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§ III. Air atmosphérique, etc.

La nature de l'air en pleine mer ou sur ses bords est un sujet qui a peu occupé les physiciens. M. Vogel a analysé l'air sur la Baltique, et y avait trouvé moins d'acide carbonique et du muriate de soude. M. Fodéré a prétendu avoir découvert une trace de muriate de soude dans l'air sur la Méditerranée. M. Roulandi n'a reconnu dans l'air sur la mer ni acide hydrochlorique, ni hydrochlorate; et il croit que les particules salines des eaux marines ne sont pas charriées par les vapeurs à plus de cent pas dans l'intérieur des terres. Cette assertion paraîtra bien hardie à tous ceux qui ont habité long-temps au bord de la mer, et ont senti toute l'âcreté saline de certains vents à de bien plus grandes distances du liquide marin (J. de Pharmac. Nov. 1833).

Hygrométrie.-M. le docteur E.-F. August a résumé les progrès de l'hygrométrie, dans ces dernières années, dans un article intitulé Hygromètre, et inséré dans le Dictionnaire physique de Gehler (vol. V, p. 593 et suiv.); et a publié en outre une brochure à cet égard (Uber die Fortschrittender Hygrometrie. Berlin, 1830, in-4°, à pl.). C'est une suite à son Mémoire sur l'emploi de son psychromètre (Uber die Anwendung des Psychrometers. Berlin, 1828, in-4o). Cet instrument est fondé sur le principe proposé par Leroi, de juger de l'état hygrométrique de l'air par la quantité d'humidité abandonnée par ce dernier, lorsqu'il est subitement refroidi artificiellement. Il donne des résultats plus exacts et plus comparables que les autres hygromètres employés jusqu'ici.

Trombes.- Le phénomène des trombes n'est point encore suffisamment expliqué. L'an passé, M. Marcy ayant eu occasion d'en observer une à Alger, attribue leur formation à une rotation rapide déterminée par les vents sans le concours d'une action électrique. La formation des dunes coniques des sables du Désert serait due aussi, suivant lui, à des tourbillons de vent soulevant d'immenses gerbes de sable (Bullet. de la Soc. de géogr., no 125. Sept., 1833, p. 193). Ayant eu occasion de voir, en 1832, une espèce de trombe en Carinthie, et ayant suivi sur plusieurs lieux la zone étroite qu'elle avait totalement bouleversée, je suis loin de croire que M. Marey ait raison de n'y voir qu'un effet des vents.

Ouragans.-Les ouragans sont un des plus grands fléaux de l'humanité; leur étude intéresse autant le navigateur et l'aSoc. géol. Tome V.

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griculteur que le physicien et le géologue. Quels sont les pays les plus visités par les ouragans, quelle est leur marche ordinaire, dans quelles saisons sont-ils le plus fréquens, quels sont ceux qui ont été le mieux décrits, ou ont été les plus violens, et quelles sont les règles à suivre pour éviter leurs dangereux effets; telles sont les questions auxquelles M. le contre-amiral Bardenfleth a tâché de répondre dans un Mémoire inséré dans le 5 volume des Mémoires de la Société royale des sciences du Danemark (Kong, danske Vidensk. Selsk. 1832, p. 189, avec I cart.). Tout le monde sait que ces phénomènes acquièrent la plus grande intensité entre les tropiques, au nord de l'équateur, dans les Antilles, les mers de la Chine, des Philippines et du Japon; au sud de l'équateur dans le voisinage des îles de Madagascar, et des îles africaines voisines; ainsi que dans l'océan Pacifique, dans le voisinage de l'Archipel des NouvellesHébrides, de la Nouvelle-Calédonie, etc. La cause des vents alisés et des moussons doit entrer comme élément dans la production de ces évènemens terribles, où la mer sort ordinairement de ses limites ordinaires, où l'électricité atmosphérique est aussi en jeu, et qui sont accompagnés de tremblemens de terre. Toutes ces parties de la terre sujettes aux ouragans sont entre 10 et 30° latit. des deux côtés de l'équateur, presque à la limite occidentale des grands courans des vents alisés : elles renferment des contrées volcaniques, et sont au-devant des continens.

M. Redfield a donné une notice sur les ouragans et les tempétes aux Antilles et sur les côtes des États-Unis (Am. J. of. sc., vol. 25, p. 114).

M. Basile Hall est entré dans de longs développemens sur les vents alisés (Fragmens of Voyages a travels. Vol. I, p. 162 ).

Inondations.-M. Fodéré s'est occupé des causes naturelles des inondations extraordinaires en 1824, dans le bassin du Rhin, en Hollande, le midi de la France, en Russie, etc. L'apparition de météores lumineux, le refoulement de quelques fleuves, les tempêtes sur le littoral de l'Océan, le dessèchement subit des puits dans plusieurs localités, la production de nouvelles sources jaillissantes sur la plus haute montagne des Vosges (près d'Ernolsheim), une multitude de phénomènes arrivés çà et là en Europe, semblèrent dénoncer une vaste modification du globe. M. Fodéré ne croit pas que les grandes pluies tombées en 1824 soient une cause suffisante pour expliquer ces inondations, et il a recours aux secousses éprouvées par la croûte terrestre depuis 1820; elles auraient produit

des affaissemens de terrain, par exemple à Chivas et Kasroul, et auraient fait refouler l'eau existant dans les profondeurs (Instit., no 24, p. 205).

M. Franç. Sartori a donné une description détaillée des inondations extraordinaires du Danube en 1830 (Beschreibung der unerhorten Überschwemmung der Donau, etc. Vienne, 1833, 2 vol. in-8° à 2 pl.).

M. de Vincens a fait remarquer la coïncidence des crues simultanées de la Saône et de la Seine en décembre 1833, et des vents S.-O. qui ont soufflé constamment et avec violence. Dans le même temps les eaux de la Loire étaient fort basses.

SIV. Influence des astres sur le temps.

M. Eugène Bouvard a lu à l'Académie, en 1833, un Mémoire relatif à l'action que la lune exerce sur l'atmosphère

terrestre.

L'influence de cet astre sur l'état de l'atmosphère, suivant ses quartiers, et suivant sa position à l'égard de la terre, a de nouveau occupé, ces dernières années, quelques physiciens allemands, en particulier mon ingénieux ami M. le professeur Schubler de Tubingue. Ses Mémoires à ce sujet sont les suivans: Recherches relatives à l'influence de la lune, sur les chan gemens de notre atmosphère ( Untersuchungen, etc. Leipzig, 1830, in-8°.); Recherches sur les rapports climatériques de l'Allemagne (Archiv. f. Chem. u. Meteorolog. de M. Kastner. 1831); Observations sur l'influence de la lune sur le temps par rapport aux recherches semblables de MM. Bouvard et Flaugergues (Dito, vol. IV, cah. 1; 1831); Mémoire sur les recherches de Gronau concernant l'influence de la lune sur le temps (Dito, 1831, vol. IV, cah. 11, p. 13); Résultats de soixante ans d'observations sur l'influence de la lune sur notre atmosphè (Dito, 1832, vol. V, cah. n, p. 169). Ces divers Mémoires se trouvent résumés avec habileté par M. Arago, dans l'Annuaire pour 1833.

Après avoir opposé l'autorité de grands savans à l'idée de l'influence de la lune sur l'état hygrométrique de notre atmosphère, M. A. semble plutôt pencher vers cette dernière opinion, qui est celle du vulgaire ; et il examine successivement le nombre de jours de pluie correspondant aux phases de la lune, l'influence de cet astre sur la quantité de pluie et sur la sérénité de l'atmosphère; l'influence que le lever, le coucher

de la lune et son passage au méridien paraissent avoir sur la pluie; les hauteurs du baromètre dans les différentes positions de la lune, son influence sur les changemens de temps, les périodes de dix-neuf et neuf ans, qui, dit-on, ramènent les mêmes séries de phénomènes atmosphériques; les pronostics tirés de la lune, etc.

Depuis lors, M. Eisenlohr a publié des Recherches sur le climat et les variations du temps à Carlsruhe (Untersuchungen uber das Klima u. die Witterungs Verhaltnisse von Karlsruhe. Carlsruhe, 1832, in-4°). Cet opuscule, fondé sur trente ans d'observations, confirme l'influence de la lune sur le temps. Les résultats donnés sur le poids de l'air concordent, quant au retour périodique des oscillations mensuelles moyennes, avec ceux obtenus à Viviers par M. Flaugergues, après vingt ans d'observations.

Quant aux autres états de l'atmosphère, M. Eisenlohr n'a donné que le nombre des jours pluvieux, nuageux et sereins, ainsi que celui des orages. Or, en calculant d'après cela, approximativement, les moyennes pour chaque jour, M. Schubler est arrivé à y reconnaître un ordre fort remarquable et en rapport avec les phases de la lune. C'est ce qui fait l'objet de son Mémoire, intitulé : Confirmation des périodes mensuelles dans les variations de notre atmosphère, d'après des observations faites pendant trente ans, à Carslruhe (Archiv. de Kastner, vol. VI, cah. 11).

M. Littrow a discuté l'influence sur la température annuelle, que le vulgaire est enclin à attribuer à l'apparition des comètes. Il ne lui est pàs difficile de montrer que si le baromètre permet difficilement d'étudier les variations exercées par la lune sur notre atmosphère, il l'est encore bien davantage d'apprécier les effets semblables produits par des corps plus petits que la lune, tandis que le rayonnement de ces astres n'est pas capable de produire un changement appréciable de température. M. Littrow a pris la peine d'examiner si pendant les deux derniers siècles les comètes avaient eu quelque influence sur le temps en produisant des pluies, de grandes sécheresses, des brouillards, des orages, des météores, des maladies, etc.; mais ses pénibles recherches ne l'ont conduit à aucun résultat (Über den gefurchteten Kometen, 1832, p. 94 et 121).

Si, d'après M. Gruithuisen, l'état de notre atmosphère est modifié par les phases de la lune et la position de la terre, re

lativement au soleil; cet astronome admet aussi que les taches du soleil ont une grande influence sur le temps. Les taches noires en particulier exercent une action marquée quand elles sont nouvelles et grandes ; la température augmente d'abord, puis le temps devient variable, et en général les phénomènes solaires sont accompagnés d'alternatives irrégulières de chaleur, d'orages et de pluie (Analect., etc., vol. 1). Depuis vingt ans cet astronome n'entreprend jamais un voyage en été sans examiner attentivement le soleil, et il n'a jamais été trompé dans ses déductions relativement à la probabilité du beau ou mauvais temps! D'une autre part, les taches du soleil ne peuvent qu'augmenter l'humidité d'une année sans jamais la diminuer; la comparaison de l'humidité de plusieurs années est la meilleure preuve d'une espèce de périodicité dans ce phénomène. A ce sujet M. Gruithuisen cite le pronostic que Pilgram avait tiré de ses observations pour l'année 1833, année pendant laquelle le temps humide devait prédominer. Il avait fixé le degré de probabilité au rapport de 43, 5: 10 (Untersuchung u. d. Wahrscheinliche der Wetterkunde, etc. Vienne, 1788, v. 1, p. 168). Or, cela s'est bien vérifié, et M. Gruithuisen assure qu'il ne se présentera plus d'année aussi humide dans la moitié de ce siècle, et il ne trouve dans l'autre moitié que l'année 1869, dont la probabilité pour être humide soit comme 44: 10 (N. Analecten, etc. v. 1, cah. 4, p. 80).

S v. Températures du sol et de l'air.

Les températures du sol et de l'air étant intimement liées ensemble, je réunis ici ce qu'on a publié à cet égard en 1833, en observant que ce genre d'observation continue à se multiplier.

Température du sol, M. J. Levallois s'est occupé depuis quatre ans de la température souterraine dans la mine de sel gemme de Dieuze. Pour montrer la difficulté de cette recherche, il suffit de dire qu'il n'a pu encore trouver qu'un seul point dans la mine qui fùt hors de l'influence de l'aérage très vif qui y règne; ce point est à 107 mètres de profondeur. Or, la température moyenne de Dieuze étant 10°1 d'après des thermomètres soigneusement vérifiés et comparés entre eux, il a trouvé 13° pour la température constante du licu mentionné de la mine. Son thermomètre était suspendu dans une niche fermée par un petit châssis vitré, et dans un cul-de-sac

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