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M. Buckland doit faire incessamment paraître un ouvrage,

sur la géologie en général.

Aux États-Unis, M. Featherstonaugh a donné, dans son Journal de géologie de juillet 1831 à mai 1832, une série d'articles sur l'Histoire des progrès de la géologie, et son état actuel relativement aux théories. La citation de ses auteurs devrait se trouver plus souvent dans ses compilations, du moins lorsqu'on y insère des articles entiers extraits d'ouvrages bien connus en Europe.

On sait que M, Eaton a publié une géologie particulière sous le titre de Geological Text-Book. M. le général van Renselaer, qui a créé le professorat occupé par M. Eaton, s'est fait le champion de ce dernier. La critique qu'on a faite de cette géologie dans le North-American Review pour avril 1831, a reçu une réponse de M. van Renselaer, qui est satisfait du système de M. Eaton,et le critique M. Featherstonaugh a répondu (août 1832).

Si la science géologique véritable avance dans les pays anglais, bien des théologiens y continuent de confondre, de la manière la plus grotesque, les récits bibliques avec des faits géologiques prouvés physiquement aussi bien que tout problème de mathématiques. La marche de l'esprit humain, débarrassée maintenant de ce déluge d'écrits sur la théologie scolastique, devra-telle s'entraver de nouveau par l'esprit de secte qui envahit ces pays, au même moment où ils prétendent cependant au premier rang dans la civilisation ?

Si on a du talent, qu'on l'emploie à observer, et non à commenter; mais si l'on manque d'esprit, qu'on ne se donne pas la peine de reproduire des lieux commuus.

En Angleterre, il a paru une histoire sacrée du monde, comme elle se déduit de la création et des évènemens subséquens au déluge (Sacred History of the World, etc. Londres, 1812), Dans cet essai, appelé philosophique, l'auteur M. Sharon Turner, donne une idée de la diversité des fossiles dans les différentes classes de formations, puis il trouve moyen d'arranger tout cela à merveille avec la cosmogonie mosaïque.

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M. W, Higgins a publié un ouvrage semblable, intitulé Exposé et comparaison des géologies de Moïse et des minéralogistes. (The mosaical and mineral geology illustrated and compared, in-8°. Londres, 1832.)

Cet auteur a la bonhomie de nier la succession des diverses créations telles que nous l'offrent les couches du globe; à ce

compte nous devrions découvrir bientôt en vie des ptérodactyles, des ichtyosaures, et d'autres animaux semblables.

Dans le cahier d'avril du Journal philosophique d'Edimbourg (1832), on trouve un mémoire sur les sources probables dont Moïse a tiré sa cosmogonie, et sur la concordance générale de cette dernière avec la géologie moderne.

L'anonyme nie la probabilité que Moïse ait emprunté aux Égyptiens des notions rationnelles sur l'histoire naturelle, et il place gravement en opposition, sur deux colonnes, les passages de la Genèse et les faits géologiques relativement à la distribution particulière des animaux fossiles.

Aux États-Unis, M. le professeur Cleaveland a cru devoir ajouter, à la traduction de la géologie de M. Bakewell, un Essai pour faire concorder la Genèse avec les observations géologiques; et, au Kentucky, M. le révérend J. P. Durbin, du collège d'Augusta, a revu, dans le même sens, l'Histoire mosaïque, publiée par M. Wood.

Enfin, M. G. Fairholme annonce pour cette année une revue générale sur la géologie de la Bible, dans laquelle il démontrera la vérité incontestable des écrits sacrés, relativement aux évènemens qui se sont passés dans le monde, et s'étayera du témoignage corroboratif des faits physiques offerts par toutes les parties du globe. (A general view of the geology of scripture, etc. Londres, 1 vol. 8o, 1833.)

Espérons que plus de philosophie a présidé à l'ouvrage publié récemment par M. le révérend W.-D. Conybeare, et intitulé: Sur l'Application de l'éducation classique et scientifique à la théologie, et sur les preuves de la théologie naturelle. (An the application of classical and scientific education, etc. In-8°. Londres).

Nous en attendons aussi davantage de l'ouvrage que prépare M. Buckland, pour remplir le vœu testamentaire de lord Egerton, qui a désiré un exposé scientifique de la sagesse des vues de la Providence.

Si les Anglais ont une tendance particulière pour ces sortes de recherches, il paraît aussi quelquefois en Allemagne et même en France, des ouvrages semblables. M. Chaubard nous a honoré d'un exemplaire de ses Elémens de géologie qui offrent, suivant lui, la concordance des faits géologiques avec les faits historiques tels qu'ils se trouvent dans la Bible, les traditions égyptiennes et les fables de la Grèce (in-8°. Paris, 1833.) Dans une Lettre sur le Déluge (in-8° de de 54 pages. Pa

ris, 1833), M. F. Passot a prétendu prouver la formation aqueuse simultanée de toutes les couches à restes organiques.

M. Boubée nous promet le développement du tableau de l'état du globe à ses différens âges, où il démontre la concordance des faits géologiques avec la Genèse; et il imprime aussi une Géologie populaire (un vol. in-8o de 250 p. Prix, 2 fr.).

M. Wagner a publié deux volumes intitulés, le premier, l'Histoire naturelle des hommes, ou les Élémens de l'Anthropo logie populaire, et le second, l'Histoire du développement de la terre et des hommes. (Naturgeschichte des Menschen, etc. Kempten, 1831).

Quelques Allemands continuent isolément à parler de la vie du globe terrestre, et même des autres astres. Tel est en particulier le titre d'un ouvrage de M. Ch. Wagner (das Leben des Erdballs, in-8°, Berlin), probablement aussi l'auteur des deux ouvrages sur le monde souterrain habité.

Dans celui-ci, il a le talent de retrouver dans le globe toutes les parties du corps des mammifères et leurs fonctions: ainsi le sol primitif sont les os, etc. Nous sommes bien charmés de voir M. Keferstein blâmer ces folies; car, en disant que la terre est un grand organe, il ne semble maintenant que la comparer à un grand laboratoire chimique.

M. Fitton a consigné dans les annales des sciences les progrès réels que M. W. Smith a fait faire à la géologie. D'après des données incontestables et des témoignages dignes de foi, il a établi que, dès 1787, Smith cultiva la géologie, et qu'entre 1790 et 1791 il arriva à reconnaître la succession de toutes les masses secondaires de l'Angleterre, et à leur assigner à chacune des caractères zoologiques particuliers. En 1799 ses observations devaient être publiées avec une coupe générale de Snowdon à Londres, et il avait déjà colorié la carte du So mersetshire et des environs de Bath. Townsend publia seul les idées de Smith, et son ouvrage ne put voir le jour.

En 1804, il présenta sa carte géologique de toute l'Angleterre à la Société d'agriculture de Londres, et en 1815 cet ou vrage fut rendu public. C'est pendant cet intervalle, en 1810, que MM. Cuvier et Brongniart prirent date pour leur Histoire géol. des environs de Paris, ouvrage dans lequel ils appuient, comme Smith, sur l'extrême valeur des caractères zoologiques employés, non seulement pour des ensembles de terrains, mais même pour des sous-divisions de terrains.

Cette récapitulation des travaux de M. Smith a amené

M. Fitton à énumérer les principaux savans anglais qui, avant Smith, ont servi à avancer la géologie en Angleterre, et ceux qui, avant lui, se sont occupés à dresser des cartes géologiques. Cet exposé n'est pas une simple répétition de ce qu'on trouve ailleurs; car il fait ressortir pour la première fois le mérité géologique d'auteurs peu connus, ou ne s'étant occupé qu'accessoirement de la géologie, tels que Michell eu 1761, Struchey en 1719, Owen pour son Histoire du comte de Pembrokeshire (1595), Stuckeley, pour son mémoire sur une carte des terrains de l'Angleterre; Christophe Packe pour sa nouvelle carte chorographique du Kent oriental, et Andrews pour son Atlas historique d'Angleterre, sous le rapport physique, politique, astronomique, etc. du déluge au temps ac tuel (1797).

En reconnaissant tout l'intérêt des essais de cartes de ces der niers savans, ainsi que de celles de Buache, de Guettard, de Monnet et de Desmarets, nous trouvons omis, parmi les Français, M. Palassou, et parmi les Allemands, Fuchsel et Charpen tier. Nous devons regretter aussi qu'il passe si légèrement sur la quantité de savans anglais qui ont voulu faire concorder la Genèse avec les faits géologiques. Ce n'est pas le silence, mais un exposé rationnel de l'absurdité de ces recherches qui les fera abandonner. Dans un temps elles ont fait certainement faire des pas à la géologie en disposant plusieurs personnes à s'en oceuper; mais actuellement c'est un véritable hors-d'œuvre. {Phil. mag., août, oct. et déc. 1832, et jany. 1833.)

Avant de parler des recherches géologiques particulières, je me permettrai d'arrêter l'attention de la Société un instant sur l'état actuel des idées géologiques, relativement au grand clasŝement des terrains, et sur la manière dont il convient de faire actuellement de la géologie. L'on a déjà dit souvent qu'il n'y avait pas de limites tranchées entre les formations secondaires et intermédiaires, la position contrastante n'étant qu'un accident local, et n'étant vraiment important que lorsque c'est un fait général. Récemment on a cherché à trouver des passages entré le sol secondaire et tertiaire, deux terrains qui semblaient bien séparés par leur gisement.

Les fossiles sont reconnus les seuls caractères distinctifs des roches intermédiaires; car leurs roches et leurs minéraux se sont déjà retrouvés trop souvent dans le sol secondaire et même tertiaire. Leurs roches ignées ne les caractérisent pas, puisque ces matières ont pu percer toutes sortes de dépôts.

On appelle sol primaire ou roches primitives, les roches schisteuses cristallines; jadis on leur avait imposé comme caractères de ne pas contenir de fossiles; maintenant cette idée n'est plus soutenable jadis on les croyait placées sous tous les autres dépôts; à présent on les retrouve à différens étages dans le sol intermédiaire et secondaire.

Peu de personnes paraissent s'être rendu compte de ce singulier mode de faire de la géologie; on place les gneiss et les micaschistes comme la première pellicule de la croûte terrestre; puis on en intercalle çà et là de nouvelles pellicules dans les couches neptuniennes.

Or qu'est-ce que ces roches schisteuses cristallines, qu'elles soient micacées ou talqueuses, quarzeuses ou feldspathiques, en petites masses ou en grandes chaînes? Ce ne sont, suivant les uns, que des láves particulières, selon les autres des sédimens neptuniens altérés et retravaillés par les agens plutoniques. Mais n'adopte-t-on pas que les roches ignées, telles que les basaltes, les traps, les porphyres, les granites, les siénites, les serpentines, les euphotides, les sélagites, etc., peuvent, vu leur origine, se trouver à tous les étages; ne lie-t-on pas à ces roches des dépôts métallifères de divers genres dont on rajeunit ainsi extrêmement l'âge? D'un autre côté, pour le classement rationnel des roches schisteuses, cristallinės, presque tout le monde a peur de suivre la même logique; or, puisqu'elles sont des produits ignés, leur nature particulière ne fait rien à la chose; done on doit, on peut du moins les trouver à tous les étages, et on doit cesser, une fois pour toutes, de les appeler primaires et primitives, ces mots n'ayant plus de sens. Pourquoi donc në pas adopter le mot de schistes cristallins, facile à introduire dans toutes les langues?

J'ai dit que des géologues célèbres, tels que M. Marzari, etc., regardaient ces roches comme des laves; je ne puis partager cette idée, parce que ces masses sont associées intinement avec d'autres, telles que des calcaires souvent à odeur bitumineuse, qui indiquent un dépôt neptunien. D'ailleurs des fossiles ont été trouvés non seulement dans ces calcaires qui, de compactes, sont devenus grenus et se sont quelquefois remplis de minéraux, mais encore dans les schistes eux-mêmes, comme en Suisse, dans les Grisons et en Italie. De plus, ces roches schisteuses présentent des portions tout-à-fait arénacées; des gneiss à cailloux ont été indiqués dès long-temps en Écosse, et il y en a dans les Vosges.

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