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On lit un Mémoire de M. Riepl, professeur à l'Institut polytechnique de Vienne, intitulé Mémoire sur les dépôts aurifères des Alpes autrichiennes.

Dans les Alpes, peu de dépôts métallifères sont comparables, relativement à leur âge ancien, avec les gîtes aurifères. Comme l'or s'y trouve quelquefois dans d'autres formations que celles qui le recèlent ordinairement, et qu'il s'y présente dans des rapports géologiques tout-à-fait différens, il semble nécessaire d'admettre dans les Alpes plusieurs dépôts aurifères indépendans les uns des autres. La formation aurifère s'y offre sous la forme de filons et de couches dans les roches primaires ou très anciennes, ou bien l'or se trouve disséminé dans des alluvions.

Filons aurifères. Les filons aurifères existent surtout dans les parties les plus anciennes du sol primaire, et particulièrement dans les roches très feldspathiques, telles que le granite et le gneiss, ainsi que les variétés très cristallines de micaschiste alternant ou associées avec les roches précédentes.

Il est remarquable que, dans tous les districts aurifères examinés jusqu'ici avec soin, les filons ont, en général, une même direction, et ne présentent que très rarement des inclinaisons opposées. Ce parallélisme de gisement, produit probablement par quelque grande opération naturelle, a conduit souvent à des conclusions fausses relativement à la nature des gisemens.

L'existence véritable de ces masses minérales en filons est démontrée par plusieurs faits. D'abord l'on peut souvent les voir couper distinctement la direction des couches qui les renferment, et ces masses présentent assez fréquemment des salbandes distinctes, qui sont alors le plus souvent polies, ou garnies de stries fines ou de cannelures; ensuite les débris des roches voisines sont intimement mêlées à la gangue. De plus, dans beaucoup de cas, ces filons se divisent et se prolongent, sur un certain espace, sous la forme de fentes parallèles pour se réunir plus tard, de manière que, vu la masse des rochers stériles, le dépôt a l'air d'occuper une grande épaisseur. On peut ajouter encore que les ramifications des filons et leurs branches accessoires offrent assez souvent des inclinaisons opposées; enfin la composition minéralogique variée de ces gîtes leur donne bien les caractères de filons, et même de dépôts très anciens.

La gangue est composée de quarz, de feldspath, de mica, de spath calcaire, de chaux carbonatée magnésifère, d'or, de galène, d'antimoine sulfuré, de fer sulfuré, de pyrite cuivreuse et arsé

nicale, de blende et de fer spathique. Les raretés de ce dépôt sont le fluore et le lazulite dans certains filons. Chaque filon ne présente pas toutes ces substances diverses, ni la même quantité relative de chacune d'elles.

Le quarz se trouve dans tous les filons, et forme souvent à lui seul la gangue sur de grandes étendues : c'est la gangue la plus commune. Le spath calcaire est abondant, sans se trouver partout, et est mêlé avec le quarz seul ou avec divers minerais.

La chaux carbonatée magnésifère et le fer spathique ne se montrent que dans quelques filons, comme, par exemple, dans ceux de Rauris, et surtout avec des parties métallifères. Le mica et le feldspath ne sont que des accidens locaux de la gangue. Lorsqu'ils sont présens, le filon quarzifère ordinaire disparaît souvent toutà-fait, et la gangue présente alternativement une structure grenue et feuilletée. Dans ce cas, on ne distingue presque pas la gangue d'avec le mur et le toit; alors, le plus souvent, la gangue n'est vraiment pas autre chose que la roche contenant le filon. Dans ces endroits le filon métallifère s'amincit prodigieusement, ou ne se prolonge qu'en petites fentes parallèles isolées, ou même ces dernières disparaissent, et la gangue est intimement liée à la roche voisine, tandis qu'ailleurs la gangue, composée principalement de quarz, offre, du côté du mur et du toit, des salbandes distinctes. On pourrait presque être porté à regarder le feldspath et le mica de ces filons plutôt comme des débris de roches voisines, ou comme une masse de ces dernières traversées de fente, que comme un produit contemporain et caractéristique de la formation des filons aurifères. En effet, dans beaucoup de points des filons semblables de Rauris et de Gastein, la roche feldspathique qui les contient se présente souvent sous la forme d'amas, de fragmens et de masses feuilletées; ces dernières ont fréquemment un contour angulaire, et sont intimement liées avec la gangue quarzeuse des filons, ou même, plus souvent, sont traversés ou bien entourés par elle ou par des petits filons métallifères.

Dans les endroits où ces parties de la roche sont ainsi isolées des filons quarzifères et métallifères par plusieurs filets, les filons atteignent souvent une puissance de 3 toises et au-delà, tandis qu'ailleurs les fentes n'ont guère que 3 pieds ou au-dessous. Presque toujours l'or est invisible ou disséminé en très fines lamelles, et il existe probablement dans tous les filons, mais seulement en très petite quantité.

Les autres minerais sont ordinairement en grains fins ou à structure grenue fine; ils sont mélangés ou isolés dans la gangue; plus

rarement ils forment des petites masses à structure lamelleuse, ou même des portions compactes. Le fer sulfuré et la pyrite arsénicale sont les plus fréquens, et occupent le plus d'étendue; ensuite viennent la galène et la pyrite cuivreuse, et les substances les plus rares et les plus isolées sont la blende et l'antimoine sulfuré. La gangue ne donne de l'argent que lorsqu'elle contient de la galène, de la pyrite arsénicale et de l'antimoine.

Tous ces minerais sont surtout associés avec le quarz, et disparaissent presque entièrement lorsque la roche très feldspathique devient prédominante. Dans un bon nombre de cas, comme Rauris et Gastein, la gangue des filons est assez riche pour être exploitée sur une étendue de plus de 100 toises en longueur, et plus de 10 toises en profondeur. Il faut remarquer sur la composition de cette formation aurifère que plusieurs des minerais de ces filons ont manqué, en particulier daus quelques filons abandonnés, comme dans la Carinthie supérieure, tandis que l'or, le fer sulfuré et la pyrite arsenicale ont toujours été présens. La prédominance de quelques uns des minerais accompagnant l'or, par exemple, celle de la pyrite cuivreuse, du cuivre argentifère, ou de la galène a donné au dépôt un autre caractère, surtout par rapport à sa richesse exploitable. Cette formation de l'or en filons a été surtout utilisée dans la partie de la chaîne toute primaire des Taueru qui s'étend entre le Salzbourg et la Carinthie supérieure, depuis les frontières du Tyrol jusqu'à celles de la Styric. Les parties exploitées les plus importantes et les plus connues sont dans la Carinthie supérieure, et en particulier dans les environs de Grosskirchheim, savoir, près de Pesterzen; dans la vallée de Guthal, dans celle de Gossnitz, dans la grande et petite vallée de Fleissner, au Goldzeche dans le Sceleithein, et dans la grande et petite vallée de Zirknitz, savoir à Eizberg, au Mitterberg, au Waschgang des monts Kleidnergebirge. On doit mentionner ensuite 1o la vallée inférieure de Mollthal, savoir, les vallons de Lobetsch, de Lamnitz, et le Druchlerthal; 2o la vallée de la Drave, savoir, au Graugraben, dans la vallée de Nikolai; près de Lengholz, dans la contrée de Seflitz, de Drassnitz et de Goppitz; à Irrschen, et près de Weisach; 3° dans la Cariuthie inférieure, dans la vallée de Lavant, près de Saint Leonhard; 4o dans le Salzbourg, dans les monts Rathhausberg; au Schlabereben; au Kolbenkaar, dans le Filzen; au mont Hohengoldberg, dans la grande et petite Zirklitz; au Sommerblick, au Hohennarren, dans le Seidelwinkel, dans le Hirschbach, etc., cnfin dans le pays de Lungau.

L'or disséminé dans des couches, L'or disséminé dans des cou

ches est un accident moins fréquent au milieu des anciens membres de la formation des roches schisto-argileuses (Thonschiefer), masses qui passent inférieurement, contre la chaîne de Tauern, au talcschiste et micaschiste, tandis que, supérieurement, elles offrent un passage insensible au schiste intermédiaire le plus incontestable. La composition de ces couches ou amas est très simple, et les masses aurifères se trouvent en partie entre les feuillets et les couches du schiste, en partie dans des filets et de petits lits d'un quarz gris bleuâtre. Les minerais aurifères s'y montrent sous la forme d'enduits très minces, ou quelquefois en grains visibles ou en cristaux. Le quarz blanc n'est jamais aussi aurifère que la variété grisâtre.

Zell, dans la vallée du Zillerthaul en Tyrol, est jusqu'ici le seul lieu où l'on ait exploité ce dépôt, à moins qu'on ne doive y annexer aussi quelques gîtes aurifères de la formation du Thonschiefer de la Carinthie supérieure. A Zell il y a plusieurs de ces bancs aurifères dont le quarz forme la masse principale; ils sont parallèles les uns aux autres, et ont de quelques pouces à une toise et audelà de puissance. Dans ce dernier cas, on compte aussi, comme faisant partie du banc exploitable, le schiste qui sépare les bancs, parce qu'il est plus ou moins aurifère près du quarz aurifère. Quelquefois le quarz est très décomposé, fendillé, et alors, en général, rouge, ce qui se voit bien surtout dans des lieux où il y a de grandes failles, et où des masses ont été fortement écrasées. L'altération du quarz paraît aussi accélérée par la décomposition du fer sulfuré qui y est disséminé en parties très fines et qui est exposé au contact des eaux.

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Ces bancs métallifères contiennent, outre l'or, du fer sulfuré, de la pyrite arsénicale, du quarz, du schiste, et très rarement un peu de galène.

En comparant ce dépôt en bancs au milieu du Thonschiefer, sur la limite du sol primaire et intermédiaire, avec les filons aurifères des masses primaires très feldspathiques, on ne peut s'empêcher de remarquer que les matières remplissant les vides de la gangue des filons, se trouvent à l'ordinaire en bancs dans des masses voisines du toit ou du mur des filons. Ainsi l'on obtient un indice précieux pour deviner le mode pour lequel la gangue a été imprégnée de minerais, les forces qui ont produit ce déplacement, et la voie qu'a dû suivre et que suit peut-être encore ce transport. Il est dans l'essence des progrès toujours croissans de l'expérience et de la géologie, que les observations les plus récentes changent et détruisent les plus anciennes ; dans ce cas paSoc. géol. Tom. III.

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raît être la théorie célèbre du remplissage des filons par en haut; car, comment cette théorie peut-elle s'adapter aux circonstances particulières des gisemens aurifères que nous venons d'indiquer brièvement?

Or alluvial. L'or se trouve dans les alluvions de beaucoup de rivières des Alpes. Parmi les lavages aurifères les plus connus, on peut citer ceux exécutés à diverses époques sur le Danube, l'Ens, la Mur, la Drave, la Salza, et dans la vallée du Mollthal.

M. Pissis lit la notice suivante sur la géologie de l'arrondisse ment de Brioude, et il fait hommage d'une série d'échantillons à l'appui de ce travail.

L'arrondissement de Brioude est traversé par deux chaînes de montagnes qui se dirigent du S. au N. Si on jette un coup d'œil sur leur ensemble, on s'aperçoit qu'elles se composent de plusieurs systèmes parallèles entre eux, et dirigés du N.-E. au S. O. Le gneiss en est la principale roche. Les terrains de sédiment n'atteignent jamais de grandes hauteurs; on les rencontre toujours dans les parties les plus basses de l'arrondissement. Enfin quelques coulées basaltiques et des cônes de scories semblent être les derniè res roches qui se soient formées. Les premiers soulèvemens qu'au raient éprouvés les terrains de gneiss, sembleraient avoir eu lieų un peu avant qu'ils fussent solidifiés, par l'apparition des granites qui se sont fait jour suivant une ligne dirigée du S. au N. Le second soulèvement, qui a eu lieu du N.-E. au S.-O., est postérieur au terrain houiller; mais l'absence totale des formations jurassique et crayeuse, ne permet pas de fixer cette époque d'une manière précise. Quelques serpentines qui se rencontrent çà et là semblent avoir été les matières qui ont fait irruption lors de ce dernier soulèvement.

Le terrain houiller et le terrain lacustre, sont les principales formations sédimentaires qu'offre l'arrondissement. Une argile rouge totalement dépourvue de fossiles, semble établir la liaison entre ces deux terrains. Les nombreuses couches de silex qu'elle renferme sembleraient rapprocher sa formation de celle de la craie.

Le terrain houiller se présente presque toujours en couches verticales dirigées du N. E. au S.-O.: il se rencontre dans deux localités situées sur les bords de l'Allier, à Langeac, et près de Brioude. C'est dans la dernière que se trouve la plus grande quantité de houille; l'autre, au contraire, n'en renferme que peu, mais présente une grande quantité de tiges et de fruits fossileş.

très

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