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donner ici. Taceo territorium viatoribus molle, fructuosum aratoribus, venatoribus voluptuosum; quod montium cingunt dorsa pascuis, latera vinetis, terrena villis, saxosa castellis, opaca lustris, aperta culturis, concava fontibus, abrupta fluminibus; quod denique hujusmodi est, ut semel visum, advenis multis, patriæ oblivionem sæpe persuadeat. Le roi Childebert avoit coutume de dire, « qu'il ne désiroit qu'une chose avant «<que de mourir, qui étoit de voir cette belle Limagne, «qu'on dit être le chef-d'œuvre de la nature, et une espèce d'enchantement. »

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: La Limagne, qui est la patrie de l'auteur, a aussi été celle de Pascal, de Domat, de Savaron, Guébriard, Sirmond, Marmontel, Thomas, etc. (Note de l'auteur.)

(9) Là des fripons gagés surveillent leurs complices.

On sait que dans toutes les grandes villes la police emploie souvent des fripons pour découvrir des friponneries. (Note de l'auteur.)

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(10) Du bout de son allée apercevoit Paris,

Adieu done Paris! ville célèbre, ville de bruit, de «fumée et de boue; où les femmes ne croient plus à «l'honneur, ni les hommes à la vertu! Adieu, Paris! nous cherchons l'amour, le bonheur, l'innocence; nous ne serons jamais assez loin de toi. »

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«

liv. IV.

ÉMILE,

Rousseau décrit dans plusieurs passages de ses œuvres

les sensations vives et douces avec lesquelles il se plaisoit à opposer au spectacle de Paris les images fraîches et riantes de la nature.

(11) Ignorer les humains, et vivre ignoré d'eux.

Ces vers sont imités d'Horace, et peut-être ne serat-on pas fâché de retrouver ici l'imitation qu'en a faite le célèbre Despréaux.

« O rus, quando ego te aspiciam, quandoque licebit,
« Nunc veterum libris, nunc somno et inertibus horis,

<< Ducere sollicitæ jucunda oblivia vitæ ?

« Oblitus cunctorum, obliviscendus et illis! »

« O fortuné séjour! 6 champs aimés des cieux !

« Que, pour jamais foulant vos prés délicieux, « Ne puis-je ici fixer ma course vagabonde,

a Et, connu de vous seuls, oublier tout le monde ! »

Ces vers, comparés à ceux d'Horace, suffisent pour montrer au lecteur la différence du génie de ces deux poëtes. Elle est d'autant plus sensible, qu'elle se montre dans l'expression très-différente de la même idée et du même sentiment. Boileau, en traduisant Horace est encore Boileau. Ce poëte, si supérieur à son modèle dans la satyre, n'a jamais eu dans la poësie philosophique, ni sa douceur, ni sa grâce, ni son aimable abandon.

O fortuné séjour ! ô champs aimés des cieux!

ne vaut pas la simplicité touchante de ces mots : O champs, quand pourrai-je vous voir? Horace ne

demande pas de fortuné séjour, de champs aimés des cieux : il demande la campagne; la campagne, quelle qu'elle soit, suffit à ses désirs: « O rus, quando ego

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te aspiciam! On est fâché de ne pas retrouver dans les vers de Boileau cette voluptueuse distribution du temps entre le sommeil, la lecture des anciens et la paresse. Quelle douceur à la fois et quelle hardiesse dans l'inertibus horis, les heures paresseuses ? Combien on doit regretter aussi ce vers charmant:

Ducere sollicitæ jucunda oblivia vitæ !
Boire l'heureux oubli d'une vie inquiète.

Enfin quelle différence, pour l'harmonie, la grâce et l'expression de l'amour de la solitude, entre

Oblitus cunctorum, obliviscendus et illis,

et ce vers,

Et, connu de vous seuls, oublier tout le monde !

Enfin Horace a trouvé ces vers dans son ame, et Boileau a pris les siens dans Horace, mais avec la différence qu'ont dû mettre entre le poëte et l'imitateur la sensibilité exquise de l'un et l'élégance un peu laborieuse de l'autre. C'est à cette correction, fruit du goût et du travail, que Chapelle fait allusion dans ces vers si plai sans et si vrais :

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« Quant à Monsieur Despréaux,

« Il en compose de fort beaux. »

Lafontaine seul nous offre des exemples de cette douce sensibilité et de cet abandon plein de grâce que j'admirois dans ces vers d'Horace, lorsqu'au sujet de l'amour, il s'écrie:

« Hélas! quand reviendront de semblables momens !
« Faut-il que tant d'objets, si doux et si charmans,
<< Me laissent vivre au gré de mon ame inquiète ?
« Ah! si mon cœur encore osoit se renflammer!
« Ne trouverai-je plus de charme qui m'arrête?

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Le sujet est différent, mais le caractère du style est le même. (Note de l'auteur.)

(12) Le vers vole et le suit, aussi prompt que l'éclair.

Dans une société où se trouvoit M. le chevalier de B***, on avoit parlé d'harmonie imitative dans les vers; des personnes de beaucoup d'esprit nioient l'existence de cette harmonie. L'auteur de ce poëme, invité à lire quelques vers, choisit le morceau qui avoit pour objet l'harmonie imitative. Alors M. le chevalier de B*** dit, avec l'esprit et la finesse qui lui sont si familiers : « Il a fait comme le philosophe à qui l'on nioit le mouvement; il a marché. » ( Note de l'aut.) (13) Il chante Lycoris, sa Lycoris absente.

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VIRGILII BUCOLICON Eclog. x.

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Tu procul a patria (nec sit mihi credere tantum!) «Alpinas, ah dura! nives et frigora Rheni

«

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"

Me sine sola vides. Ah! te ne frigora lædant!

Ah tibi ne teneras glacies secet aspera plantas!

<< Ibo, et Chalcidico quæ sunt mihi condita versu

Carmina, pastoris Siculi modulabor avena.

Certum est in silvis, inter spelæa ferarum

« Malle pati, tenerisque meos incidere amores

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:

Arboribus crescent illæ; crescetis, amores!
Interea mixtis etc. >>

FIN.

(Note de l'auteur.)

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