Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

branche peut avoir son ouverture à des distances fort éloignées, témoin les sources d'eau douce rencontrées en mer à plus de 33 licues des côtes, comme dans l'Inde.

Dans le terrain oolitique M. Burat cite un puits établi à Glos près Lisieux, dans lequel l'eau jaillit des sables parallèles à la Marne argileuse de Honfleur. Un sondage exécuté au Havre, et poussé jusqu'à 630 pieds, a été suspendu ; il avait traversé toutes les couches oolitiques jusqu'à l'argile d'Oxford.

Un sondage pour la houille, dans le lias de Prix près de Mézières, a fait découvrir à 143 mètres de profondeur une cau

salée.

A Nancy, dans le faubourg de Jarville, un puits artésien dans les marnes irisées a ramené l'eau de 182 pieds de profondeur, et de dessous une couche de grès. (Voy. la notice de M. Burat, p. 26.)

On a percé un trou près de Salins, à 700 pieds de profondeur à travers des marnes et du gypse, sans trouver le sel, tar:dis qu'à Lons-le-Saulnier, le banc de sel a été découvert à 397 pieds sous le sol, et l'on a perçé encore 106 pieds sans dépasser ce banc.

M. Roux de Rochelle fait observer qu'il y a beaucoup de points sur le versant occidental du Jura, où l'on doit avoir l'espoir de trouver du sel indiqué par les sources, ou les noms des lieux comme à Meure, Saint-Lothein, Tourmont, Jougnes, Sceysur-Saône, Soules, Saulnot, etc. Ce dépôt s'étend de là dans les départemens de la Meurthe et de la Moselle. (Jour. de la Soc. de géogr., no 105.)

A Saliès, près de Saint-Martory aux Pyrénées, un forage assez profond a fait découvrir dernièrement un banc de sel. Il ne faut pas confondre ce Saliès avec celui près d'Orthès.

M. Hermann Vogel a publié, sous la direction de M. G. Schubler, une notice sur un puits foré à Tubingue, depuis le lias jusque dans le Muschelkalk. Ce forage a donné 481 pieds de puissance pour le Keuper, il s'élève à 1,365 pieds sur la mer. L'auteur passe en revue tous les dépôts des environs de Tubingue, et ajoute ainsi des notions de détails à celles que nous avions déjà sur ce pays intéressant. ( Uber die geognostischen Verhaltnisse der Umgebungen von Tubingen, 1832.) M. Burat cite dans le Red-Marl d'Angleterre les puits ar tésiens des environs de Preston dans le Lancastershire et ceux de la ville de Derby, entouré de montagnes de grès houiller

et de calcaire métallifère. Ils ont une profondeur de plus de 60 à 80 pieds, et il y en a même de 250 pieds de profondeur. Plus ils sont profonds, plus l'eau s'élève et est abondante. La nappe aquifère y est encore dans les sables. Dans le grès vosgien, M. B. ne place qu'un puits établi à Creutwald (département de la Mosélle ), et pénétrant à 93 mètres.

Enfin, il y a des masses considérables d'eau souterraine dans le sol intermédiaire et primaire, ainsi que dans les calcaires anciens de diverses époques; mais leur recherche est très difficile, et souvent inutile, parce que ces dépôts constituent des contrées montueuses bien arrosées par des torrens et des rivières. Aussi, jusqu'ici la découverte d'eaux jaillissantes y a été accidentelle, témoin cette source acidule si abondante, découverte par la sonde dans la grauwacke de Nauheim en Wetteravie. Néanmoins, dans certains pays occupés par des dépôts de calcaire fendillé et à grottes, ou même 'des roches primaires, il serait utile de hasarder çà et là des sondages, parce que l'aridité de ces plateaux est si grande, que, loin de nourrir des plantes utiles, les habitans y sont sujets à manquer d'eau, surtout en été, comme c'est le cas en Istrie, en Dalmatie, dans l'Espagne centrale, etc.

On comprend que pour ces contrées la découverte d'un seul réservoir d'eau, dut-elle même n'être pas jaillissante, compenserait bien les dépenses de plusieurs tentatives inutiles.

Il ne faut donc pas se rebuter, mais étudier avant tout, le pays, l'origine des sources, leurs directions, la position des fentes, la distribution des couches argileuses, sableușes ou désagrégées, et surtout l'entrelacement des inclinaisons des couches. En se dirigeant avec tact d'après ces données, l'on ne manquera pas de retrouver dans les roches schisteuses, comme dans les calcaires, les mêmes circonstances favorables pour le jaillissement des eaux, telles que la position des couches en fond de bateau, des masses perméables entre d'autres imperméables, etc.; mais, le plus souvent, les dépenses d'établissement seront seulement plus grandes, et leur nécessité sera moins universellement sentie que dans les bassins crayeux, tertiaires et d'alluvions.

Ce résumé des travaux géologiques en 1832, peut donner une idée de l'activité scientifi que de l'époque actuelle, puisque une étude qui n'est point une science ancienne

ment cultivée a produit en une seule année cette masse de documens et de dissertations. Si la tranquillité avait été parfaite partout, le nombre des observations aurait été encore plus considérable, car la géologie est vraiment une des sciences les plus cultivées, et par ses rapports avec les connaissances naturelles, physiques, chimiques, et économiques, elle ne cesse d'attirer à elle de nombreux savans et des amateurs scientifiques de toute espèce.

[ocr errors]

D'une autre part, on voit que notre Société continue à jouir d'un grand crédit en Europe et en Amérique. Le nombre de nos confrères s'élève déjà à deux cent cinquante; des sayans des pays les plus divers, et même des princes, amis de la science, s'empressent de s'associer à nos travaux, et leur donnent ainsi plus de publicité et d'éclat. Si d'autres géologues nous restent étrangers, ils nous favorisent du moins de leurs observations ou de leurs publications.

་་

Notre Bulletin nous a offert un moyen facile de nous procurer par échanges des recueils scientifiques. Nous venons encore de faire de nouvelles démarches pour nous en procurer un plus grand nombre; nos mémoires in-4°, recueil surtout de cartes, de planches, de coupes et de dessins de fossiles vont encore faciliter ces sortes d'acquisitions. Plus tard, des legs complèteront notre bibliothèque et nos collections.

ciation,

Comme chacun de nous doit tendre à augmenter notre assonous avons donc des espérances fondées d'un avenir toujours plus florissant, tandis que la vogue dont la géologie commence à jouir dans le grand public nous promet encore de nombreux collaborateurs.

Ainsi, notre sphère d'action s'étendra graduellement davantage, et l'impulsion que nous donnons à la science, et notre manière de la considérer avec indépendance sous différens points de vue, profiteront aux travaux géologiques qui s'exécuteront en Europe et hors de ce continent. La marche de la science en deviendra plus régulière, sans être entravée par des idées

purement systématiques.

Enfin, lorsqu'on connaîtra bien les déductions pratiques découlant de nos intéressantes théories, lorsque l'utilité de nos travaux pour l'économie publique, l'agriculture et l'industrie, sera bien constatée, lorsque de grandes assemblées auront montré notre nombre, ainsi que les hommes distingués enrôlés bannières, le gouvernement français, et même ceux

[ocr errors]

DOS

de divers pays étrangers, ne manqueront pas de nous favoriser

de toutes les manières possibles, tout en respectant les bases si simples et si louables de notre Société (1).

Réunion de la plupart des géologues du globe, comités locaux dans diverses contrées, avenir assuré, vaste local, belles collections, bibliothèque classique, distribution de prix et d'encouragemens, affouillemens, forages, voyages et relevés, exécutés par ordre de la Société, tels seront les avantages et les occupations que les fondateurs de la Société lui lègueront sans doute, et qui seront dus à un esprit bien entendu d'association.

Si chacun de nous désirait voir ces beaux jours, ne cessons donc pas de soigner l'arbre qui doit porter de si bons fruits; redoublons de zèle, et tâchons de favoriser sa croissance aussi bien par nos bonnes qualités que par les faiblesses humaines auxquelles nous sommes tous sujets. Si chacun fait ainsi son devoir, le temps où nos efforts seront couronnés n'est pas éloigné.

(1) Depuis la lecture de ce rapport, cette espérance s'est déjà réalisée, témoin la communication bienveillante du gouvernement russe par l'intermédiaire de M. le baron Meyendorff. (Voy. Séance du 18 février, 1833. )

DE LA

SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE

DE FRANCE.

RÉUNIONS EXTRAORDINAIRES A CAEN

(DEPARTEMENT DU CALVADOS),

du 4 au 10 septembre 1832 (1).

Les séances extraordinaires de la Société géologique ont eu lieu cette année à Caen, dans le local dont cette ville fait hommage aux sociétés savantes. La première séance a eu lieu le 4 septembre, à 6 heures du soir. La Société linnéenne, dont plusieurs membres appartiennent également à la Société géologique, s'était réunie pour recevoir les membres de cette dernière société.

Les membres de la Société géologique présens à la séance sont : MM. de Caumont, Daudin, Graves, de Magneville, de Montalembert, Mutel-Delisle, Spencer - Smith et de Verneuil (1).

. Les membres de la Société linnéenne présens sont : MM. Lair, de La Foye, Le Sauvage, D.-M., Eudes Deslongchamps, prof. d'hist. nat., Busnel, Chauvin, Hardouin, D.-M., comte de Beaurepaire, baron de La Fresnaye, de Touchet,

(1) Le procès-verbal a été rédigé par M. de Caumont pour les séances et courses antérieures au 8 septembre, et pour les jours suivans par M. Busnel.

(2) L'épidémie, régnant alors dans plusieurs départemens, a em pêché la plus grande partie des membres de la Société géologique de se rendre à ces réunions extraordinaires.

[merged small][ocr errors]
« ZurückWeiter »