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purites, appartenait au seul étage de la craie inférieure, et que la craie supérieure de Gosau, ou la craie blanche, y manquait totalement.

Ainsi, indépendamment des deux étages qui ont seuls été jusqu'à ce jour bien constatés dans la formation crayeuse, nous avons reconnu que le système crayeux de la Morée était divisé en trois autres étages, déterminés par deux dislocations auxquelles sont dues les différentes apparitions des ophiolithes de cette contrée. Ces trois étages peuvent se subdiviser en cinq groupes de roches, parfaitement tranchés par leurs caractères minéralogiques.

Le premier étage ou étage inférieur, composé de calcaires bleus et noirs compactes et subsaccharoïdes, à nummulites, radiolites, dicérates, etc., alternant avec des argiles marneuses noires et micacées, ne comprend que le premier groupe de roches; il atteint à une puissance d'au moins 300 mètres.

Le second étage ou étage moyen, comprend les deuxième et troisième groupes de roches; le deuxième est composé du premier grès vert ou grès vert inférieur, des agglomérats ophiolitiques, d'un grand système de jaspes et d'argiles schisteuses, marneuses; ce groupe a souvent une puissance égale à celle des calcaires bleus. Le troisième est plus puissant encore; il a au moins 500 mètres, et se compose de calcaires verdâtres et lie de vin, de calcaires compactes et lithographiques, abondant en silex et en jaspes, et de calcaires gris de fumée et gris clair.

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Le troisième étage ou étage supérieur, comprend les quatrième et cinquième groupes de roches ; le quatrième de ces groupes se compose du second grès vert ou grès vert supérieur, qui est associé à une énorme formation d'argiles marneuses. En Mes sénie, une assise de 500 mètres au moins de puissance, de poudingues à débris de calcaires compactes et lithographiques à silex, de l'étage moyen, cimentés par la pâte du grès vert, lui est subordonné. Ce groupe, en y comprenant les marnes, les grès les poudingues atteint dans plusieurs localités, à une puissance de plus de 1,000 mètres. Enfin, le cinquième groupe consiste en une assise d'environ 300 mètres de puissance, de calcaires blancs, compactes à nummulites et bippurites sans silex ; c'est la Scaglia des Italiens.

La première apparition des opholithes a eu lieu entre le premier et le second étage; et tandis qu'elles interrompaient le dépôt des calcaires noirs à nummulites, elles donnaient lieu à la formation du premier système arénacé (grès vert inférieur), qui a précédé la grande période de calme, pendant laquelle se sont successive

ment déposés tous les calcaires de la série lithographique de l'étage moyen. La dislocation qui a produit le premier soulèvement des serpentines, ne paraît pas avoir été générale, car il n'y a pas y partout discordance entre la stratification des deux étages: une dislocation générale aurait d'ailleurs entièrement changé la série des êtres organisés, tandis qu'on n'y observe guère d'autres changemens que ceux qu'on remarque ordinairement dans les couches différentes d'un même système.

Après le dépôt des calcaires lithographiques, est survenue une nouvelle dislocation qui a donné lieu à la formation du second système arénacé (grès vert supérieur). Cette dislocation, également partielle et peut-être éloignée, puisque ses traces nous ont échappé en Morée, a dû être cependant très violente, puisque tous les calcaires compactes et lithographiques ont été brisés, fracturés, et ont pu fournir l'immense amas de débris qui compose le poudin gue de l'étage supérieur. Cette dislocation, qui a de nouveau soulevé les ophiolites, à précédé la période de trouble, pendant laquelle s'est formé ce système arénacé supérieur; puis enfin une période de calme, pendant laquelle se sont déposés les calcaires blancs à nummulites et hippurites qui couronnent tout le système crayeux de la Morée.

Ce n'est que postérieurement que le soulèvement du système Pindique, que nous rapportons à celui du Monte-Viso et du Bomerwald-Gebirge, placé entre la craie tuffau et la craie blanche, a relevé toute la formation crayeuse de la Morée, et a empêché la partie supérieure de cette formation de s'y déposer.

Séance du 6 mai 1833.

Présidence de M. C. Prévost.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le président proclame membres de la Société :

MM.

BONTEMS, physicien à Paris, présenté par MM. de Roissy. et Bertrand-Geslin.

CHAUBARD, naturaliste à Paris, présenté par MM. Boué et Boubée.

RIVIERE (A.), professeur de sciences physiques, à l'École royale et à l'Athénée de Bourbon-Vendée, présenté par MM. Boué et Desnoyers.

LECOINTE DE LAVEAU, secrétaire de la Société impériale des naturalistes de Moscou, présenté par MM. Boné et Desnoyers.

FISCHER, directeur de la Société impériale des naturalistes de Moscou, Membre de plusieurs Académies, présenté par MM. Boué et Desnoyers.

Zeiszner (Louis), professeur de minéralogie et de géologie à l'Université de Cracovie, présenté par MM. Boué et Desnoyers.

DE WITT BLOODGOOD, vice-président de l'Institut d'Albani (aux États-Unis), présenté par MM. Boué et Desnoyers. CANALI (Louis), professeur à Perugia (États-Romains), présenté par MM. Boué et Desnoyers.

CASTEL, géomètre du cadastre, membre de la Société linnéenne du Calvados, à Caen, présenté par MM. Boubée et de Montalembert.

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VIQUESNEL (Auguste), propriétaire à Paris, présenté par MM. Mutel-Delisle et de Castro.

MAGNE, médecin du collége Louis-le-Grand, à Paris, présenté par MM. Duperrey et de Roissy.

SAUVEUR, docteur-médecin, Membre de l'Académie de Bruxelles, à Bruxelles, présenté par MM Levy et d'Omalius d'Halloy.

M. Darchiac (La Fère, 26 avril), adresse à la Société les détails suivans, sur le forage d'un puits artésien, entrepris à Laneuville sous Laon (Aisne ).

« On est en ce moment arrivé à une profondenr de 794 pieds, dont 48 à la partie supérieure, ont été perçés dans le sable quartzeux, sur lequel repose l'étage inférieur du calcaire grossier, et les 746 pieds restans, dans le massif de la craie blanche, dont la composition s'est constament présentée la même sans aucune interruption de couches argileuses, et par conséquent aussi sans que l'on ait rencontré d'eau jaillissante, La matière triturée rapportée de cette profondeur par la cuiller, offre une cassure ter

reuse; sa couleur est d'un gris-blanc, Au soleil on y remarque des points brillans extrêmement petits; je n'ai pu même sous la lentille d'un microscope reconnaître si c'était des fragmens de coquilles spathifiées. Dans l'acide nitrique, l'effervescence a été très vive et a laissé un résidu d'un dixième environ, d'une matière argileuse très fine et de petits fragmens anguleux de silex noir, gris et blanchâtre. Le travail du forage se continue avec activité, sans que l'on ait cependant de données sur son issue et son terme. On peut remarquer que l'argile plastique semble manquer en eet endroit, mais qu'on la retrouve à environ une demi-lieue, où l'on voit la craie disparaître complètement sous les collines tertiaires qui borneut au nord-est le bassin de Paris. Elle y accompagne aussi constamment les dépôts de lignites qui s'étendent sous ces mêmes collines.

M. Rivière, professeur de sciences physiques au collége royal de Bourbon-Vendée (Bourbon, 5 avril 1833), en de, mandant à devenir Membre de la Société géologique, promet d'adresser les résultats des recherches auxquelles il se livre sur la géologie du département de la Vendée,

M. Chaubard ( Paris, " mai), adresse une feuille supplé mentaire au chapitre IV de ses Élémens de Géologie.

M. Boubée (Rennes, 3 mai) fait part à la Société de l'excel lent accueil, que lui et ses compagnons de voyage, membres de la Société, ont reçu des naturalistes de Caen (MM. de Magneville, Deslongchamps, de Caumont, Busnel, Tesson) et de Vire (MM. Castel et Chatel). Il annonce : 1o que M. Castel offre à la Société une collection de roches de ses environs; 2° que le grès intermédiaire de Jurq près Vire contient de très beaux fossiles non moins remarquables que ceux de la roche analogue de May; 3° qu'aux environs de Vire, on voit de tous côtés de beaux exemples d'éjections de granite et d'eurite au milieu de phyllades mâclifères, en forme de véritables dikes verticales ; 4° qu'il a observé dans le Calvados plusieurs faits à l'appui de la réalité du dilyvium, et du creusement des vallées à plusieurs étages, par les eaux post-diluviennes.

M. Robert Jameson annonce que le docteur Tournbunn Christie est mort à Bombay, où il était chargé du relevé géologique de la présidence de ce pays.

Un membre (M. Brongniart) annonce la mort récente de M. Jacquemont, qui voyageait aussi depuis plusieurs années dans les Indes, où il avait été envoyé par l'administration du Jardin du Roi.

M. de Witt Bloodgood fait offrir à la Société quelques vues coloriées de la chute du Niagara, récemment exécutées par un jeune artiste, et qu'il dit être remarquables par leur exactitude, quoique n'ayant pas le mérite d'une parfaite exécution. M. de Bloodgood a l'intention d'envoyer à la Société quelques articles sur la géologie des États-Unis.

M. Louis Zeiszner, professeur de minéralogie à l'Université de Cracovie, a adressé une lettre qui contient le passage suivant :

Depuis quelques années, j'ai fait des voyages dans les par>>ties des Carpathes qui me sont les plus voisines, générale» ment peu connues, et dont le grès présente autant de diffi» cultés à l'observateur que le calcaire des Alpes. J'aurai » l'honneur de communiquer sous peu de temps à la Société » quelques unes des observations que j'ai recueillies dans » mon dernier voyage, ainsi que mon résumé de minéra »logie en polonais, qui va paraître incessamment.. La Société reçoit les ouvrages suivans:

D

1° De la part de M. Boué :

A. Sur le calcul trigonométrique des hauteurs, avec une table de nivellement à travers la Bavière méridionale (Uber trigonometrische hohen Berechunng nebst einen niveau Verzeichniss, etc.), appendice à l'ouvrage sur la configuration de ce pays; par M. C.-F. Weiss. In-4°, 36 pap. Munich, 1820.

B. Mémoire géologique sur le sud-ouest de la France, suivi d'observations comparatives sur le nord du même royaume, et en particulier sur les bords du Rhin; par M. A. Boué. In-8°, 128 pag., 2 pl. Paris, 1824.

2o Le premier cahier pour 1833, des Neues Jachrbuch fur Mineralogie, Geognosie, Geologie; par MM. de Leonhard et Bronn, contenant :

a. Un mémoire de M. Schmerling sur les cavernes à ossemens près de Liége.

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