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à Gajarine, district de Conegliano près Trieste. Après avoir creusé environ à 20 mètres de profondeur, on a rencontré un banc argileux ; plus bas, des bancs de cailloux et de marne. Les tubes qu'on enfonça en terre ne pénétrèrent que jusqu'au lit de galets, et on continua de creuser dans l'argile jusqu'à 38 mètres. En retirant la sonde, on vit un jet de gaz et de boue liquide qui, remplissant bientôt le canal, força de le désobstruer. Le même jet se reproduisait chaque fois qu'on arrivait à la profondeur de 22 à 23 mètres, d'où partait le torrent de gaz. On y mit le feu à diverses reprises et il en résultait une flamme qui s'élevait jusqu'à 5 mètres de hauteur. Cette source de gaz protocarboné, légèrement sulfuré, est un phénomène digne de remarque. En divers lieux on a eu occasion d'en rencontrer de semblables, quoique peut-être moins considérables que celui dont parle M. Porcia. (Temps du 17 juin 1833.)

>> On lit dans l'Écho de l'Yonne du 10 juin, l'article suivant, répété par le Courrier français du 16:

>>On vient de découvrir, en cherchant des pierres pour ferrer la nouvelle route de Germilly, département de l'Yonne, à Ervy, département de l'Aube, un banc considérable d'huitres pétrifiées (1), toutes d'un volume plus grand que celui des huîtres ordinaires de Dieppe. Ce banc n'est placé qu'à environ 33 centimètres ( pied) au-dessous du sol, et à environ 50 centimètres d'épaisseur. Déjà plus de 1,000 mètres cubes de ces huîtres ont été employés à garnir la route. Un grand nombre de coquilles de la même nature se trouvent à la surface du sol sur les hauteurs de la Brosse, à une lieue d'Auxerre, où passe le chemin de Châblis.»

Au sujet de cette communication, M. Virlet demande que la Société géologique ouvre un journal sur lequel on consignerait successivement toutes les relations de tremblemens de terre et d'autres phénomènes volcaniques, dont les journaux quotidiens publient chaque jour les détails. Quoique l'on ne connaisse point encore, dit-il, la véritable cause des tremblemens de terre, et que l'on ne puisse bien entrevoir l'utilité que pourra avoir par la suite la mesure qu'il propose, il serait possible qu'un jour, quelque découverte imprévue donnât la clef de ces phénomènes, et qu'alors un catalogue circonstancié de tous les tremblemens de terre pût devenir d'une très haute importance. Il appartient à la Société géo

(1) Ces huîtres paraissent être une des grandes espèces de gryphées de l'un des dépôts argileux de la formation oolithique.

logique de France de se charger du soin de réunir ainsi en un ca-talogue raisonné tout ce qui concerne les phénomènes volcaniques en général.

La Société approuve cette proposition. Les membres sont en conséquence invités à vouloir bien tenir une note exacte de tous les détails qu'ils verront rapportés à ce sujet dans les journaux, pour les faire consigner dans le registre qui sera ouvert à cet effet dans les bureaux de la Société. On y pourra ajouter les autres faits géologiques épars dans des recueils où ils sont le plus souvent perdus pour la science. >>

M. C. Prévost donne quelques renseignemens sur le dernier puits artésien entrepris à Saint-Denis par M. Mulot. Ce mécanicien, ayant rencontré une nappe d'eau qui ne faisait point ascension, a aspiré cette eau par le moyen d'une pompe; en peu d'instans l'eau est montée chargée d'abord d'une grande quantité de sable, et bientôt tout-à-fait pure: le jet s'est élevé à 18 pieds.

M. Texier fait connaître un passage d'un écrivain latin, Julius obsequens (de Prodigiis), qui paraît indiquer des phénomènes volcaniques dans la campagne de Rome depuis les temps historiques.

M. d'Archiac lit une proposition relative au mode de rédaction des séances extraordinaires en Auvergne. Cette proposition est renvoyée au conseil.

Séance du 24 juin 1833 (1).

Présidence de M. de Bonnard.

NOUVEAUX MEMBRES.

M. le Président proclame membres de la Société :
MM.

Tarbé de VauxclAIRS, ingénieur des ponts-et-chaussées, à Paris; présenté par MM. Michelin et Noël Desvergers; TRIGER, propriétaire, exploitant de mines à Laval (Mayenne); présenté par MM. Virlet et Desnoyers;

(1) Le procès-verbal de cette séance a été adopté par le conseil dans

sa séance du 6 août.

PARANDIER, ingénieur des ponts-et-chaussées, à Besançon; présenté par MM. Boubée et Élie de Beaumont;

DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ.

La Société reçoit les ouvrages suivans:

1o Expédition scientifique de Morée, section des sciences physiques. Géologie et minéralogie; par MM. Boblaye et Virlet. 13 livraison. Feuilles 9-14, in-4°.

2o Le n° 121 (mai 1833) du Bulletin de la Société de géographie.

3° Le n° 6 du Journal l'Institut.

4o Jahrbuch fur Mineralogie, Geognosie und Petrefaktenkunde, par MM. Léonhard et Bronn; année 1832. Cahiers 3 et 4; in-8°. Heidelberg.

Le 3° cahier de ce journal contient les deux Mémoires suivans:

A. Mémoires sur l'origine des blocs erratiques du nord de l'Allemagne; par M. Bernhardi.

B. Classification des minéraux et des ossemens fossiles dans le musée de Francfort sur le Mein; par M, Hermann de Meyer.

Le 4° cahier contient les mémoires suivans:

A. Sur les blocs erratiques du Brandenbourg et du bord la mer Baltique; par M. Kloden.

B. Voyage au mont Babia-Gora dans les Bieskides; par M. Zeuschner.

C. Observations sur un nouveau pterodactyle de Solenhofen; par M. le comte de Munster.

5° De la part de M. Schmerling, la 1 livraison de son ouvrage intitulé: Recherches sur les ossemens fossiles découverts dans les cavernes de la province de Liége. In-4o, 88 p. avec atlas in-fo de 7. pl.

Cet ouvrage sera divisé en quatre livraisons, formant deux volumes, et accompagnées d'un atlas de plus de 50 pl. Le prix de chaque livraison est de 20 fr.

6o De la part de M. Maitland Heuberger, un profil des couches entre Philadelphie et Narristown; par Pierre Brown.

M. Maitland Heuberger, présent à la séance, fait aussi

hommage de 4 échantillons de roches coquillières (Térébratules, Spirifers et Encrines) du terrain de transition de Pensylvanie, ainsi que d'un Pecten alatus du terrain tertiaire di Maryland.

COMMUNICATIONS ET Mémoires,

M. Élie de Beaumont communique à la Société quelques résultats des observations faites en 1832, par M. Vallejo, chargé par le gouvernement espagnol d'exécuter une carte géologique de l'Espagne.

M. Vallejo a trouvé au cap de Creuss un lambeau de basalte contenant beaucoup de péridot. Il a observé en Catalogne des porphyres qui paraissent liés au grès bigarré. Il a suivi dans cette province le développement du terrain cré

tacé.

M. Élie de Beaumont donne aussi à la Société des nouvelles du voyage de M. le Play, ingénieur des mines, qui parcourt en ce moment l'Estramadure et les provinces adjacentes de l'Espagne, et qui y a déjà fait des observations géologiques d'un grand intérêt.

M. de Beaumont demande la rectification d'une de ses communications verbales à la séance du 15 avril (p. 242), relativeà l'étendue géographique qu'il a assignée aux roches correspondant au grès de Beauchamp, qu'on peut suivre, non depuis Chaumont jusqu'à Beauvais, mais depuis Chaumont jusqu'à

Pontoise.

M. Boubée communique des observations qu'il a recueillies pendant son dernier voyage dans le Calvados et la Bretagne.

«Pour donner une idée de l'intérêt que cette contrée peut offrir au naturaliste, je me bornerai à rappeler dans l'ordre d'une clas sification géologique les sujets d'étude et d'observations qui se sont présentés à moi, et à mes compagnons de voyage, dans le trop court espace de 25 jours.

»Avant le départ, M. Bertrand Geslin m'avait donné un grand nombre d'indications précises sur toute la ligne que nous devions parcourir. MM. Boblaye, Virlet, Régley, Cordier, Élie de Beaumont et Michelin m'avaient également donné plusieurs renseigne mens précieux. En outre, les naturalistes résidens sur chaque localité nous ont toujours accueillis avec empressement, souvent

même avec zèle le plus extrême. Notre société voyageuse était toute composée de nouveaux prosélytes de la géologie, dont l'ardeur a vaincu tous les obstacles. C'étaient MM. le vicomte de Naylies, Ravenaz, Dupays, de Kergorlay, Dumarallach et moi, tous membres de la Société géologique.

»Terrains primitifs. — C'est à Vire que nous avons pu voir la base la plus inférieure de la série géologique. Au milieu de belles masses granitiques se voient de grandes injections euritiques, dont la disposition révèle de grandes actions plutoniques, et permet de pénétrer profondément dans la théorie de ces premiers phénomènes de la vie du globe. MM. Despréaux, Castel et Châtel nous firent visiter des localités très propres pour cette étude. A Nantes, nous pûmes également étudier le terrain granitique massif dans tout son développement. Rien n'est plus intéressant que les carrières de Misery; d'ailleurs les roches granitiques se voient de tous côtés aux environs de Nantes, et au milieu de la ville même. MM. Lorieux, ingénieur des mines, et Larralde, nous ont beaucoup aidés dans nos recherches sur ces diverses localités.

» Nous avons été assez heureux pour rencontrer quelques uns des minéraux du terrain granitique: la tourmaline, la pinite, la chaux phosphatée, l'andalouzite ou mâcle-rose, le mica à grandes feuilles, le feldspath et le quarz cristallisés, la pegmatite hébraïque, et parmi les substances des filons, la baryte sulfatée rose lenticulaire et trapézoïdale, du zinc sulfuré et du plomb sulfuré au milieu du granit, ce qui est assez rare.

>>L'examen de ces diverses localités nous a portés à conclure que le terrain grauitique de la Bretagne forme deux séries qui se distinguent nettement par les roches schisteuses qui en font partie. Dans le sud de la Bretagne, le granite est accompagné de micaschiste, de stéaschiste, d'hyalomicte, de quarz en roche et d'amphibolite; il est généralement privé de phyllades. Dans le nord, au contraire, ce sont des phyllades qu'on retrouve partout avec le granite; ces phyllades sont presque toujours accompagnées de mâcles et de staurotides. Les autres roches y manquent complètement.

»Terrain de transition. - C'est d'abord à Caen, et guidés par M. de Caumont, que nous avons pu étudier les terrains intermédiaires; ensuite nous les avons retrouvés depuis Villiers jusqu'à Vire, et sur plusieurs points entre Vire et Rennes, où ils sont explorés par M. Toulmouch, à qui nous devons un grand nombre de renseignemens. Enfin, nous avons pu les observer encore, et presque sans interruption, entre Rennes, Nantes, Nort et Angers.

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