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tent-elles parfaitement parallèles sur une certaine étendue, et ont elles les caractères de véritables couches?

8° Observe-t-on des dérangemens dans les rapports des roches stratifiées ou massives qui renferment le calcaire, et de quelle nature sont-ils?

go La limite du calcaire et des roches voisines est-elle très irrégulière, singulièrement courbée, à angles saillans ou rentrans, etc.? Le calcaire se ramifie-t-il en filons dans les roches voisines?

10° Au contact du calcaire et des roches étrangères, y a-t-il dans ces diverses masses des surfaces lisses, miroitantes, ou des surfaces polies par glissemens? Les frictions ont-elles l'air de s'étre répétées?

11° Le calcaire empâte-t-il des gros fragmens, ou même des lits entiers des roches voisines? ou bien inversement des débris ou des masses calcaires sont-ils renfermés dans ces dernières? Dans ces deux cas, quelle est la nature de ces morceaux empâtés, relativement à leur état normal, et quels changemens paraissent-ils avoir subis?

12° Le calcaire est-il grenu dans toute så mässe, et quel est l'état de cette structure? Les parties les plus grenues sont-elles surtout dans l'intérieur, et cette structure diminue-t-elle en netteté vers les bords des masses? ou bien le calcaire n'est-il grenú qu'au contact avec des roches étrangères, et y a-t-il passage au calcaire grenu à la roche compacte qui occupe le milieu de la masse?

13o Le calcaire grenu vient-il en contact avec le calcaire compacte? Dans ce cas, quels sont leurs rapports? S'y établit-il des passages? Y a-t-il des fossiles sur la limite des deux roches, et quels sont-ils?

14° Le calcaire grenu offre-t-il des druses spathiques, sontelles dans l'intérieur des masses ou sur leurs bords?

15o Le calcaire grenu contient-il des substances accidentelles, et quelles sont-elles? sont-elles uniformément disséminées dans toute la masse, ou sont-elles par paquets? Des minéraux, tels que le grenat, l'idocrase, le mica, le wollastonite, le fluor, l'amphi bole, le fer oxidulé, etc., paraissent-ils limités au contact du calcaire avec des roches étrangères? A quelle distance du contact s'étendent ces mélanges? Les substances empâtées sont-elles différentes suivant que le calcaire vient en contact avec diverses roches, telles que le granite, la siénite, le diorite, l'amphibolite, les roches pyroxéniques ou porphyriques, le micaschiste, lê taleschiste, le schiste argileux, etc.?

16o Le calcaire grenu renferme-t-il des filons d'autres roches? Dans ce cas, quels sont leurs rapports aux points de contact? 17o Y a-t-il près des calcaires grenus des dolomies, ou des gypses grenus, ou des corgneules, et quels sont leurs rapports?

M. C. Prévost demande à ajouter quelques observations à celles qu'il a communiquées dans la dernière séance sur le mode de dépôt des ossemens dans les cavernes. Il présente le grand ouvrage de M. Buckland (Reliquiæ diluviana), et montre que la plupart des coupes de cavernes qui y sont figurées, surtout celles de la Franconie, indiquent par la forme irrégulière des anfractuosités de leur fond, par la manière dont les dépôts ossifères les remplissent quelquefois jusqu'au faîte, et par la disposition des stalactites et stalagmites, qui recouvrent ceux-ci, que les animaux n'ont pu vivre dans de semblables cavernes, mais que bien plus probablement leurs cadavres ont été entraînés dans ces cavités avec les sédimens qui les enveloppent, par des eaux courantes analogues à celles qui se perdent encore chaque jour dans un grand nombre de cavernes. A cette occasion M. C. Prévost rappelle, d'après un mémoire de M. Dethier (1), les phénomènes que présente encore la caverne du Trou-du-Han, traversée par la Lesse, à une lieue de Rochefort (province de Liége ). M. P. renvoie, du reste, pour les développemens de son opinion à ce qu'il a dit des cavernes dans son mémoire sur la submersion itérative des continens.

M. Élie de Beaumont, après avoir rappelé que les cours d'eau qui se perdent dans des pays calcaires y forment encore aujourd'hui des dépôts d'ossemens, et que par conséquent on doit s'attendre à trouver des cavernes à ossemens, ayant une origine de ce genre, dit que l'ancienne habitation des hyènes, dans les cavernes de Kirkdale, lui paraît complètement démontrée par les faits publiés par M. Buckland, cette explication n'ayant été donnée par le géologue qu'après une longue et spéciale étude du phénomène.

(1) Coup d'œil sur les volcans éteints de la Kill supérieure.

M. Texier, architecte, indique que dans les cavités remplies par la brèche osseuse des environs d'Antibes, les ossemens sont comprimés et broyés comme par une grande force de pression, et que les espèces semblent distinctes selon les localité; ici des cerfs ou autres ruminans, là des carnassiers

M. Héricart de Thury lit une Notice sur les cavernes calcaires de Cusy, dans les Beauges, en Savoie, et sur les sables aurifères du Chéran.

« Au moment, dit-il, où de hautes questions sont élevées entre les géologues modernes, j'ai pensé que la Société n'entendrait pas sans intérêt le rapprochement des opinions de de Saussure et de Dolomieu sur les soulèvemens et le redressement des montagnes, et la part que ces célèbres géologues ont dans les opinions présentement adoptées, et dont ils semblent avoir posé les bases ou préparé les voies.

» Les Beauges sont de hautes montagnes situées entre Chambéry, Aix, Annecy et Saint-Pierre d'Albigny sur Isère; elles sont calcaires et d'un calcaire compacte, qui appartient à la partie inférieure de la grande formation des terrains crétacés. Elles forment un groupe de hautes montagnes disposées en chaînes à peu près parallèles, dont les principales directions sont du N.-N.-E au S.-S.-O; elles semblent le résultat d'une révolution sinon générale, du moins très étendue, et dans laquelle ont eu lieu, ou simultanément, ou à différentes époques, de profondes ruptures et de grands soulèvemens ou de vastes affaissemens. Les montagnes présentent à cet égard un caractère constant et uniforme; ainsi, elles forment comme celles de l'Entre-deux-Guiers au-dessus de Grenoble, de Sassenage, du Royanès, et de tout ce grand prolongement de calcaire crétacé de la rive gauche du Rhône; elles forment des groupes de chaînons parallèles, ayant les uns leur escarpement à l'est avec l'inclinaison de leurs couches à l'ouest, et les chaînons voisins ayant au contraire leur escarpement à l'ouest et leur inclinaison à l'est, manière d'être qui manifeste évidemment l'effet de l'affaissement entre ces chaînens.

M. de Thury parcourut les Beauges avec M. le baron Fourier, alors préfet du département de l'Isère, et depuis secrétaire perpétuel de l'Académie royale des sciences. Leur but était de visiter les cavernes de Cusy, dans la chaîne inférieure des Beauges, et de reconnaître le gisement des sables aurifères du Chéran, torrent qui descend des Beauges, et au sujet desquels Dolomieu

écrivait à M. Schreber, inspecteur des mines à Grenoble, une note rapportée par M. de Thury.

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པ Je viens de voir entre Rumilly et Annecy des sables aurifères » qui m'ont paru si extraordinaires, et tellement étrangers au pays calcaire que je venais de parcourir, que ne pouvant croire • qu'ils eussent réellement été pris dans le torrent des Beauges, » je me suis cru obligé de le remonter avec un des orpailleurs de Rumilly pour en étudier les sables et les graviers. A peine avions-nous fait quelques pas dans cette vallée, que je fus » convaincu que les sables devaient en effet en provenir; mais je » n'en continuai pas moins mes reconnaissances, et jugez de ma surprise, quand, au lieu de cette vallée de calcaire compacte que je croyais voir, comme dans les Beauges, je me trouvai pendant plus de deux lieues au milieu de blocs et de galets de roches primitives de toute espèce; porphyres, trapps, cor«néenne talqueuse, plus ou moins altérés et décomposés, puis « des poudingues entremêlés de bancs de sables et de graviers, re » couvrant des grès micacés; enfin des sables dans lesquels se trouvaient des cristaux de fer oxidulé magnétique, des paillettes » d'or, du feldspath, du grenat, du rubis, des hyacinthes; enfin, toutes gemmes que je ne m'attendais nullement à trouver » dans le torrent des Beauges. Comment s'y trouvent-elles? » Quelle est leur origine? A moins qu'elles ne proviennent de la » décomposition de ces poudingues de roches primitives, je ne »sais à quoi les attribuer. Ailleurs, je les déclarerais volcani» ques comme celles du sable du ruisseau d'Expilly; mais dans » cette vallée, je n'ai vu aucun caractère, aucun indice, rien » qui puisse faire présumer l'action des volcans. Cependant, pent »être un jour en trouvera-t-on des témoignages; peut-être > alors le creusement des grandes cavernes de nos Alpes calcaires » sera-t-il regardé comme produit par l'action simultanée de » violent tremblement de terre, et de quelque grand courant acide qui aura surgi de ses entrailles; peut-être alors, on expliquera par la même cause les soulèvemens, les redressemens et » les affaissemens des grandes masses calcaires de nos chaines >> subapennines; peut-être enfin, après avoir repoussé l'opinion du » chevalier de Lamanon, qui le premier nous a parlé de volcans » dans les vallées des Alpes, sera-t-on obligé de l'adopter. Pour moi, je ne puis douter de ce que j'ai vu; mais je n'ose présentement en tirer aucune conséquence. Quant aux sables aurifères »et gemmifères, je le répète, ils appartiennent bien réellementà * la vallée du Cheran des Beauges. »

*

C'est particulièrement le désir de voir la caverne de Cusy, et d'y juger cette hypothèse de Dolomieu, qui détermina le voyage de MM. Fourier et de Thury. Ces cavernes sont composées de vastes chambres à des niveaux différens, et dans lesquelles on ne pénètre que par des essais souvent difficiles. Quoique les chambres dont M. de Thury donne la description soient revêtues de toutes parts de stalactites, cependant on y aperçoit par place le calcaire compacte crétacé. Il présente à sa surface des corps saillans qui pointent çà et là. Il semble qu'un puissant agent ait dissous la masse calcaire en laissant à sa surface des corps irréguliers, insolubles ou plus difficiles à dissoudre. En les étudiant avec soin, on y reconnaît tantôt des rognons siliceux, et tantôt des corps organisés parmi lesquels on distingue des Ammonites, des Trochites, des Cardites, des Térébratules, des Ananchites, des Caryophylites, etc.

M. de Thury dit que de toutes les cavernes qu'il a visitées dans les Alpes, aucune, celles des eaux d'Aix exceptées, ne lui a présenté d'une manière plus évidente ou mieux caractérisée les preuves de l'action érosive d'nn grand courant qui aurait usé et sillonné les murs de ces cavernes avec l'action desséchante la plus puissante, et en même temps avec la force du surgissement le plus violent ou le plus impétueux; aussi n'hésitèrentils pas un moment, M. le baron Fourier et lui, d'admettre, comme Dolomieu, la supposition d'un grand courant, qui aurait surgi des entrailles de la terre avec impétuosité, lors du grand tremblement de terre dont les Beauges présentent des caractères si fortement prononcés dans la dislocation, le bouleversement et le soulèvement de leurs hautes montagnes calcaires.

Après avoir visité les cavernes de Cusy et fait diverses obser vations sur la température de chaque chambre et celle du bassin du dernier étage, M. de Thury pórte ses recherches sur les sables aurifères et gemmifères du Chéran, qui coule au-dessous de l'entrée de ces cavernes.

» Les orpailleurs de Rumilly ont reconnu et bien constaté que le Chéran ne roule point de sables aurifères au-dessus de ces cavernes, d'où s'est répandue cette opinion généralement admise dans le pays:

» 1° Que ces sables ont été autrefois rejetés des entrailles de la terre par ces cavernes ;

» 2° Que les chambres d'où ils proviennent ont été scellées et condamnées il y a plusieurs siècles;

» 3° Que les paillettes que l'on récueille encore dans le Chéran

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