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M. Gustave Rose donna quelques détails nouveaux sur l'identité du pyroxène et de l'amphibole, et sur certains gîtes de l'Oural en général. Dans cette dernière chaîne le fer oxidulé forme des masses coniques dans le diorite; le cuivre natif, oxidulé, carbonaté et vert s'y trouve dans le calcaire grenu en contact avec les bandes dioritiques. Le platine et l'or sont dans des vallons entourés de sommités composées de diorite, roche qui y passe à la serpentine comme dans les Pyrénées. Dans l'Altaï et l'Oural il n'y a point de basalte; cette roche ne se montre en Sibérie qu'à Irkutz. M. Rose exposa ses observations sur l'association de l'albite et du feldspath labrador avec l'amphibole et l'ouralite; le feldspath labrador ne s'associe pas avec ce dernier minéral, qu'il a retrouvé dans une roche de Transylvanie contenant du mica, dans une roche de l'Inde et dans le porphyre pyroxénique de la vallée de Fassa.

Le diopside et le baikalite offrent de petites surfaces de clivage de l'amphibole, qu'on voit surtout bien à la lumière.

M. Bonsdorf présenta divers nouveaux minéraux. L'un d'eux, appelé Gigantolite, en gros cristaux prismés à clivage distinct oblique à l'axe, est voisin du fahlunite, et provient des roches granitiques de Tamela en Finlande. Il est composé d'alumine, de chaux et de fer. Un autre minéral d'Origervi a été trouvé composé d'alumine, de silice et de soude. M. Bonsdorf montra de beaux échantillons de dichroïte, de gros cristaux de tantalite de Tamela, du paulite ou amphibole de Labrador, qui, associé avec l'albite, forme une superbe roche contenant vingt-six pour cent de fer, enfin une variété très remarquable de feldspath du Labrador, cristallisé, qui présente des bandes de diverses couleurs ayant la forme des contours du cristal. Ce minéral a offert dans l'analyse les mêmes élémens que le feldspath, comme M. Nordenskiold l'a fait connaître dans les Ann. de Poggendorf pour 1830.

M. le professeur Wherle, de Schemnitz, fit quelques remarques sur le passage du porphyre trachitique au perlite, et sur le nouveau minerai de tellure découvert (tellurbismuth) à Czernowicz près de Schemnitz.

Le 30 septembre, la section fit une excursion géologique au Leopoldsberg et au Kahlenberg, M. Baumgartner, professeur de physique à l'Institut polytechnique, profita de cette promenade pour mesurer des hauteurs au moyen de son hypsomètre thermométrique perfectionné. La boule du thermomètre est plongée dans un bain de vapeur d'eau chaude et non pas dans l'eau chaude elle-même, pour éviter les erreurs provenant de l'inégale

température des couches aqueuses. Le thermomètre est rendu plus portable par une petite boule à l'extrémité et dans son milieu. Enfin le vase en fer blanc est double et est disposé de manière à ce que les vapeurs de l'eau chaude puissent circuler entre les deux parois, ce qui rend les indications thermométriques plus uniformes. La hauteur de la colonne mercurielle est observée au moyen d'un fil de soie et même d'un miscroscope adapté sur la caisse en bois dans laquelle on serre l'instrument.

Comme jusqu'à présent aucune société savante n'a été reçue avec plus de distinction dans aucun pays, je me permettrai de raconter brièvement les honneurs qu'on nous a faits, et qui sont en même temps un hommage rendu à tous les hommes scientifiques.

La police avait pris des mesures toutes particulières pour faciliter aux savans la visite de la capitale et de toutes ses curiosités. Les douaniers, à la frontière, avaient l'ordre de montrer les plus grands égards aux savans se rendant à Vienne; et aux barrières de cette capitale, il y avait des instructions pour leur épargner les courses ordinaires à la police. Chaque étranger reçut gratis un exemplaire du Guide de Vienne. (In-8° de 345 p., avec un plan.)

La municipalité de la ville de Vienne a fait frapper une médaille en bronze en l'honneur de l'assemblée. Elle représente d'un côté le dieu du Danube couronnant la sagesse, et de l'autre une couronne faite avec les feuilles et les fleurs d'une plante portant le nom de l'empereur, et au milieu un mot grec signifiant, soyez les bien venus.

Non contens d'honorer de leur présence les séances générales et particulières de la Société, plusieurs ministres d'état invitèrent la Société. Toute l'assemblée, ainsi que les dames des savans étrangers, se trouvèrent le 22 à une grande soirée chez le prince de Metternich, où son épouse et ses parens faisaient les honneurs aux dames étrangères, et où se trouvaient réunis, avec tout lecorps diplomatique, beaucoup de hauts personnages.

Le 23, la municipalité de la ville de Baden (produit d'une élection libre de la bourgeoisie, comme toutes les municipalités en Autriche) invita tous les savans étrangers, avec leurs épouses, ainsi que les savans les plus distingués d'Autriche, à passer le dimanche dans leur ville. Une quarantaine de diligences et mallespostes transportèrent les savans, par ordre du gouvernement. Le directeur général des postes, M. d'Ottenfeld, fit accompagner la Société par plusieurs officiers des postes en grande tenue. La

Société fut accueillie gracieusement par les archiducs Charles et Antoine, dans leur palais; puis elle fut s'asseoir à un superbe repas de trois cents couverts, présidé par M. Trost, bourgmestre de Baden. Le bassin où est l'origine des sources sulfureuses avait été élégamment illuminé. Un bel agenda reçut les signatures de tous les invités.

Le 25, l'empereur donna à toute la Société, indistinctement, une fête magnifique à son château de Laxenbourg. Quatre-vingtdix diligences transportèrent la Société aux frais de l'empereur; près d'une centaine d'équipages de cour, promenèrent la Société et les dames dans le parc; le lac fut parcouru dans d'élégans bateaux; enfin, la journée se termina par un dîner superbe servi dans une immense tente aux couleurs autrichiennes, blanches et rouges; un orchestre faisait entendre une belle musique. Le grandmaître des cérémonies, comte de Wurmbrand, faisait les honneurs de la fête, à laquelle assistèrent aussi tous les ministres, et beaucoup de conseillers d'état.

Le 27, le comte Mittrowski, ministre de l'intérieur et de l'instruction publique, voulut honorer la Société par un dîner des plus somptueux offert à quarante des savans les plus distingués, et de pays très divers. Une médaille en argent fut distribuée à chacun d'eux, et le ministre, ainsi que M. le baron de Stifft, directeur des études médicales au conseil d'état, déployèrent beaucoup d'amabilité, et de zèle pour l'instruction et les sciences.

Le 29, le prince de Metternich, qui avait désiré particulière ment cette réunion et avait montré son goût pour le savoir véritable, offrit aussi un diner très splendide à environ quatre-vingts savans. Toutes les délicatesses imaginables et de belles symphonies augmentèrent la somptuosité de ces diners.

Outre ces fêtes, les sections de la Société reçurent isolément des invitations chez plusieurs riches particuliers, amis des sciences, ou chez des savans.

Ainsi, associée à quelques physiciens, la section de géologie fut invitée, au nombre de soixante personnes, à déjeûner, le 30 septembre, chez M, le baron de Leithner, directeur de la fabrique impériale de produits chimiques à Nussdorf, à une demi-lieue de Vienne. On gravit ensuite le mont Léopoldsberg, en passant en revue les divers dépôts tertiaires du bassin viennois (l'argile subapennine, les sables avec des grès, le calcaire à cérites, et: le calcaire quaternaire ou à coraux) en étudiant aussi les variétés du grès viennois à fucoideset son calcaire' ruiniforme. « Deb la cime du Léopoldsberg, on compara avec la nature le panoSoc. géol, Tom. III.

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rama que M. Partsch a fait exécuter, et ce savant nous détailla la géologie du bassin viennois. Ensuite on se rendit par le mont Kalenberg à Grinzing, où un tiers de la Société dîna chez un riche amateur des sciences, M. de Ratschitzburg, tandis que les autres furent répartis chez M. le baron de Leithner, chez le viceprésident de Hauer et chez M. le conseiller de gouvernement Scholz, à Heiligenstadt. La soirée s'acheva ensemble chez ce dernier savant, directeur de la fabrique impériale de porcelaine.

Enfin, l'archiduc Jean d'Autriche, qui par des convenances particulières et trop de modestie n'avait pas voulu prendre part directement à nos travaux, se fit présenter ceux d'entre nous qui l'intéressaient le plus. M. Partsch lui remit le bulletin de la Société géologique de France, et, comme un des secrétaires de la Société, j'eus l'avantage de juger par moi-même des connaissances géologiques de ce prince. Vivant en simple particulier à ses mines et usines de Vordernberg en Styrie, il s'intéresse doublement à la géologie, comine chef du génie militaire, et comme mineur. Je me flatte qu'il voudra bien s'associer à nos travaux.

Cet exposé sommaire devrait suffire pour donner une idée plus juste de l'état des sciences, des savans, et des vues du gouvernement en Autriche. Néanmoins, pour dissiper encore davantage les préjugés, je me permettrai d'offrir le petit nombre d'observations que j'ai pu faire en parcourant presque toutes les provin ces de la monarchie autrichienne. J'énumèrerai tous les progrès que l'Autriche me paraît avoir faits sous le rapport des sciences, de l'instruction, et des parties de l'économie publique qui en dépendent d'une manière plus ou moins directe. Pour ne pas trop sortir des limites de la science qui nous réunit, je ne ferai que récapituler les objets dont je m'occupe, et je m'arrêterai sur ceux qui sont véritablement géologiques.

Je commencerai par dire tout ce que je sais sur les voies de communication dans l'empire d'Autriche, savoir: sur les canaux, la canalisation des rivières, les chemins de fer et les routes. La Hongrie se prêterait aisément à un grand système de canalisation, mais une constitution vicieuse y empêche toutes les entreprises de ce genre.

Dans ces dernières années on a travaillé à rendre navigable la Thaya en Moravie,et l'on soigne toujours beaucoup le cours des rivières des montagnes, pour le flottage du bois.ama

Il est question de prolonger le chemin de fer qui joint la Moldati au Danube à Lintz, de cette dernière ville jusque dans le bas

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sin de la Mur, en le faisant passer à travers la chaine septentrionale des Alpes, au moyen de la profonde vallée de l'Enz. Cette dernière s'étend du Danube, par Hieflau, jusqu'à Lietzen, d'où une autre échancrure met la vallée de l'Enz en communication avec celle de la Mur. Un autre chemin de fer irait de Vienne à Trieste par les plaines de la Hongrie et de la Croatie, et par la vallée de la Kulpa, il viendrait joindre celui de la vallée de la Mur, et pourrait même se prolonger dans le bassin de la Drave.

Vu le bas prix du fer, les chemins de fer se multiplieront rapidement en Autriche. En effet, celui qui réunit le Danube à la Moldau, et qui a 40 lieues de longueur, n'a coûté que 1,700,000 florins ou 4,250,000 fr., parce qu'en Autriche le quintal de fer en barre ne revient pas même, aux maîtres de forges, à 4 florins (10 fr. ), et ils le vendent à 6 flor. ou 6 flor. 30 kr. ( 15 fr. ou 16 fr. 25 c.), c'est-à-dire plus du double meilleur marché qu'en France.

Je passe en revue tout ce que je sais sur les grandes routes dans chaque province. Sousle règne de l'empereur actuel, ont été oùvertes à grands frais une quantité de belles voies de communication. J'observe en particulier que les Alpes autrichiennes sont traversées en entier par sept grandes routes, savoir: de Vienne à Trieste par Gratz, de Vienne à Venise par Klagenfurt, de Saint-Polten à Agram et Carlstadt, de Lintz à Trieste et Fiume, de Salzbourg à Trieste, d'Insbruck à Mantoue, et de Fussen à Milan par le mont Stelvio. Les travaux exécutés au mont - Stelvio et le long du lac de Lecco, placent cette route parmi les ouvrages les plus hardis, c'est le point le plus élevé qu'attaignent jusqu'ici les routes de voiture en Europe (1). Dans les détails sur chacune de ces routes, je fais mention du projet de percer le mont Léobel en Carinthie, à 800 pieds sous sa cime; la route passerait par une galerie longue de 600 toises, et qui coûterait, dit-on, 200,000 fr. Une huitième route n'est achevée qu'en partie, et irait de Kufstein en Tyrol à Venise; la partie entre Bellune et Brunecken vient d'être achevée, et a montré l'utilité des connaissances géologiques, pour les constructeurs de routes, car une portion de la route creusée daus le gypse secondaire s'est écroulée.

Pour l'établissement de ces huit routes, on a utilisé les vallées

(1) Voyez Guide au lac de Come et aux routes du Stelvio et du Splugen. In-8°, avec une carte et 18 vues. Come, 1831.

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