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tal ou de la diallage, des bancs assez puissans et très étendus, Le disthène y est presque toujours fibreux, à teintes quelquefois d'un bleu noirâtre, en sorte qu'on pourrait très bien le confondre avec certaines amphibolites, auxquelles il est même quelquefois associé; mais les teintes d'un beau bleu qu'il présente aussi, et ses alternances avec l'éclogite et la diallage, l'ont facilement amené à l'en distinguer. Cette circonstance, quoique locale, ne m'en paraît pas moins assez importante, ajoute M. Virlet, car c'est la première fois, du moins à ma connaissance, que l'on rencontre cette substance minérale en roche. L'île de Syra renferme en outre du fer en grande abondance qui s'y trouve à tous les états; il y a quelques filons-couches, qui ont jusqu'à un mètre de puissance, en fer oligiste et fer carbonaté spathique, ou simplement en fer carbonaté grenu, offrant absolument le même grain que les calcaires au milieu desquels ils sont intercalés parallèlement au plan des couches.

» Les trois îles voisines de Mycone, de Délos et de Rhénée, qui forment un petit groupe à part qu'il a nommé Délien, sont principalement granitiques et siénitiques; entre les roches granitoïdes et les gneiss, et micaschistes qui leur sont subordonnés, on trouve, dans la première de ces îles, des pegmatites qui passent par décomposition au kaolin, et une formation d'arkose grossière qui constitue aux environs du port Panormos, plusieurs collines élevées. Cette île présente en outre un fait fort singulier, qui a surtout attiré l'attention de M. Virlet; c'est un gisement de fer oxidé hydraté, présentant l'aspect d'une coulée qui envelopperait d'une espèce de calotte la partie supérieure de la montague de Mavrospilia, formée par les nombreuses assises de l'arkose grossière, comme l'indique la coupe ci-jointe.

Coupe de la montagne de Mavrospilia, dans l'île de Mycone.

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» Ce dépôt se lie à plusieurs filons de fer hydroxidé et de baryte sulfatée qui coupent la montagne de l'est à l'ouest, direc-1 tion de la montagne elle-même. Quelle que soit la manière dont s'est fait ce dépôt de fer, on peut considérer les fentes que ces filons ont remplies comme des espèces de cratères alongés par où | s'est fait le dépôt, soit par épanchement, soit par suite de la condensation du fer qui s'est volatilisé par ces sortes de cheminées.

» La montagne ne paraît pas avoir subi le moindre dérangement depuis la formation de ce dépôt; les filons n'occupent qu'un seul revers de la montagne, et le plus considérable, celui par lequel s'est formé l'épanchement principal, court tout le long de la crête plus ou moins sinueuse de la montagne; il n'a pas moins d'un demi-pied à un pied de puissance en baryte; elle forme comme un second filon entre deux espèces de sallebandes de fer hydraté, chacune d'environ un demi-pied, én sorte que la puissance totale du filon est d'environ deux pieds. Il y a continuité parfaite entre le minerai de fer des filons et celui de la surface du sol, circonstance qui permettrait difficilement de conce voir qu'il fût le résultat de concrétions de sources thermales ferrugineuses, car, pour expliquer par ce moyen la parfaite continuité du dépôt, il faudrait supposer que les sources sortaient par les points culminans de la crête, ce qui n'est guère probable.

» D'un autre côté, les lois de la chimie ne pourraient expliquer la formation d'un tel dépôt de fer oxidé hydraté, par suite d'un épanchement et d'une fusion pâteuse quelconque, à moins de supposer que le fer n'ait passé postérieurement à l'état d'hydrate, et que sa fusion ait été facilitée par la présence de quelque flux fondant, comme la baryte, alliée à quelque autre base terreuse, telles que le feldspath, la chaux ou la silice.

» Quoi qu'il en soit, ce dépôt est venu se modeler exactement sur la surface qu'il recouvre en partie, a pénétré dans toutes les fissures, enveloppé la tranche des couches, et leur a donné l'ap parence d'autant de bancs de fer massif; mais, en le brisant, on voit qu'il n'y a simplement qu'une croûte de 2 à 6 pouces, rarement plus épaisse, qui recouvre toute la surface. Cette croûte ferrifère présente des parties mamelonnées, semblables à certaines boursouflures de laves. Le fer a plus ou moins altéré le grès; celui-ci est devenu ferrugineux et rouge de brique, de gris-jaunâtre qu'il était, et la baryte sulfatée l'a aussi quelquefois pénétré de nombreuses petites lames qui lui communiquent une structure subcristalline. Les filons se prolongent au-delà dans le granite.

» L'île de Naxos est composée de granite, de gneiss, de pegmatite, de protogine, de micaschistes et de calcaires grenus: c'est dans cette île que se trouve le principal gisement de l'émeril que l'on tire du Levant. M. Virlet a reconnu que c'était une substance en filous; il y forme d'abord deux filons - couches assez puissans, intercalés entre les assises du calcaire, qui paraissent parfaitement identiques, par leur position et leur manière 'd'être, aux filons-couches de fer oligiste et de fer carbonaté grenu de Syra; puis on le trouve disséminé par toute l'île, milieu des granites, des gneiss et des micaschistes, presque toujours associé au fer oligiste ou au fer oxidulé. Il est ou brun, ou d'un gris bleu métallique; les fissures présentent souvent du mica doré en petites lames, qui paraît s'y être sublimé, et il est même quelquefois traversé par de petits filons de mica nacré argental à grandes lames. Parmi les échantillons de l'île de Naxos que M. Virlet offre aujourd'hui à la Société, il y a six morceaux d'émeril appartenant à autant de variétés différentes.>>

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M. de Bonnard annonce à la Société, d'après une lettre de M. Karsten, professeur à l'école des mines de Freyberg en Saxe:

1° Qu'on a trouvé dernièrement, à une lieue de Freyberg, une si grande quantité de titane oxidé (Rutile) en fragmens roulés, qu'on veut établir dans cette localité une exploitation de titane par lavage (Seifenwerk), et qu'on fait des essais pour employer ce minéral à la teinture des étoffes de coton;

2° Que près de Schwarzenberg, en Saxe, on exploite maintenant, en grand, le corindon-émeril, qui a été reconnu depuis long-temps dans cette localité, en grains plus ou moins agglomérés ou disséminés dans une roche talqueuse, laquelle constitue un banc (Lager) dans un terrain de micaschiste primordial; la qualité de cet émeril est, dit-on, aussi bonne que celle de l'émeril de Naxos.

M. de Beaumont communique à la Société des extraits de deux lettres de M. de La Bèche.

Dans la première, M. de La Bèche annonce que, d'après ses dernières observations, le granite du Dartmoor (Devonshire) est postérieur à la grauwacke, attendu qu'il l'altère lorsqu'il se trouve en contact avec elle, et produit par là une série

de roches assez singulières qui ressemblent au gneiss, au micaschiste, etc.; en outre ce granite pousse des veines dans la grauwacke.

Dans une autre lettre, M. de La Bèche fait connaître que par le moyen de sections délicates, on a découvert une grande quantité de bois dicotylédons dans le corps des couches de houille du Northumberland et du Durham,

M. Desnoyers communique des extraits d'une lettre de M. de Gerville. M. de Gerville annonce la découverte qu'il vient de faire dans le département de la Manche, d'un 'nouveau terrain d'eau douce, et d'une couche épaisse de galets calcaires percés par des coquilles perforantes d'une grande taille.

M. Dufrénoy continue la lecture du Mémoire qu'il a rédigé en commun avec M. Elie de Beaumont, ayant pour titre : Des Groupes du Cantal et du Mont-Dore, et du soulè vement auquel ces montagnes doivent leur relief.

Déjà les conclusions de ce mémoire ont été insérées dans le Bulletin de la Société, vol. 2, p. 400, lors d'une discussion qui eut lieu sur les cratères de soulèvement à propos d'une lettre écrite à la Société par M, de Montlosier.

Nous ne reproduirons pas ces conclusions, mais nous croyons devoir rappeler que MM. Dufrénoy et El. de Beaumont attribuent la forme actuelle du Cantal et du MontDore à un soulèvement plus moderne que l'épanchement des basaltes ; qu'ils indiquent dans ces deux groupes de montagnes l'existence de véritables cratères de soulèvement et de plusieurs vallées profondes qui leur paraissent devoir leur première origine à un déchirement produit par l'éléva tion brusque du sol. Le Mémoire signale la différence qui existe entre ces vallées profondes et d'autres vallées des mêmes groupes de montagnes qui paraissent dues presque uniquement à l'érosion des eaux,

Un membre, M. Prévost, demande si les vallées signalées dans ce travail comme de déchirement vont en s'élargissant ou en se rétrécissant à partir du point soulevé. Une discussion s'engage sur ce sujet. MM. Dufrénoy et de Beaumont recon

naissent dans le Mont-Dore les deux sortes de vallées, par déchirement et par érosion; généralement elles sont plus larges à la partie inférieure, mais des circonstances postérieures ont dû convertir les vallées produites par le soulèvement en vallées d'érosion.

Un membre, M. Burat, fait remarquer que la vallée des Bains est, vers le sommet, au val de la Cour, large de 800 mètres; que, plus bas, au village des Bains, elle ne l'est plus que de 400; et que sa longueur est de 3 mille mètres.

M. le comte de Montlosier fait une communication verbale,

1° Sur les trois périodes et les différens ordres de phénomènes qu'il a distingués dans les éruptions et dans les produits volcaniques;

2° Sur le mode de formation de la plupart des lacs, par un barrage dû à des matériaux d'alluvion, dont il a reconnu un très grand nombre d'exemples en France, en Suisse et en Italie;

3. Sur certains cratères qu'il nomme eratères-lacs, tels que le lac de Pavin, la plupart des lacs des environs de Naples et de Rome, ceux de l'Eifel, etc.; sorte de cratères d'explosion, dont il n'est jamais sorti de laves, et qui aujourd'hui présentent une très grande profondeur d'eau et des bords extrêmement rapides.

On lit les trois notices suivantes de M. Eugène Robert: Suite d'observations géologiques, faites en 1830, en allant presque directement de Genève à l'embouchure de la Gironde.

En traversant la France de l'est à l'ouest, entre le 46 et le 45 degré de latitude, j'ai fait les remarques suivantes :

1o Le calcaire jurassique, après avoir clos le vaste canton de Genève, vient mourir près de Meximieux et Montluel, où apparaît alors le granite.

2o Avant de sortir de Lyon, à Pierre-Cise, sur la rivé droite de la Saône, on remarque une exploitation de cette roche granitique, dont le profil, bien tranché, permet de voir qu'elle est immédiatement recouverte par un terrain de transport puissant,

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