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dans ; je n'ai pu les déterminer tous jusqu'à présent; mais j'y ai reconnu ceux d'un oiseau de proie d'une forte taille, le martin, l'alouette, le corbeau, le pigeon, le coq, la perdrix, l'oie et le canard.

» D'après M. Cuvier, on n'a jamais retiré des restes de poissons ni d'animaux marins des cavernes; quant à moi, j'en ai retiré des vertèbres et même des écailles de poissons, et deux dents de squale; j'y ai également rencontré des restes de couleuvres et une baculite.

» Souvent on y trouve des hélix engagés même dans la brèche; j'en compte quatre espèces terrestres et quelques coquilles d'eau douce. >>

La lecture de ce mémoire donne lieu à une discussion sur les différens modes de dépôt des ossemens fossiles dans les cavernes, soit qu'ils y aient été entraînés par des eaux courantes, soit que les animaux dont les restes y sont enfouis y soient morts, et n'y aient point été introduits par des agens extérieurs. Plusieurs membres, MM. C. Prévost, Dufrenoy, Virlet, de Bonnard, de Montlosier, prennent part à cette discussion.

M. C. Prévost pense que dans le plus grand nombre des cavernes les ossemens ont été introduits par des eaux courantes, et il rappelle qu'il a depuis long-temps soutenu cette opinion dans ses mémoires.

M. Dufrenoy croit que dans beaucoup de cavernes, surtout dans celles du midi de la France, on voit des traces incontestables d'une habitation prolongée des animaux qui y ont été enfouis.

M. de Bonnard dit qu'ayant voulu, en 1829, rechercher des ossemens dans les grottes d'Arcy sur Cure (département de l'Yonne), lesquelles, malgré leur proximité de Paris, n'avaient point encore été explorées sous ce rapport, il a employé, pendant deux jours, plusieurs ouvriers à faire des fouilles dans diverses parties de ces grottes, et particu lièrement dans les places qui, d'après les indications et les conseils de M. Buckland, lui semblaient offrir le plus de chances pour retrouver les débris d'animaux ayant habité mais que presque toutes ces recherches ont été

ces cavernes;

sans succès. Sur un seul point, il a trouvé un fragment considérable de mâchoire d'hippopotame bien caractérisé, avec des débris d'autres ossernens tout-à-fait méconnaissables, que l'essai chimique a pu seul déterminer comme tels, et que les ouvriers nommaient avec une sorte de justesse des os pourris. Le tout était situé à plus d'un mètre de profondeur, dans l'argile, et reposait presque immédiatement sur le sol de calcaire oolitique, dans un resserrement ou une sorte de rigole étroite, formée en cet endroit pär deux relèvemens de la roche du sol, disposition qui semble indiquer que les ossemens, entraînés par un courant d'eau, ont été arrêtés par ce resserrement des parois inférieures du canal dans lequel ils étaient charriés.

« M. Virlet rappellé à ce sujet, qu'il a déjà signalé, à l'occasion de son mémoire sur la caverne de Sillaka, dans l'île de Termia, ca verne entièrement creusée dans des micaschistes, des schistes argileux et talqueux, etc. (voyez Bulletin, t. II, p. 330), un phénomène intéressant: celui des Katavothrons, ou gouffres par où s'échappent les eaux des grandes plaines fermées de la Morée et de la Grèce continentale, qui vient tout-à fait à l'appui de l'opinion de M. Prévost; les courans souterrains vont ensuite, quelquefois à de très grandes distances, former des sources très remarquables appelées Kéfalo-Vrisi (tête de source), dont plusieurs donnent naissance aux principaux fleuves du pays. Il regarde ces canaux souterrains comme autant de cavernes à ossemens, dont le dépôt limoneux ossifère se forme encore tous les jours. Ayant pu péné trer jusqu'à une certaine distance dans quelques uns de ces katavothrons, il les a trouvés formés de salles, plus ou moins grandes, communiquant par des couloirs plus étroits, à la manière des cavernes ordinaires, et il a reconnu des limons récens, contenant des débris de plantes et d'ossemens des animaux qui vivent dans le voisinage, quelquefois mêlés à des ossemens humnains, qui sont fréquemment répandus à la surface du sol, depuis les guerres meurtrières dont cette contrée a été, dans ces derniers temps, le théâtre. Tous ces débris y sont amenés à l'époque des pluies torrentielles et presque intertropicales, très fréquentes pendant les deux ou trois mois qui forment ce qu'on appelle l'hiver de la Grèce. Si ces cavernes venaient à être abandonnées par les eaux, elles pourraient très bien servir de retraite à des animaux carnassiers qui y viendaient accumuler un autre dépôt de débris organisés bien différent du remiér, et qui pourrait con tenir avec

des squelettes entiers, des feces et des os rongés sur place, comme cela se rencontre aussi dans certaines cavernes à ossemens.

» M. Virlet pense que si l'on pouvait pénétrer plus avant dans les katavothrons, on trouverait sans doute les ossemens de l'époque actuelle, mélangés avec ceux des espèces d'animaux qui ont disparu de la Grèce, et que l'histoire nous apprend y avoir vécu dans l'antiquité; tels sont les lions, les ours, les sangliers, les aurochs. Peut-être même seraient-ils mêlés aussi avec des espèces antédiluviennes, car il croit que la plupart de ces cavernes sont plus anciennes que les dernières révolutions de la surface du globe, et que leur existence se lie à celle des plaines qui ont été formées par le croisement de plusieurs systèmes de dislocations qui ont imprimé à la Grèce ses principaux reliefs, et dont le plus récent est antérieur au dépôt du terrain tertiaire subapennin. On ne trouve dans ces cavités, ni stalactites, ni stalagmites, circonstance qui s'accorde tout-à-fait avec la théorie de la formation des cavernes. >>

Addition à la Séance du 4 mars (p. 206).

Après la lecture du mémoire de MM. El. de Beaumont et Dufrenoy, sur le Mont-Dore et le Cantal, M. Boubée a énoncé que l'élargissement du haut de la vallée du Mont-Dore ne lui paraissait pas devoir être invoqué à l'appui d'un cratère de soulèvement, parceque les eaux des trois vallons qui débouchent sur ce point, ont dû le produire par leur seule érosion; que des bassins analogues s'observent dans tous les pays de montagnes et notamment dans les Pyrénées, partout où plusieurs vallées se réunissent, et que dans le cirque même du Mont-Dore il fit remarquer à ses compagnons de voyage, dans le lit du ruisseau actuel, un grand élargissement circulaire produit évidemment par érosion, au point de concours de quelques petits ruisseaux.

Séance du 1* avril 1833.

Après la lecture et l'adoption du procès-verbal de la dernière séance, M. le président proclame membres de la Société :

MM.

Léonard HORNER, membre des Sociétés royales de Lon

dres et d'Edimbourg, et de la Société géologique de Londres, présenté par MM. Boué et Desnoyers;

Le vicomte de NAYLIES, colonel de cavalerie, à Paris, présenté par MM. C. Prévost et de Montalembert;

Henri FAUDIER, de Boulogne-sur-Mer, présenté par MM. de Roissy et Michelin ;

BERTRAND DE DOUE, au Puy en Velay, présenté par MM. Brongniart et Boué.

La Société reçoit les ouvrages suivans :

1° De la part de M. Burat, son ouvrage intitulé: Description des terrains volcaniques de la France centrale. Paris, 1833. In-8°, 342 pages, 10 pl.

2o La première livraison du tom. III des Annales des mines. In-8°, 208 pages, 4 pl. Paris, 1833.

3. La vingt-huitième livraison de la Description des coquilles fossiles des environs de Paris, par M. Deshayes.

4. La troisième livraison (1" vol.) des Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers. In-8°o, 70 p., 3 pl. Angers, 1833.

5° De la part de M. Virlet, les portraits gravés de MM. Georges Cuvier et Bory de Saint-Vincent.

er

M. Boué communique à la Société le 1" cahier d'un ouvrage intitulé: Description d'ossemens fossiles de mammifères inconnus jusqu'à présent, qui se trouvent au Muséum grand-ducal de Darmstadt, par M. Kaup. Cette première livraison contient la description du genre Dinotherium (Tapirus giganteus. In-4° de 16 pages avec atlas in-fo de 5 pl. lithographiées.) Darmstadt, 1832.

CORRESPONDANCE.— M. Bronn engage la Société à souscrire à une publication nouvelle sous le titre de Lethaa geognostica, ouvrage composé de 26 planches in -4° et de 13 feuilles d'impression. Les planches représentent trois cents espèces fossiles les plus caractéristiques des diverses formations; chaque espèce sera dessinée de deux à trois côtés, et accompagnée d'une description, et d'une synonymie complète, ainsi que de l'indication des lieux où elle se trouve. L'ouvrage ne coûtera qu'environ 13 francs.

Soc. géol. Tom. III.

15

M. Tournal fils (de Narbonne) annonce qu'il persiste entièrement dans son opinion, relativement à l'àge moderne des cavernes de Bise.

M. Léonard Horner annonce qu'il a lu à la Société géologique de Londres un Mémoire sur la géologie des environs de Bonn sur le Rhin, dans lequel il a émis l'opinion que les lignites de ce pays sont du même âge que ceux d'OEningen, et que les dépôts trachytiques et basaltiques sont de cette même époque.

M. de Leonhard, professeur à Heidelberg (grand-duché de Bade) donne quelques détails sur l'état de ses recherches concernant les calcaires grenus, sur lesquels il prépare un grand ouvrage accompagné de planches. It compte compléter son travail par des voyages dans le Fichtelgebirge, l'Erzgebirge et là Silésié, et peutêtre en Italie et en Scandinavie. Néanmoins, ne pouvant espérer de visiter toutes les localités intéressantes, il prie tous les géologues qui ont fait des observations sur les calcaires grénus de vouloir bien lui répondre sur les questions suivantes et de lui adresser; s'il est possible, des échantillons à l'appui des observations; il désire d'assez grands morceaux, et surtout ceux relatifs aux questions placées plus bas, sous les no ii et 15?

1o Dans quelle formation se trouve le calcaire grenu;

2° A-t-il l'allure d'un filon, d'une cavité remplie, d'une couche, ou d'un amas droit? Y a-t-il des indices que le calcaire a été poussé violemment au milieu des roches qui l'entourent ou le

recouvrent?

3 Le calcaire a-t-il une étendue considérable? quelle estelle, et comment gît-il, par rapport à la direction des couches environnantes? (Des esquisses de ces gisemens seraient reçues avec reconnaissance.)

4o Quelle est la plus grande et la plus petite puissance des masses calcaires, et alternent-elles?

5° Jusqu'à quelle profondeur a-t-on pénétré dans la roche calcaire? l'a-t-on traversée? quelles sont les roches en contact avec elle? ne la trouve-t-on que jusqu'à une certaine profondeur et pourquoi cela?

6o Le dépôt calcaire ressort-il çà et là au-dessus des roches voisines? Dans ce cas, quelle hauteur atteint-il, et quelle forme a-t-il? est-il recouvert par d'autres masses?

7° be calcaire est-il distinctement stratifié? les couches res

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