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diversifiées que les peuples et les climats soumis à sa domination. Les sciences aident ainsi à l'augmentation des richesses nationales, et les recherches auxquelles elles donnent lieu tournent à l'avantage de leurs progrès. Elles reçoivent ainsi ce qu'elles prêtent.

La géologie et la minéralogie ont surtout fixé l'attention du gouvernement russe, à mesure que ses richesses minérales se sont étendues. Le comte de Cancrin, ministre, également distingué comme savant et comme homme d'État, a imprimé depuis dix ans une impulsion remarquable à ces sciences si importantes pour l'économie publique : le journal russe des mines. est là pour attester les résultats obtenus.

Le gouvernement russe a fait entreprendre, en 1832, huit expéditions, dont quatre ont parcouru l'Oural, dans le but de compléter la carte géologique de cette importante chaîne de montagnes. Ces travaux doivent être terminés en sept ans par une carte générale de ces contrées.

Une reconnaissance a été poussée dans le Nord de l'Oural', dans le but de continuer les recherches sur les sables auri. fères. La colonie transcaucasique est de plus en plus examinée; comme dans les années précédentes, une expédition y a été faite en 1832 pour des recherches de nouveaux gîtes métalliques. Les volcans boueux et de riches gisemens de sel de Glauber ont attiré surtout l'attention des géologues. Enfin les conquêtes de la Russie vers l'Orient y ont été suivies de recherches scientifiques ainsi la Moldavie et la Wallachie ont été examinées géologiquement.

FOLOGNE.

Après cet exposé sur les progrès des lumières en Russie, il est triste de dire que l'état des sciences est toujours le même en Pologne. MM. Pusch et Zeuschner, professeurs de géologie, l'un à Varsovie et l'autre à Cracovie, ont reçu, dit-on, leur démission; la collection de M. Pusch a été vendue en Russie. On ne veut plus de grandes universités en Pologne, et on croit empêcher la propagation des idées en disséminant l'enseignement dans diverses petites villes, ou en forçant les Polonais à chercher l'instruction universitaire en Russie. Tout homme sensé doit regretter ces mesures, autant que le patriotisme mal éclairé des Polonais, qui ont trop négligé de donner à leur nation une homogénéité de mœurs et de civilisation. Espérons que la dissémination de l'instruction

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contribuera seulement à répandre les lumières primaires, et préparer un plus heureux avenir à cette nation, ainsi qu'à ses enfans égarés, et profitera même au peuple conquérant voisin.

HONGRIE.

En Hongrie l'Académie des sciences a imprimé le premier volume de ses mémoires, malheureusement pour le monde savant, en hongrois. (Trattner karolyi Nyomtatasa, 1833, in-4°).

▲ Hermannstadt, en Transylvanie, M. Jos. Benigni, de Mildenberg,et Ch. Neugeboren, ont commencé en 1832 un journal périodique sur la géographie physique et la statistique de cette principauté sous le titre de Transylvania. (in-8° à pl.)

TURQUIE.

L'empire Turc est à la veille de prendre une nouvelle forme. De nombreux Grecs, des Valaques, des Serviens, et même des Arabes, viennent s'instruire dans l'Europe plus civilisée, pour semer, à leur retour dans leur patrie, les germes de la culture des sciences. Le reste des pays musulmans se trouve pressé entre la civilisation européenne et indienne, aussi bien que par celle qui commence à poindre à Alger et en Egypte. Nous pouvons donc nous attendre à de grands changemens dans ces régions antiques; mais ce ne seront guère que nos successeurs qui auront le plaisir de compter des confrères et de correspondre avec des sociétés savantes à Alger, au Caire, à Constantinople, Bagdad et Ispahan. S'il fallait un indice certain que l'Orient est sur le seuil de la civilisation européenne, j'en appellerais à ce désir d'apprendre les langues orientales qui a envahi, depuis ce siècle, les principales écoles de l'Europe. Des gazettes paraissent aussi bien dans les capitales de la Servie et de la Walachie qu'à Constantinople, en Grèce et en Egypte.

INDES ORIENTALES.

Hors de l'Europe, la Société d'histoire naturelle de l'ile Maurice paraît assez active et est naturellement occupée de géologie; elle doit aussi nous procurer plus tard des renseignemens sur l'île presque inconnue de Madagascar.

M. Julien Desjardins a donné une analyse des travaux de la société de l'île Maurice de 1830-32 ( Asiat. journ., vol. 12, page 127).

Une petite Revue africaine a commencé dans l'île Maurice, sous le titre de Cerneen.

Aux Indes orientales, les sociétés littéraires et scientifiques de Madras et de Bombay se sont affiliées à la société royale asiatique de Calcutta, tandis que des savans Hindous se sont réunis eu annexes de ces Sociétés, sous le titre de Madras (ou Bombay), native branch of the royal atiatic Society.

Une Société de géographie a été fondée, dit-on, à Bombay. Un collége anglais a été établi par le gouvernement du Bengale à Allahabad.

A Calcutta, la Société asiatique a fait paraître depuis 1832 deux volumes de mémoires géologiques et géographiques : savoir la seconde partie du dix-septième et le dix-huitième volumes des Asiatic researches, ou le sixième et septième des transactions de la Société médicale et physique de Calcutta. Le musée d'histoire naturelle de cette société est en train de s'accroître, depuis qu'il y a moins de répugnance, parmi les membres, à affecter les fonds considérables de la société à autre chose qu'à des recherches philologiques. Malheureusement le Bulletin de cette société et le Journal du Cap de Bonne-Espérance n'arrivent qu'à une ou deux personnes, à Paris.

Le Gleanings in science, fondé à Calcutta par sir Edward Ryan, a cessé. Un Journal mensuel de littérature et de science (Madras journal of literature, etc., in-8°) commence cette aunée à Madras.

Une société savante a été fondée à la terre de Van Diemen. Quelques personnes s'occupent déjà des sciences physiques ou naturelles à la Nouvelle-Hollande, et bientôt il y aura probablement des sociétés savantes dans quelques îles de l'Océanie.

Si l'activité de la société de Batavia a diminué beaucoup, on dit par contre qu'à Macao, en Chine, il se forme un musée d'histoire naturelle, qui promet de devenir important. Une école des sciences naturelles serait d'autant plus à désirer dans ces contrées, que les archipels des îles Philippines, Célèbes et de la Sonde paraissent recéler le secret de l'origine de bien des dépôts. Si, dans notre vieille Europe, les destructions semblent l'emporter sur les nouvelles formations, là, les animaux marins, les volcans et les alluvions s'efforcent à l'envi de créer et d'émerger d'autres terres. C'est véritablement la partie du globe qu'il serait le plus pressant de faire examiner géologiquement. M. Gutzlaff a commencé à Canton un journal périodique pour mettre les Chinois au fait des découvertes des Européens.

ÉTATS-UNIS.

Aux Etats-Unis, une Société historique a été fondée, le 11 décembre 1830, à Indiana, et une Académie des sciences naturelles du Delaware, à Wilmington.

Le Muséum d'histoire naturelle du comté de Chester a entendu son sixième rapport annuel; cet institut est en pleine prospérité.

Je trouve encore à citer deux nouveaux journaux américains intitulés, l'un le Buffalo literary enquirer, et l'autre the Advocate of science, par Ed. Gibbons.

A Boston il se publie annuellement, depuis 1830, un volume d'observations de statistique, de géographie, de géologie, de météorologie, etc. : c'est l'Américan almanach or Repository of useful knowledge (in-8°).

On commence aussi à publier avec succès, aux Etats-Unis, des manuels pour diverses sciences; ainsi, par exemple, le Manuel botanique de M. Eaton a eu six éditions, et l'école de Rensselaer, à Troye (N.-Y.), a fait paraître plusieurs traités pour l'usage de ses élèves, en particulier une seconde édition des Elémens de géologie (Geological text-book) de M. Eaton, ouvrage accompagné de 68 figures de fossiles et d'une carte géologique de l'état de New-York.

MM. F. Lieber, Ed. Wigglesworth et F.-G. Bradford ont publié, à Philadelphie, une Encyclopédie américaine sur le modèle de la 7o édition du Dictionnaire allemand de la conversation. (Encyclopædia americana, etc., comm. en 1828, en 12 vol in-8°).

Enfin, les réimpressions de certaines parties des bibliothèques populaires d'Angleterre commencent à prendre quelque extension aux Etats-unis.

Dans le reste de l'Amérique, je ne trouve à signaler que l'existence des musées d'histoire naturelle de Bogota, de RioJaneiro, de Buenos-Ayres, de San-Yago, au Chili, et de la Plata, dans le Haut-Pérou.

PREMIÈRE PARTIE.

SCIENCES PHYSIQUES, CHIMIQUES ET NATURELLES.

Sans classement, point de connaissance réelle ni de science; et plus les divisions sont rationnelles, plus les spécialités viennent se grouper convenablement autour de certains compartimens d'un cadre.

Un de nos confrères, M. Ampère, a dressé des tableaux présentant une classification des connaissances humaines, accompagnée d'un Carmen mnemonicum (Paris, 1833, une feuille in-8°). M. d'Omalius a aussi fait un essai semblable.

PREMIÈRE SECTION.

SCIENCES PHYSIQUES.

Toutes les sciences physiques, y compris l'astronomie, intéressent à un haut degré le géologue, et en particulier celui qui veut s'élever à des considérations d'un ordre supérieur; mais le nombre des physiciens est si grand, et l'activité des plus distingués si considérable, que, si je voulais analyser complètement leurs découvertes, je trouverais facilement à composer un second Compte-rendu. Je me vois donc forcé à donner seulement quelques indications rapides sur les principaux travaux de l'année, en cherchant à ouvrir la voie à un genre de publication qui manque encore au géologue, savoir : un résumé de toutes les principales notions astronomiques, physiques et chimiques, qui ont des rapports immédiats avec la géologie.

Ainsi, pour l'astronomie nous ne pouvons rester étrangers, par exemple, aux beaux travaux de M. Herschell, qui, au moyen de ses énormes instrumens et d'une patience admirable, multiplie les cieux et surprend le secret de la formation et de la durée des astres. Si les découvertes des Herschell, des Bessel, des Littrow, des Struve, des Bode, etc., doivent nous être connues, nous sommes amenés à prendre une idée de la manière dont ils arrivent à des résultats si étonnans; aller plus

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