Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

qui domine la ville, et dans lequel on a déjà recueilli (à la Boucle, faubourg Saint-Clair) plusieurs ossemens d'éléphant.

3o Le calcaire jurassique reparait à droite en sortant de Lazbrelle, près de Roanne.

4° Relativement aux montagnes granitiques de Saint-Just, Noiretable, etc., qui forment le prolongement des Cévennes, du snd au nord, je ne puis m'empêcher de faire remarquer, à l'occasion de cette chaîne, un rapport qui m'a semblé frappant entre sa largeur et celle d'autres systèmes de montagnes, tels que les Vosges, le Jura, etc.; ces trois systèmes différens, par exemple, ayant environ 15 à 18 lieues de traversée, il semblerait qu'ils ont été soulevés par des forces égales ou en vertu de mêmes lois.

5o Vu de 'Thiers, l'ancien bassin de la Limagne, dont les eaux ont déposé autrefois un calcaire lacustre jusqu'aux pieds des volcans de l'Auvergne, semble avoir occupé une large vallée, bornée d'un côté par les Cevennes, et de l'autre par les terrains volcaniques de l'Auvergne; ce qui rappelle un peu la disposition des lacs de Neuchâtel ou de Genève, à l'égard des montagnes qui les bornent.

6° Avant observé avec beaucoup d'attention la vallée des Enfers au Mont Dore, je crois pouvoir émettre mon avis, qu'elle n'a pu appartenir à un ancien cratère igné, mais qu'elle est bien le résultat d'un grand soulèvement, lequel paraît sensible en allant de Clermont-Ferrand à cette localité par le chemin de traverse, car il faut toujours monter pour y parvenir, et ensuite descendre brusquement à Routegarde.

7° Depuis le Mont-Dore, ou les confins de l'Auvergne, vers Bourglastic, jusqu'à Egletons, le granite, qui a repris ses caraetères, ne s'élève guère que près de Tulles, sans jamais offrir d'escarpemens. Il ne forme dans le département de la Corrèze, comme dans les Cévennes, que de petites montagues à sommet arrondi, ce qui est dù sans doute à la facile désagrégation de ses élémens, à tel point, que, dans les environs de Tulles, il est recouvert sur ses pentes d'un sable blanc micacé assez pur. C'est ce qui permet sans doute aux châtaigniers de ce pays de pouvoir y croître avec une vigueur remarquable.

8° Avant d'entrer dans Tulles, on rencontre à gauche de la route, taillée dans la montague, une roche primitive quarzeuse avec des zones noires, qui produirait le plus bel effet si elle était polie. Elle présente des couches tordues et inclinées de 45 degrés au milieu du terrain grauitique.

9° Entre Tulles et Brives, le même granite renferme des filons

très riches en feldspath, quarz et mica formant des lames épaisses, en tourmalines et grenats qui ont cristallisé indifféremment au milieu du mica ou dans la pâte du granite.

10° Après avoir suivi assez exactement le granite qui, depuis Meximieux jusqu'à Brives, occupe, comme on voit, une bonne partie du centre de la France, on rencontre le calcaire oolithique à la sortie de Brives, où il paraît adossé au granite. Ce calcaire, entiè rement analogue à celui du Jura, ne forme que de petites éminences au milieu de la grande vallée d'Azarac, éminences qui cependant paraissent dues à des soulèvemens; mais les couches sont bien moins inclinées que dans le Jura.

11° Depuis Saint-Crépin jusqu'à Périgueux, ce calcaire est recouvert par la craie, dont la partie inférieure renferme près de Limoges beaucoup d'hippurites d'une petite espèce.

12o A Libourne, la craie cesse, et est recouverte par un terrain de transport, analogue à celui du bois de Boulogne, et qui règne ainsi jusqu'à Bordeaux.

130 Avant d'entrer dans cette ville, on remarque un calcaire grossier recouvert par le même terrain de transport, et qui, aux fossiles près, a la plus grande analogie avec celui des environs de Paris. Il doit être puissant, puisque dans Bordeaux on l'a déjà sondé à plus de 600 pieds de profondeur (1830), dans l'espérance d'avoir de l'eau fournie par la couche d'argile plastique de ce bassin, dans laquelle M. Billaudel a recueilli, comme on sait, une mâchoire de Paleotherium,

14° Depuis le Bec d'Ambez jusqu'à Royan, reparaît la craie à hippurites des environs de Limoges. Elle forme des rives assez escarpées à la droite de l'embouchure de la Gironde.

Observations géologiques faites en 1830, à la presqu'ile de Quiberon, et dans la baie de Brest, par M. Robert.

1° A l'extrémité de la presqu'île de Quiberon, entièrement formée de granite, j'ai remarqué un amas considérable de galets, qui, très au-dessus du niveau actuel de la mer, et probablement des plus fortes marées, est recouvert de valves inférieures d'huîtres et de balanes.

2o Sur un autre point de la côte, et presque à la même hauteur, où les eaux n'arrivent plus, j'ai rencontré au milieu du sable et "de coquilles marines, beaucoup d'ossemens humains, entre autres des mâchoires et des dents, qui proviennent sans doute des émigrés français qui ont péri sur ces côtes, et dont les cadavres,

rejetés par la mer, couvraient le rivage, au dire des habitans qui ont été témoins de ces évènemens.

Ces faits que je signale, ressemblent d'ailleurs à beaucoup d'autres de ce genre qui ont été constatés sur les côtes de France; mais le dernier prouverait qu'il ne s'est pas écoulé un trop long espace de temps, depuis que la mer a abandonné le niveau qu'elle atteignait alors à Quiberon.

3o Sur le bord de la mer, près le Fort-Neuf, où Sombreuil capitula, existe une source d'eau douce, d'autant plus extraordinaire, que le sol granitique desséché de la presqu'île est très peu élevé, de ce côté, au-dessus du niveau de l'Océan.

4° Au fond de la baie de Brest, devant Comaret, on remarque à droite et à gauche d'une plage assez grande des falaises élevées, formées de micaschiste à couches inclinées, vers le continent et à l'est, de 45 degrés. Elles offrent un aspect singulier, étant déchiquetées par l'effet des eaux de la mer, qui viennent battre contre le profil de cette roche. Ce terrain est recouvert par une espèce de grès, tantôt très blanc, tantôt ferrugineux, au point même d'être remplacé quelquefois par de l'hydroxide de fer, qu'on rencontre en rognons disséminés sur le rivage, et qui mériterait peut-être par son abondance d'être exploité. Il se forme aussi abondamment d'ocre jaune au pied de ces falaises.

5o Le fond de ce même rivage est formé de galets ou de débris de roches non roulées, maintenus par de l'argile et du sable, au milieu desquels existe un dépôt de végétaux, presque entièrement passés à l'état de terreau, mais offrant encore quelques gros débris assez bien conservés pour les rapporter aux dicotylé dons.

D'après la disposition de cette plage, d'après les matériaux qui la forment, et la vallée sablonneuse qui lui succède, jusqu'à la rade de Brest, environ une lieue de l'autre côté où elle peut être facilement submergée, je serais porté à croire fortement que la mer occupait jadis en cet endroit un canal analogue au goulet de Brest, mais plus étroit.

Observations géologiques faites en Picardie et en Normandie (côtes de la Manche), pendant l'année 1831, par M. E. Robert.

1o En allant de Beauvais à Amiens, un peu avant d'arriver à Bonneuil, on traverse une côte assez rapide, qui porte le nom de côte à Galets dans le pays, parce qu'en effet la craie en cet Soc. géol. Tom. III,

14

1

endroit est recouvertè d'un terrain de transport, ou plutôt de cailloux roulés, ayant presque tous la même forme aplatie et le même volume. Ces circonstances réunies donneraient volontiers à penser qu'il y eut autrefois un rivage marin sur ce point, plutôt que d'attribuer ce dépôt au grand cataclysme.

2 Les erosions qu'on remarque dans les falaises de la Normandie, et qui ressemblent à de petites vallées parallèles entre elles, et remplies de terrains de transport, ont, il m'a semblé, une singulière analogie avec les érosions actuelles du rivagé de la mer là où elle descend le plus bas dans les marées d'équinoxe. En faisant ce rapprochement à cette distance de la falaise, et mieux, ense plaçant dans ces nombreux canaux que la mer creuse constamment, on peut observer qué les érosions du haut et du bas semblent se correspondre, et surtout qu'elles affectent la même di

rection.

Tirerons-nous de ce fait la conséquence que c'est la mér qui à sillonné la surface des falaises de la Normandie, après quoi le terrain de transport aurait rempli toutes les érosions?

3o Dans tin des éboulis de ces mêmes falaises, qui se font toujours à pic, près de Fécamp, j'ai mesuré sur un gros monceau de craie, un Catillas Cuvieri presque entier, et dont le diamètre était au moins de 2 pieds.

4 Dans le grès ferrugineux, évidemment situé entre la glauconie crayeuse et l'argile weldienne, au cap de la Hêve, j'ai recueilli un morceau de bois fossile, qu'il est impossible de ne pas rapporter aux dicotylédons. Cet échantillon est d'autant plus cu rieux, qu'il paraît avoir été roulé long-temps, et percé par des tarets, avant de se pétrifier.

5o Parmi les nombreux corps roulés que j'ai recueillis sur les côtes de la Manche, depuis l'embouchure de la Somme jusqu'à celle de la Seine, je citerai, indépendamment des ananchitės, spatangues, alcyons, cailloux géodiques avec calcédoine ou agate, pyrites qu'on rencontre à chaque instant sur le rivage, surtout depuis le Bourguedau, où commencent les falaises de craie jusqu'à Fécamp, où elles changent de nature, je citerai, dis-je :

.1° Calcaire d'eau douce gris de fumée, roulé, à Saint-Valery sur Somme (galets rares);

2o Fragment de la charnière d'un Catillus Cuvieri ayant 18 lignes de longueur, 14 de largeur et 6 d'épaisseur ;

L

3 Caillou roulé granitique, en un petit échantillon, à Fé camp;

4° Ananchite passé entièrement à l'état de pyrite ;

5o Fer pyriteux rayonné, cristallisé, sur une surface plane d'un quarz pyromaque;

6° Pleurotomaire Rhodani et Astræa plicata roulés, près de Honfleur;

7o Lumachelle rouge, au même endroit ;

8° Près de Caudebec, sur la rive droite de la Seine, on voit les lits de la craie s'incliner brusquement à l'ouest, tandis qu'à droite et à gauche de cette espèce de faille, ils restent parfaitement horizontaux.

Ne pourrait-on pas comparer cette inclinaison inaccoutumée de la craie, à celle que prend quelquefois le calcaire grossier, sur le versant de nos vallées, lorsque sa partie inférieure et chloritée, dégradée par les eaux, a déterminé l'affaissement des couches supérieures?

Séance du 18 mars 1833.

Présidence de M. de Bonnard.

Après la lecture et l'adoption du procès-verbal de la dernière séance, M. le président proclame membres de la Société.

MM.

SCHULZ (G.), employé supérieur des mines à Lugo, en Espagne, présenté par MM. Boué et Desnoyers;

MULOT, mécanicien, entrepreneur de puits artésiens à Epinay (Seine), présenté par MM. Constant Prévost et Desnoyers;

DE KERGORLAY (Alain), avocat à Paris, présenté par MM. de Verneuil et Delafosse.

La Société reçoit :

1° De la part de M. Constant Prévost, les portraits gravés de MM. Leman et Desmarets; de la part de MM. Des. marets et C. Prévost, un mémoire manuscrit de M. Desmarets père, lu à l'Académie des sciences en 1765, sur le mouvement des glaciers de Faucigny;

2° (En échange du Bulletin) Annales des mines, tome 1",

« ZurückWeiter »