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vous descendez dans la vallée du Rhin; de même des montagnes de la Saxe, quand vous descendez en Bohême dans la vallée de l'Elbe. Je pourrais citer bien d'autres exemples: je me contenterai de rappeler celui des montagnes de Fontainebleau, qui, sillonnées et isolées en quelques points, se trouvent tenir ensuite du côté de Nemours à un continent plein, entre le versant de l'Yonne et celui du Loing.

» En même temps que la nature des montagnes repousse toute idée de formation par soulèvement, la régularité de leur composition intérieure y résiste encore davantage; non pas que par des accidens particuliers il ne puisse s'y trouver quelques traces de déchirement et de bouleversement. La cause de ces bouleversemens accidentels est connue; tantôt c'est le dernier ou l'avantdernier cataclysme du globe, tantôt ce sont de simples porte-àfaux occasionés par l'infiltration des eaux supérieures sur des matières inférieures, tendres et friables qu'elles ont entraînées. C'est ce qui est arrivé, il y a quelques années, au Bouffiberg. Je veux parler seulement de la composition intérieure ordinaire de ces montagnes, qui, sur une longueur de 10, 20, quelquefois 30 lieues, offrent l'indice, non pas d'une cause violente, telle que celle qui opérerait un soulèvement, mais au contraire d'un ordre tranquille et régulier dans lequel elles se sont composées.

>> Cette particularité, remarquable dans les montagnes ordinaires, l'est plus encore dans les montagnes volcaniques; là où, à raison des convulsions volcaniques et des désordres qui les ont accompagnées, on pourrait trouver quelque appui à la théorie du soulèvement, c'est là, au contraire, où cette théorie est principalement renversée. En effet, il n'est pas rare d'y trouver de longs plateaux de montagnes plus ou moins étroits, recouverts d'un courant de laves, et se prolongeant avec cette dimension étroite pendant une lieue, deux lieues, conservant la même pente, le même ordre, la même syınétrie. D'après ces considérations réunies, s'il se trouve en quelques lieux des exemples de formations par soulèvement, je suis autorisé à croire que ce sont de simples accidens, lesquels ne peuvent donner lieu en aucune manière à l'adoption d'un système général. »

On lit la notice suivante de M. le docteur Schmerling sur des cavernes à ossemens de la province de Liége.

<«< En 1829, le hasard me révéla l'existence des ossemens fossiles dans les cavernes de la province de Liége. Je fis la première

découverte de ce genre à Chokier, village situé entre Liége et Huy, sur la rive gauche de la Meuse; depuis lors, j'ai exploité sous ce rapport notre province, dont les cavernes étaient comme inconnues, et j'en ai retiré une quantité considérable de fossiles, qui m'ont mis à même d'enrichir cette branche si importante pour l'étude géologique de la province de Liége.

» C'est le terrain de transition, et principalement la formation anthraxifère qui constitue la majeure partie de la province de Liége; les roches qui composent cette formation sont le calcaire anthraxifère, le schiste argileux, les psammites et le poudingue siliceux. Tous les angles possibles se trouvent dans l'inclinaison des couches qui composent ce terrain, depuis la ligne horizontale jusqu'à la direction verticale.

»Le calcaire anthraxifère y domine, et présente en plusieurs endroits des cavités plus ou moins vastes, qui apparaissent généralement dans les endroits où les bandes calcaires forment des replis, ou bien dans les parties qui les avoisinent, et l'observation m'a prouvé, à peu d'exceptions près, que partout où il y a des cavernes, l'inclinaison des couches calcaires est considérablement dérangée.

>> La puissance de ces couches est très variée. Ordinairement la couleur de ce calcaire est bleuâtre; mais dans quelques localités, la couleur varie du gris-clair au noirâtre.

» Il est généralement très dur, d'une texture compacte, lamellaire, quelquefois grenu et friable. L'odeur fétide qu'il dégage par la percussion ou le frottement est probablement due à la grande quantité de fossiles qu'il renferme assez souvent.

>> On retire des nombreuses exploitations établies dans plusieurs endroits de ces collines calcaires, des pierres de taille, et de la chaux d'excellente qualité.

» Ce calcaire contient plusieurs espèces de minerais tels que du fer oligiste et du fer hydraté, de la calamine, du plomb sulfuré, et du cuivre en petite quantité.

On distingue trois vallées principales dans la province de Liége; celle de la Meuse est la plus considérable; viennent ensuite celles de l'Ourthe et de la Vesdre.

» Les vallées latérales sont nombreuses, mais celles qui sont les plus étendues, et qui offrent le plus de cavernes, sont : la vallée de Hoyoux, dans le Condroz, et qui prend naissance dans celle de la Meuse près de Huy; la vallée de l'Amblève, qui est située sur la rive droite de l'Ourthe, elle commence près de Douxflamme, et celle du Fond-de-Forêt qui est située sur la rive droite de la Vesdre.

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Voici l'énumération des cavernes que j'ai découvertes jusqu'à présent dans ces différentes vallées.

» Sur la rive gauche de la Meuse, nous en comptons une à Chokier, à ossemens fossiles, et une sans ossemens, sous le châ. teau de ce village; deux dans la commune des Awirs, située au nord, derrière le village d'Engis; de toutes les deux j'ai retiré des Ossemens fossiles. A la Mallieu et à Ampsin, il y a deux cavernes, mais qui ne contiennent point d'ossemens. A Moha, on compte cinq à six cavités dans les collines calcaires; mais aucune d'elles ne m'a fourni de fossiles.

» Sur la rive droite de la Meuse, à trois quarts de lieue audessus de Huy, il existe une caverne connue sous le nom de Trou-manteau; elle contient des ossemens fossiles; sa forme irrégulière, son étendue et sa position, la rendent très remarquable; dans cette même vallée, près d'une ruine du château de Beaufort, on aperçoit encore une caverne que je n'ai pu examiner que superficiellement jusqu'à présent.

» Sur le Hoyoux, il en existe une très large, mais peu profonde, et qui contient des ossemens fossiles.

Sur les collines qui bordent le vallon de Rumioul, on trouve trois petites cavernes dont j'ai extrait des ossemens fossiles.

» Dans le ravin d'Engihoul, qui est très étroit, j'ai compté cinq cavernes, dont deux seulement ont offert à mes recherches des ossemens fossiles.

» Sur les deux rives de l'Ourthe, qui sont comprises dans les limites de la province de Liége, il se présente beaucoup de cavi. tés : il en existe deux à Tilf, dont une très vaste; quatre à Esneux, quatre à Comblain-au-Pont, sept à huit de Comblain-auPont jusqu'à Bomale; je n'ai découvert des restes fossiles que dans trois d'entre elles; les autres ne paraissent pas en contenir.

Une caverne très vaste est celle de Remouchamp; c'est la plus remarquable de toutes celles qui sont situées dans la province de Liége; mais jusqu'à présent je n'y aj reconnu que fort peu d'osse, mens fossiles, et ce n'est que près de l'entrée, dans la première chambre de ce souterrain, que j'en ai recueilli,

Les cavernes situées sur les rives de la Vesdre sont moins nombreuses; mais d'eux d'entre elles ont fourni la source la plus riche en ossemens.

» Il en existe une près du village de Chaufontaine, qui paraît ne pas contenir des ossemens; dans la vallée du Fond-de-Forêt, j'ai rencontré quatre cavernes, dont deux m'ont fourni beaucoup d'ossemens fossiles; les autres en sont dépourvues. C'est à

Goffontaine qu'est située, sur la rive droite de la Vesdre, une caverne très remarquable; rien n'égale la beauté et le nombre des échantillons qu'elle m'a fournis; les restes de plusieurs centaines d'individus, et surtout d'ours, ont été ensevelis dans cet endroit.

» Il y a à Afluire deux cavités sur la rive gauche de la Vesdre; on y trouve des ossemens; mais l'origine m'en paraît douteuse. Près de Pepinster, on vient d'ouvrir une belle caverne dans la carrière à pierre de taille de ce village; mais je n'y ai trouvé aucun ossement. Il en existe encore deux au-delà de Verviers, qui sont assez vastes, mais où l'on ne découvre aucune trace d'ossemens fossiles.

La majeure partie de ces cavités contient de la terre à une hauteur d'un à quatre mètres; elle est argileuse, d'une couleur jaunâtre, quelquefois noirâtre, mêlée sur toute sa hauteur de pierres dont le plus grand nombre est arrondi, et qui proviennent en grande partie de la même roche; bien souvent on en retire aussi des cailloux roulés, de quarz, de grès, de silex et de stalactites brisées. La dimension de ces pierres varie de la grosseur d'un pois jusqu'à celle de deux à trois mètres.

» Les ossemens s'y trouvent indistinctement à toute hauteur, sans ordre, tantôt entre les pierres, tantôt dans la terre, en amas plus ou moins abondans ou isolés; plusieurs d'entre eux sont bien conservés, et contiennent encore une grande partie de leur gélatine. La plupart sont brisés, et il n'est pas rare d'en trouver qui sont arrondis sur un côté, ou en tous sens. La couleur de ces os varie du blanc jaunâtre jusqu'au noirâtre.

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» Les couches de stalagmites, les brèches osseuses sont souvent peu d'étendue ; d'autres fois elles sont très abondantes dans quelques localités. Ces premières couvrent rarement toute la surface de la terre; elles ont embrassé dans leurs couches des os et des pierres, qui étaient dispersés sur le sol de ces cavernes. Les stalactites, les stalagmites et les brèches étant les produits des causes accidentelles qui ont agi, ou qui agissent encore, il n'est pas étonnant de rencontrer plusieurs cavernes où ces concrétions n'existent point, ou dans lesquelles elles ne sont que peu loppées.

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» Les fossiles que j'ai exhumés jusqu'à présent de ces cavernes ont appartenu aux espèces suivantes :

» Des ossemens humains; les débris de quatre espèces distinctes de chauves-souris, de deux espèces de musaraigne, de hérisson et de taupe. Le plus grand nombre des restes que j'ai recueillis a

appartenu à l'ours; c'est de l'espèce spelæus et arctoideus de Blumenbach que provient la majeure partie de ces ossemens; ceux de l'ursus priscus ( Goldfuss) sont assez nombreux dans les cavernes de Goffontaine; mais j'ai reconnu dans les débris d'ours deux espèces au moins qui sont si différentes de celles qui ont été décrites jusqu'à présent, qu'elles méritent d'être considérées comme ayant appartenu à des espècesparticulières; l'une est d'une dimension considérable; j'en possède deux demi-mâchoires et un humérus, et je lui ai donné le nom d'ursus giganteus. Les diffé rences des restes de l'autre seront également indiquées dans l'article ours de ma description.

Le Blaireau, le Grison, quatre espèces de Martres, le Loup, le Chien (canis fossilis, de Goldfuss), deux espèces de Renards, et la Genette font partie des restes fossiles que renferment ces sou

terrains.

» Les débris de l'Hyena spelaa se sont rencontrés partout. Du genre Felis je possède plusieurs restes, entre autres ceux du felis spelæus; les ossemens de quatre autres espèces se font remarquer par leur forme différente, dont une se rapproche beaucoup pour la forme et pour la grandeur, de notre chat sauvage; je lui ai donné le nom de felis priscus.

» Les ossemens de Rongeurs que j'ai pu déterminer jusques aujourd'hui proviennent d'écureuils, de souris, de rats, de campagnols de deux ou trois espèces différentes, du rat d'eau, du castor et de l'agouti, ou d'une espèce très voisine de ce dernier ; enfin, je possède plusieurs restes parfaitement conservés ayant appartenu au Lièvre et au Lapin.

» J'ai recueilli des échantillons bien reconnaissables des espèces suivantes de Pachydermes :

»De l'Éléphant (Elephas primigenius Blumenbach), de l'Hippopotame de l'espèce minutus (Cuvier), du Sanglier, du Cochon domestique, ainsi que d'une espèce très petite de cochon, du Rhinocéros; plusieurs dents et des os du tronc ont roulé long-temps avant d'avoir été déposés dans ces cavernes ; ces restes provien nent du Rhinoceros tichorhinus et minutus (Cuvier.)

>> Parmi les restes de Solipèdes se distinguent ceux du cheval, de l'âne, et d'une espèce plus petite que ce dernier.

» Les débris retirés de nos cavernes, et provenant de Ruminans, sont ceux de Renne, de daims, de trois espèces au moins de cerf, de chevreuil, d'antilope, de chèvre, de mouton, de bœuf et de buffle.

» Dans quelques localités, les restes d'oiseaux sont très abon

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