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Le 7 septembre, les membres de la Société géologique se sont rendus, de Bayeux, à la houillère de Litry; ils ont observé dans ce trajet le lias de Longeau, dont une des couches passe au calcaire lithographique, et le trapp porphyrique de Goville, sur les bords du bassin houiller, roche qui s'est aussi rencontrée au fond du puits de recherche creusé au hameau du Carnet.

A Litry, la Société a examiné l'intéressante collection d'échantillons de toutes les couches reconnues dans les excava tions entreprises à diverses époques, collection formée par MM. Noel et Lance, directeurs de la mine, qui se sont em pressés de la mettre à la disposition de la Société.

Après avoir observé le terrain houiller de Litry, dont l'extraction occupe près de six cents ouvriers, et s'opère par sept puits, la Société a vu, au Molay, un dépôt de cailloux roulés de roches de transition, qui semble dépendre de la formation du red marle, et qu'elle a retrouvé plus loin au Vernay.

M. de Caumont a fait alors observer que, vers le sud, les phyllades bordent, à peu de distance, le dépôt qui renferme la houille; qu'au nord, des collines de lias viennent recouvrir d'un épais manteau les couches du red marle; de sorte que ce dernier terrain, dans lequel sont ouverts les puits de la mine, offre à peine à Litry trois quarts de lieue de largeur entre les phyllades et le lias; mais qu'il acquiert plus de largeur en avançant vers l'ouest.

De plus, en considérant la topographie des roches dans le Calvados et dans la Manche, on remarque que Litry se trouve sur le bord d'un golfe dont le terrain houiller du Plessis occupe le bord opposé à Litry. Ce golfe devait présenter des rives abruptes et profondes, puisqu'on y a trouvé du grès houiller et des galets roulés jusqu'à une profondeur de 700 pieds, tout près des phyllades qui bordent le

bassin.

De Litry jusqu'au Vernay, la Société n'a rencontré schistes de transition.

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Au coteau qui borde, à Longraye, la rive droite de l'Aure, elle a vu le diluvium superposé au lias, ainsi

que des

silex abondans au milieu d'une argile; dépôt répandu sur plusieurs autres points du département, et que M. de Caumont considère comme pouvant être bien plus ancien que la formation diluvienne.

A Tilly et dans la vallée de la Seule, la Société a retrouvé les phyllades que recouvre immédiatement, à Juvigny, la formation du lias; et jusqu'à Villers, tantôt les argiles du red-marle, tantôt le lias.

8 septembre. A Villers - Bocage, l'attention des membres a été dirigée vers la partie supérieure de la formation du lias, dont la principale couche, mêlée d'oolithes ferrugineuses irrégulières, est connue dans le pays sous le nom de banc de roc; puis sur les phyllades de la vallée de l'Odon.

De Villers à Aulnay, la Société a reconnu le grès quartzeux et le conglomérat pseudo-porphyritique de transition, qui s'étend depuis la Ferrière jusqu'au-delà de Falaise, et dont les points culminans sont les plus élevés du département du Calvados; elle a vu ensuite le calcaire de transition de Val

congrain.

D'Aulnay à Harcourt, on a surtout observé le conglomé rat pseudo-porphyritique de la bruyère de Saint-Martin de Sallen, et l'attention a été fixée par M. Busnel sur les buttes de grès et de calcaire intermédiaire de Caumont, de la Mousse et de Saint-Remy; sur les anciennes exploitations de fer dans le terrain de transition des environs; enfin sur l'ardoisière de Gurcy, dans laquelle on a trouvé des grains d'argent natif en quantité assez notable.

9 septembre. Après avoir examiné à Harcourt les schistes de transition, la Société a visité les carrières de Croisilles et des Moutiers, creusées dans le terrain oolithique inférieur et si riches en coquilles fossiles; elle a revu à SaintLaurent le conglomérat intermédiaire, et étudié à NotreDame de Laize les marbres de la rive droite de la rivière, qui paraissent, au bas de la côte, reposer sur des grauwackes, et sont recouverts, à son sommet, par un son sommet, par un calcaire oolithique grossier, et très cristallin, qui peut dépendre de la partie supérieure du lias.

A May, la Société a visité les vastes exploitations de grès

quartzeux intermédiaire qui fournit le pavé et la pierre employés au pavage des rues et à l'entretien des routes voi sines,

M. Busnel appelle l'attention de la Société sur les masses arrondies qu'il a nommées globolites dans une notice dont il donne une analyse, et qui a pour but de signaler ces corps extraordinaires aux recherches des naturalistes.

D'après lui, les globolites se trouvent fréquemment dans les carrières de May et de Feuguerolles; ils sont toujours séparés de la roche qui les entoure, par une fissure. Leur diamètre varie de quelques décimètres à deux mètres; leur forme générale est celle d'un sphéroïde alongé, et rappelle celle qu'offrirait le moule d'un immense nautile, ou d'un crustacé roulé sur luimême; on remarque à leur surface des espèces de stries fort régulières, dont les plus grandes se bifurquent à leur extrémité; ils sont ordinairement composés d'une enveloppe de grès de deux à trois décimètres d'épaisseur, renfermant un sable quartzeux micacé très pur et très fin; quelquefois ils sont massifs et présentent tous les degrés de cohésion. Dans tous les cas, leur partie solide est coupée en tous sens par des fissures; de sorte que, lorsqu'on enlève la roche qui les entoure, ils tombent en morceaux. Le fragment que M. Busuel est parvenu à faire découvrir a environ un mètre de développement dans un sens, et un mètre soixante centimètres dans l'autre; il offre les caractères indiqués plus haut, ainsi que deux autres fragmens, mais fort incomplets.

De l'extrémité du coteau, dont la rivière d'Orne baigne le pied, M. de Magneville fait remarquer les carrières de Feuguerolles, ouvertes dans le prolongement des mêmes couches; et, un peu plus loin, dans la même commune, l'emplacement où l'on a fait sans succès, il y a quarante à cinquante ans, des recherches de houille, dans un schiste d'un aspect charbonneux, associé à un calcaire noir, fétide, contenant des orthoceratites et une quantité considérable de graphtholites. M. Busnel indique, près et au sud du coteau où la Société se trouve, un autre emplacement qui n'avait point encore été signalé, où des recherches semblables furent faites: cet emplacement se trouve séparé du premier par les bancs de grès quartzeux intermédiaires, exploités à May et à Feuguerolles.

La Société s'est ensuite rendue aux carrières d'Allemagne, ouvertes sur la pente N.-O. de la colline par des galeries ho

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rizontales dans le calcaire de Caen (grande oolithe), dont la pierre est employée, depuis plusieurs siècles, aux grandes constructions du pays, et d'où elle est fréquemment expé diée à l'étranger. C'est dans ces carrières qu'ont été découverts la plupart des nombreux débris de reptiles (crocodiles et autres genres) qui ornent le Musée de la ville de Caen, et plusieurs collections particulières.

10 septembre. De retour à Caen, la Société a visité la collection de roches et de fossiles de M. Busnel, et sur l'invitation de M. de Magneville, président de la Société, elle s'est rendue à sa campagne de Lebisey, où s'est tenue la séance de clôture.

Dans cette localité, l'une des plus riches en fossiles du calcaire à polypiers dépendant de la grande solithe, on a étudié plusieurs couches de ce système. De l'extrémité de son parc, M. de Magneville a fait remarquer, en face, sur le coteau de Mondeville, la jonction du calcaire à polypiers avec la grande oolithe; à gauche, sur le bord de l'Orne, les carrières de Ranville, ouvertes dans le premier de ces groupes; audessus, des coteaux formés par l'argile de Dives et le coralrag; plus loin, les parties supérieures des terrains secondaires, jusques et y compris la craie; plus loin encore il indique les grès tertiaires qui dominent les hauteurs des environs d'Orbec et de Livarot, et enfin les falaises crayeuses. du département de la Seine - Inférieure, M. de Magneville appelle encore l'attention de la Société sur le banc supérieur du calcaire à polypiers percés de trous de pholades. où sont attachées des huîtres fossiles, et indique plusieurs points des bords de l'Orne (Longuevel, Laroque, Ranville, etc.) où se retrouve ce banc; il offre aux membres présens des échantillons de polypiers fossiles de cette localité. On ouvre ensuite la séance de clôture, après la lecture. du dernier procès-verbal,

La Société géologique arrête que des remerciemens seront votés et adressés à la Société linnéenne de Normandie, pour la bonne réception et les excellentes communications qu'elle. en a reçues, et en particulier à MM. de Magneville, de

Caumont et Busnel, qui ont bien voulu l'accompagner et la diriger pendant son voyage.

Cette même décision a été prise de nouveau à la séance du 5 novembre, à Paris, après la lecture de ces procèsverbaux et du récit des excursions.

SÉANCES ORDINAIRES A PARIS.

Séance du 5 novembre 1832.

Présidence de M. Brongniart.

La Société entend la lecture des procès-verbaux des séances et des excursions de la Société géologique dans le département du Calvados pendant le mois de septembre dernier.

La Société reçoit de la part de M. Boblaye une nombreuse collection de fossiles des terrains jurassiques du nord de la France et du pied des Ardennes.

C'est en partie d'après cette collection que M. Boblaye a établi le parallélisme entre les formations secondaires du nord de la France et celles de l'Angleterre; résultat qui, depuis, a été confirmé par les nombreuses observations des géologues de ces deux pays. Les fossiles sont rangés dans l'ordre de la superposition des divers groupes, depuis le lias inclusivement jusqu'à l'argile d'Oxford.

M. de Férussac lui fait aussi hommage d'une série nombreuse d'échantillons de roches, de minéraux, et de fossiles provenant de diverses localités de la France, et en particulier de l'Auvergne, de la Saintonge, du Calvados, ainsi que quelques fossiles de transition des États-Unis.

La Société reçoit les ouvrages suivans:

1° De la part de M. Antoine Passy, sa Description géologique du département de la Seine-Inférieure. In-4°, 371 pag., avec atlas in-4° de 20 pl., et une grande Carte géologique du département de la Seine-Inférieure et des parties limitrophes. Rouen, 1832.

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