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à la Tunisie. Sa région orientale est la plus étendue et la plus profonde. Comme dans les mers précédentes, c'est vers le sud que sa profondeur est la plus grande; elle est au contraire trèsfaible dans l'Adriatique.

La vase remplit surtout la Méditerranée, circonstance qui s'explique facilement, puisque cette mer n'est pas sujette aux marées et que son bassin est très-profond.

Le sable forme généralement une bordure le long des rivages; mais il disparaît ou devient rudimentaire au pied des côtes montagneuses. A l'embouchure de l'Ebre, du Rhône, du Pô et du Nil, ses dépôts recouvrent au contraire des surfaces assez étendues. Il entoure les îles, particulièrement la Corse, la Sardaigne, Chypre, les Baléares. Il atteint un développement exceptionnel sur la côte qui longe les régences de Tunis et de Tripoli; en effet, cette côte s'incline lentement sous la mer en formant une vaste terrasse qui est recouverte de sable; et, dans le golfe de Gabès notamment, le sable s'éloigne jusqu'à plus de 200 kilomètres du rivage.

Dans la Méditerranée, des roches sous-marines se rencontrent au voisinage des côtes, particulièrement lorsqu'elles sont montagneuses. Quant à l'argile, elle occupe de grandes surfaces dans l'Archipel, dans le golfe de Syrte, au sud et à l'ouest de Malte, dans l'Adriatique, autour de l'Italie, autour des Baléares et à l'est de l'Espagne.

Bien que la Méditerranée soit habitée par une nombreuse population de mollusques, les dépôts riches en débris de coquilles n'y couvrent pas de vastes étendues, circonstance qui tient vraisemblablement à ce que ses bords sont généralement escarpés.

La Baltique est une mer intérieure très-peu profonde, lorsqu'on la compare aux mers qui se trouvent au sud de l'Europe. Des roches constituent une partie notable du fond de la Baltique, spécialement le long de la Suède et de la Finlande, ainsi que dans le golfe de Livonie. Dans l'archipel d'Aland, elles accusent même une réunion sous-marine de roches granitiques qui constituent les presqu'iles de Stockholm et de Finlande. De l'argile se rencontre dans presque toute la Baltique occidentale dans laquelle elle occupe même de très-grandes surfaces. Elle doit sans doute être attribuée à des affleurements sousmarins des couches argileuses ou schisteuses du terrain silurien, car ce terrain est très-développé sur les rivages voisins, particulièrement en Suède et en Russie. Des galets forment

aussi des zones discontinues qui paraissent orientées à peu près parallèlement à la côte de Suède. Leur profondeur moyenne est environ de 50 mètres, et, vers le Nord, elle devient même bien supérieure, en sorte que la mer ne saurait les déplacer maintenant. Ils indiquent donc un dépôt meuble antérieur à l'époque actuelle et probablement un ancien rivage de la Baltique.

La vase remplit plusieurs bassins distincts; elle suit à distance les découpures des côtes, se retirant autour des îles. Elle remplit les parties centrales de la Baltique et du golfe de Bothnie, mais pas toujours les plus profondes.

Le sable forme de larges bordures sur les rivages de la Baltique; il occupe aussi de vastes surfaces sous-marines, particulièrement sur les côtes de Pomeranie et de Courlande, dans les golfes de Livonie et de Finlande, dans l'archipel d'Aland et dans le golfe de Bothnie. L'abondance du sable dans la Baltique peut être attribuée à ce que cette mer est peu profonde, à ce qu'elle reçoit de nombreuses rivières torrentielles qui sont fréquemment grossies par des fontes de neige et qui descendent de la Finlande ou des Alpes scandinaves après avoir couru sur des roches granitiques; elle tient surtout à ce que les fleuves de la Scandinavie, de la Russie et du nord de l'Allemagne qui s'y déversent coulent dans des bassins hydrographiques recouverts par le diluvium du nord de l'Europe qui est essentiellement sableux. Quant aux mollusques, ils sont rares dans la Baltique à cause de la salure extrêmement faible de ses eaux.

Passons maintenant dans l'Océan, en laissant de côté les mers de France et des Iles Britanniques qui ont déjà été éludiées précédemment.

L'Océan est très-profond le long de la péninsule Ibérique et à petite distance de ses bords. Des roches sous-marines indiquent la continuation de celles qui forment la côte. La péninsule est d'ailleurs contournée par une plage de sable ayant peu de largeur, à laquelle succède de la vase qui devient très-calcaire par les grandes profondeurs.

Dans la mer du Nord ainsi que dans l'Océan Glacial, des roches sous-marines bordent les fiords et les archipels de la Norvége et de la Laponie. Des zones d'argile très-étendues longent une partie de la Norvége et doivent sans doute être attribuées à l'affleurement de schistes paléozoïques.

La vase s'y rencontre surtout au voisinage de roches argileuses et alors elle peut provenir de leur destruction.

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Le sable domine sur les terrasses sous-marines qui bordent la Scandinavie et le nord de l'Europe, ainsi que les Feroe et l'Islande; mais il se rencontre aussi par de grandes profondeurs, en sorte qu'il occupe des surfaces extrêmement vastes dans l'Océan atlantique européen.

La mer Blanche nous offre encore une mer intérieure qu'un large détroit met en communication avec l'océan Glacial. Le trait le plus saillant de son orographie est une profondeur beaucoup plus grande dans sa partie nord-ouest et dans le golfe de Kandalaks qu'en son milieu et vers l'Océan. Les golfes allongés de la Dwina et de Kandalaks se trouvent d'ailleurs dans le prolongement l'un de l'autre et correspondent à une dépression sous-marine importante, puisqu'elle est très-accusée et parallèle à la Dwina ainsi qu'aux principales rivières de ces régions.

Les sondages ont fait reconnaître des roches près des bords de la mer Blanche, particulièrement à son entrée dans le golfe de Mezen et aussi dans celui d'Onéga; ces roches indiquent même une réunion de la presqu'île de Laponie à la terre ferme.

Le sable occupe de vastes surfaces à l'entrée de l'océan Glacial; mais dans la mer Blanche, il borde seulement les rivages et c'est la vase qui en recouvre presque entièrement le fond. Son extension tient sans doute à ce que la mer Blanche, par suite de son orographie, joue le rôle d'un bassin de décantation à l'égard des eaux troubles qu'elle reçoit en grande abondance, surtout au moment de la fonte des neiges; elle tient en outre à ce que la glace qui la recouvre une partie de l'année contribue encore à faciliter le dépôt de la vase.

Les dépôts coquilliers sont très-limités dans la mer Blanche, probablement à cause des eaux douces et limoneuses qui s'y déversent; toutefois ils deviennent très-abondants sur les sables à l'entrée de l'océan Glacial. On voit donc que les mollusques pullulent et prennent encore un grand développement sous des latitudes très-septentrionales et jusqu'au delà du cercle polaire.

L'étude des mers intérieures de l'ancien monde révèle des caractères généraux et bien saillants dans leur orographie ainsi que dans leur lithologie. D'abord, leur profondeur est faible au nord et augmente vers le sud; en outre les fleuves les plus importants qui s'y déversent viennent surtout du côté du nord. Ces caractères se retrouvent bien marqués dans la Cas

pienne, dans le golfe Persique, dans la mer d'Azof, dans la mer Noire, dans la Baltique, dans l'Adriatique et enfin dans la Méditerranée.

Maintenant la Baltique, la Gaspienne, l'Adriatique présentent entre elles des analogies frappantes, car toutes trois ont une salure moindre que celle de l'Océan; elles reçoivent une multitude de rivières et de fleuves qui, descendus des principaux massifs montagneux de l'Europe, transportent beaucoup de débris; par suite, leurs bassins, déjà moins profonds que ceux des autres mers, tendent à se combler plus rapidement; elles sont surtout remarquables par la grande étendue de leurs dépôts sableux,

La mer Noire, la Méditerranée, la mer Blanche offrent au contraire des caractères lithologiques entièrement différents, puisque la vase y domine beaucoup et que les dépôts sableux s'y réduisent à une petite étendue.

M. Pisani présente à la Société un fragment d'aérolithe tombé le 22 mai dernier à Cleguerec, près Napoléonville. Il donne quelques détails sur les circonstances de cette chute et décrit les caractères de cette météorite.

M. Virlet appelle l'attention de ses confrères sur la découverte nouvellement faite de traces microscopiques de végétaux dans les roches considérées comme éruptives. H ne doute pas, pour sa part, que les découvertes de ce genre ne se multiplient avec le temps et qu'on ne revienne sur les idées généralement répandues aujourd'hui au sujet de l'origine des roches dites éruptives. Ces roches sont, pour la plupart, des roches métamorphiques.

M. Delesse fait remarquer que, tant que les débris végé taux découverts dans les roches éruptives seront de dimensions microscopiques, il sera bien difficile d'y voir un argument décisif en faveur des idées de M. Virlet, car il se pourrait qu'en raison de leur extrême petitesse ces corpuscules eussent pu pénétrer dans les pores de la roche, postérieurement à sa formation.

Le Secrétaire communique la lettre suivante de M. Ébray:

Sujets d'étude dans le département de la Haute-Loire;
par M. Ébray.

Le profil géologique du chemin de fer de Brioude à Langogne, m'a conduit à constater qu'il existait encore dans la Haute-Loire des phénomènes très-utiles à étudier.

Je les signale aux membres qui pourront se rendre à la réunion extraordinaire du Puy.

Diluvium séparant deux périodes d'éruptions basaltiques.

Entre Langeac et Langogne, on constate que le basalte est toujours séparé du gneiss par un diluvium quelquefois assez épais. Ce diluvium est composé de sables et d'argiles contenant des equisetums et d'un dépôt à gros éléments roulés, composé de gneiss, de quartzites et de basaltes.

Sur quelques points fort rares, ce diluvium paraît reposer sur d'autres massifs qui appartiendraient alors à des émissions plus anciennes.

Jusqu'à Prades, ce diluvium se tient à quelques mètres audessus de l'étiage de l'Allier; en amont de Prades, il remonte considérablement; on le rencontre sur plusieurs points à 50 mètres et plus, au-dessus de l'étiage.

Transversalement, il a une forte inclinaison et remonte presque jusqu'aux sommets.

L'étude des allures de ce poudingue permet d'établir l'orographie de la contrée à l'époque des éruptions volcaniques; elle démontre qu'à cette époque, l'orographie ne différait pas beaucoup de l'orographie actuelle, puisque les faîtes qui séparent la Loire de l'Allier (altitude de 1,000 à 1,500), sont de gneiss. Sur quelques points, les accumulations de basaltes ont surélevé les sommités.

La hauteur variable de ce poudingue au-dessus de l'étiage, fait supposer que l'Allier a creusé son lit en amont de Mouistral, tandis qu'il est resté à peu près stationnaire en aval.

L'inclinaison transversale du poudingue incohérent et aquifère favorise les énormes projections dont a déjà parlé M. Burat.

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