Bernhard Varenius, qui en parle déjà en 1712 dans sa Géographie ( Geographia generalis in qua affectiones generales telluris explicantur. Cambridge 1712, in-8°). Werner et plus tard Schmidt (Theorie d. Verchiebungen alterer Gaenge, etc., Francfort, 1810) avaient appliqué cette idée aux filons; M. Humboldt à diverses chaînes; M. Jameson aux montagnes de l'Ecosse; M. Haussmann (en 1808) à celles de la Scandinavie; M. Brochant aux chaînes du Jura et des Alpes; M. Heim (en 1812) aux chaînes de l'Allemagne centrale; M. de Buch ( en 1824) aux chaînes du milieu de l'Europe, etc. M. Jameson avait même lu à la société royale d'Edimbourg, le 10 janvier 1818, un mémoire circonstancié sur les directions diverses des chaînes de montagnes en général, et en avait déduit des époques différentes de soulèvement ou de formation pour les rides du globe (Voyez les journ. anglais de 1818, et Isis 1818, cah. 4, p. 576). « Cette notion de contemporanéité des fractures pa» rallèles entre elles, et de la différence d'âge des fractures de » directions différentes » (p. 621) était donc un axiome de l'école de Freyberg. Rien n'était plus naturel, ajoute M. de Beaumont, que de songer à la généraliser, et à « l'étendre à » toutes les dislocations de l'écorce du globe. »>

C'est ici le cas de tracer une limite tranchée entre ceux qui rejettent tout-à-fait les bases de la doctrine de M. de Beaumont,

et ceux qui les admettent, en ne croyant pas toutefois en pouvoir pousser les conséquences aussi loin que lui. Placé parmi ces derniers, je reconnais toute l'importance du parallélisme de direction des chaînes, ainsi que de celui des vallées longitudinales et transversales pour des contrées limitées. J'y trouve d'excellens renseignemens une fois que des oppositions géognostiques m'ont donné la clef des redressemens; mais j'avoue que, vu l'état actuel de la science, je n'aime pas faire le tour du monde entre les parallèles d'un même soulèvement sans m'embarrasser de la fausseté du tracé des cartes et de notre ignorance complète sur la stratification, et la nature des couches de la plupart des chaînes terrestres. M. de Beaumont peut avoir très raison, comme il peut aussi bien construire les plus jolis romans; dans le doute, je crois devoir m'abstenir de pareilles spéculations.

D'après ce savant, « le nombre des phénomènes de disloca» tion dans le sol de chaque contrée serait à peu près égal à celui des directions des chaînes de montagnes réellement distinctes, et indépendantes les unes des autres qu'on y pourrait » distinguer » (p. 621). Je ne puis adopter cette définition, parce que je fais entrer en ligne de compte les affaissemens comme les redressemens; et d'ailleurs je ne connais pas dans ce cas la portée du mot à peu près. Les bouleversemens éprouvés par un pays sont indiqués par des oppositions de séries de couches, dérangées dans certains sens. Tout bouleversement a pour effet de produire isolément ou tout à la fois des soulèvemens, des redressemens, des abaissemens et des fendillemens. Les dislocations d'une contrée seront donc indiquées par différens accidens; d'abord par des chaînes ayant certaines formes, certaines particularités de gisement sur leurs pentes, et certaines directions, puis par des redressemens de couches, même au niveau des plaines ou de la mer, par des enfoncemens et par des fentes, c'est-à-dire des failles, des filons, des crevasses et des vallées. A l'ordinaire un certain groupement de direction s'observe encore dans ces dernières traces de bouleversement.

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***Voilà une définition un peu plus longue et malheureusement moins nette; mais, suivant moi, plus conforme à la nature des choses que celle de M. de Beaumont. Nos classifications tranchées ne sont que de mauvaises caricatures des passages établis en toute chose par la nature.

Maintenant, ce savant prétend que « le nombre des disloca

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