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la dénomination antérieure de M. Noulet. Depuis, M. Noulet lui-même (mém. s. coq. foss. du S. O., 1868), revenant sur ses précédentes appréciations, s'est décidé, pour sortir des difficultés qui s'opposent à une bonne caractérisation spécifique de toutes ces formes si voisines, étagées depuis l'époque. paléothérienne jusqu'en plein miocène, à les réunir toutes et en masse (sauf néanmoins le Planorbis crassus de Castelnaudary, etc., qui n'est cependant peut-être, lui aussi, qu'une autre variété du même type) sous le vocable le plus ancien, celui de Planorbis cornu de Brongniart (1).

Dans la série lacustre provençale, c'est cette même forme de Pl. planatus, si je ne me trompe, qui se retrouve en abondance. dans les calcaires de la Trécarèse inférieurs au gypse et aux cyclades du bassin d'Aix, étage N. de M. Matheron, correspondant par conséquent aux marnes blanches de Pantin et au gypse de Montmartre. C'est aussi ce Planorbe qui abonde dans les calcaires de Sommières (Gard); et c'est lui que j'ai signalé déjà dans les calcaires de la Côte-d'Or (à Belleneuve et à Vesvrottes), associé, comme au Puy, à la Limnaa longiscata et à de grosses Paludines.

En somme, c'est un type qui partout ailleurs que dans le bassin de Paris est loin d'être caractéristique de l'époque miocène.

Le Plan. annulatus appartient à un autre type, à dernier tour moins enveloppant, auquel appartient aussi le Planorbe caractéristique des calcaires de Saint-Ouen, connu générale

(1) C'est peut-être dépasser le but et réagir contre une analyse excessive par une synthèse trop compréhensive à son tour, et j'avoue que, tout en applandissant un principe qui rentre dans ma manière de concevoir l'évolution des formes et la succession des espèces, je ne crois pas utile à la science qui cherche à établir l'histoire de ces filiations de confondre sous une seule et unique dénomination toutes ces variétés paléontologiques qui correspondent à autant de niveaux et d'échelons dans la marche du temps; et je voudrais réserver, au moins à titre de noms de variétés, les anciens noms spécifiques que l'on croirait devoir rattacher à un type dominant. Je dirais donc Planorbis cornu, Brongu., var. crassus var. planatus var. solidus var. Mantelli – var. subpyrenaicus, s'il y a lieu, etc. De même pour l'autre type de grand Planorbe tertiaire Pl. Buxvillerensis, Brard. var. Leymeriei — var. Pacyensis, s'il y a lieu, var. Castrensis, Noul.- var. conterraneus, Noul. — var. rotundatus, etc. De même pour les Limnées L. pyramidalis, Brard, v r. longiscata var. arenularia var. fusiformis, etc., etc.

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ment, et par suite d'un usage accepté par M. Deshayes (Suppl., t. II, pag. 742), sous le nom de Pl. rotundatus, Brongn., qui ne s'appliquait dans la pensée de Brongniart qu'à une variété du cornu des meulières (rentrant probablement dans le solidus ou dans le Mantelli), et qui est d'ailleurs un ancien nom donné antérieurement par Poiret (1801) à une petite espèce vivante d'Europe (Pl. leucostoma, Millet, 1813), pour laquelle il est repris maintenant par beaucoup de malacologistes. Quoi qu'il en soit de cette question embrouillée de synonymie, le l'anorbe fossile de Saint-Ouen, auquel se rattache l'annulatus de Bouillet, appartient à un grand type polygyré répandu dans les terrains tertiaires inférieurs.

De même, les Pl. planulatus et Pl. Bouilleti appartiennent ou se relient à des types répandus dans les calcaires de SaintOuen ou dans les «sables moyens » supérieurs des environs de Paris.

Enfin, les Bythinia écrasées d'Espaly donnent lieu à une observation semblable. Quelles qu'elles soient, elles me paraissent appartenir à ce groupe particulier qui commence dans l'éocène moyen par le Byth. microstoma du calcaire grossier. reparaît ensuite dans les marnes blanches de Pantin, et paraît s'éteindre au niveau du calcaire de Brie et dans le tongrien de Belgique (Byth. plicata, d'Arch.; Byth. truncata, Brard (Duchasteli, Wyst) (1).

En résumé, les coquilles d'eau douce des calcaires du Puy indiqueraient au moins autant d'attache avec les types précédents ou éocènes (au sens français ordinaire de ce terme paléontologique et en y comprenant l'époque paléothérienne) que de tendance vers les types miocènes postérieurs; ce sont des types qui sont à cheval sur les deux époques, et dont le caractère correspond bien à celui de cette période intermédiaire que les auteurs allemands ont appelée oligocène. Je serais d'ailleurs embarrassé, je l'avoue, pour tracer une ligne de démarcation bien précise, surtout au point de vue des

(1) J'ai rappelé dans le Journal de conchyliologie (vol. XVII, pag. 90) que ces espèces remarquables par l'obliquité et le bourrelet marginal de l'ouverture et par la troncature habituelle de la spire qui leur donne quel que ressemblance avec les truncatella, pourraient être l'objet d'une coupe qui a été proposée par M. Wyst sous le nom de Forbesia, M. Frauenfeld (in Paludina, p. 41) a fait remarquer que ce nom générique avait été déjà employé. J'ai donc proposé d'y substituer celui de Wystic.

faunes terrestres ou d'eau douce, entre l'éocène supérieur et le miocène inférieur, ou, en d'autres termes, entre l'oligocène inférieur des allemands et l'oligocène moyen. Et, pour ce qui est des calcaires de Ronzon, je me contente de dire que, d'après toutes les considérations paléontologiques, ils appartiennent à ce groupe de terrain qui, à Paris, s'étend depuis, et y compris, les marnes à Limnoa strigosa jusqu'au calcaire siliceux de la Brie; et je suis disposé à les classer, par l'examen des coquilles, plutôt à la partie inférieure de ce groupe qu'à sa partie supérieure; c'est-à-dire à les mettre au niveau des marnes vertes ou des marnes à Cyrènes, si ce n'est même des marnes à Limnia strigosa, plutôt qu'au niveau du calcaire de Brie qui termine cette petite série, et dans lequel les types précédents de Limnées et de Planorbes sont remplacés par des types tout à fait différents et plus voisins de ceux des meulières supérieures.

A un autre point de vue, l'étude de ces fossiles m'a amené aussi à reconnaître que le niveau des calcaires de Ronzon se retrouve très-probablement dans le bassin de Brioude et dans celui de Clermont (à Corent, à Cournon, à la base de la montagne de Gergovia, etc.) dans les calcaires marneux à Planorbis annulatus et Limnæa ampullaria de Bouillet. Je regrette de n'avoir pas pu poursuivre sur le terrain ce rapprochement qui est conforme aux indications fournies par les vertébrés recueillis à Bournoncle Saint-Pierre et ailleurs.

M. Sauvage fait la communication suivante :

Note sur les poissons du calcaire de Ronzon, près le Puy-en-Velay; par M. H. E. Sauvage.

Dans sa liste des animaux du calcaire de Ronzon, liste donnée lors de la session des Sociétés savantes du Puy-en-Velay, M. Aymard inscrit sous le nom de Pachystetus gregatus les poissons découverts par lui dans cette localité si célèbre.

Pour le savant paléontologiste que nous venons de citer, l'ichthyolite de Ronzon se rapporte à un genre nouveau, le genre Pachystetus (poitrine épaisse); ce genre n'a été ni décrit, ni figuré. Nous étant trouvés au Puy, nous avons pu étudier la faune ichthyologique de Ronzon, grâce à l'extrême obligeance

de MM. Aymard et Vinay qui ont mis leurs riches collections à notre disposition.

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L'exemplaire sur lequel M. Aymard avait créé son genre est altéré par la fossilisation. Lorsqu'on a des exemplaires bien conservés, on voit que ce genre ne peut se séparer des Lebias par aucun caractère, et que l'espèce que nous étudions vient se placer entre le L. cephalotes d'Aix et le L. Meyeri de Francfort.

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n°3

Il est digne de remarque que la classe des poissons ne compte qu'une seule espèce à Ronzon, alors que toutes les autres classes du règne animal y sont si largement représentées.

Ce poisson appartient d'ailleurs au groupe (celui des Cyprins et des Cyprinodontes) le plus abondant dans tous les cours d'eau de l'époque actuelle; comme aujourd'hui, dès l'époque tertiaire il formait la principale masse de la population des lacs (Agassiz).

Les Lebias de Ronzon sont de très-petite taille; comme leurs analogues de nos jours, ils devaient vivre en troupes serrées et se nourrir de matières organiques en décomposition, de petits insectes, de vers, de substances végétales que leurs dents aiguês pouvaient déchirer. Élancés, à nageoires caudale et anale longues, ils étaient parfaitement disposés pour nager rapidement. C'est ce que va nous démontrer l'étude de leur squelette.

Lebias Aymardi Sauvage.

(Pachystetus gregatus Aymard.)

Formes générales. -Poisson de très-petite taille, élancé, plus épais au niveau de la nageoire anale, près de 5 fois plus long que haut.

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Tête. Tête un peu plus longue que haute, contenue 4 fois dans la longueur totale du poisson, assez grosse.

Ligne du front peu inclinée, un peu bombée, se continuant avec la ligne générale du corps. Frontal principal large.

Oil assez grand, arrondi, situé en avant de la moitié antérieure de la longueur de la tête, situé bas, au niveau de la bouche. Sous-orbitaires grands.

Bouche peu fendue, la mâchoire inférieure devant déborder très-légèrement la supérieure.

Dents fortes, pointues (fig. 5 sont représentées deux dents grossies). Mâchoire inférieure aplatie horizontalement.

Opercule grand, allongé. Sous-opercule grand, de forme lozangique. Pré-opercule grand, coudé presque à angle droit. Interopercule étroit et allongé. Toutes les pièces operculaires. sont lisses. Elles sont représentées grossies fig. 4.

Rayons branchiostéges forts, paraissant être au nombre de 5; le quatrième est le plus fort.

Colonne vertébrale et côtes. Colonne vertébrale assez forte, très-relevée dans la région abdominale, si on la compare à celle des L. Meyeri et cephalotes. Les vertèbres, un peu plus longues que hautes, sont au nombre de 32, dont 20 caudales et 2,10 abdominales; 10 vertèbres sont en arrière de la dorsale, 4 entre la ventrale et l'anale.

Les côtes fortes, faiblement arquées en avant, sont au nombre de 10 paires; elles arrivent jusqu'au bord de la cavité thoracique. Celle-ci, comme dans le Lebias cephalotes, est remplie par une matière noirâtre, reste du foie qui, comme chez tous

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