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dépressions jusque-là émergées, ou un abaissement de la région en question, ce qui évidemment peut être dû à une oscillation unique comme à des oscillations fractionnées qui se se-raient lentement continuées jusqu'à la fin de l'oolithe inférieure. A cette époque, M. Hébert a prouvé que le mouvement d'affaissement se produisait vers l'est.

Alors aurait commencé l'oscillation en sens contraire, que je ne prétends point rattacher, bien entendu, aux mouvements généraux de la masse entière, pour la petite région dont je crois au contraire que le mouvement d'ensemble devait et pouvait se fractionner en mouvements secondaires, se faisant sentir plus vivement en un point que dans un autre, même voisin, mais soustrait à son influence, ou la subissant dans des conditions différentes. Ainsi, dans le cas actuel, ce que je viens d'exposer semble indiquer que le retrait des eaux du Bieymard aux Vans s'effectuait en coulant de l'ouest à l'est, précisément le contraire de ce qu'aurait dû produire le relèvement général qui s'opérait alors en sens opposé. Mais je ne vois rien d'impossible à cela, rien même qui attaque le résultat général indiqué par cette théorie.

De quelque façon que se soit fait le mouvement, il a provoqué la retraite des eaux, qui auront peut-être, si cette retraite a été tant soit peu brusque, pu commencer à détruire ellesmêmes une partie de l'œuvre qu'elles venaient d'accomplir lentement, laissant aux phénomènes naturels ordinaires le soin de l'achever, ou même d'exécuter à eux seuls cette œuvre de destruction.

Arrivé à Villefort, je poursuis l'indication des gisements, en allant recommencer au nord-ouest, à l'extrémité du bras de mer qui se prolongeait jusque dans la région supérieure du bassin actuel du Chassezac.

Gisements de la haute vallée du Chassezac.

Il ne m'a point été possible encore d'aller visiter cette contrée, où existent des causses, ou plateaux calcaires. Leur existence m'est signalée près de Chasseradès :

1o Au hameau de l'Estampe, dans la direction du Bleymard; 2o Au hameau du Mas, entre Chasseradès et Puy-Laurent, où existe précisément un centre de fabrication de chaux pour la contrée environnante;

3o Au hameau de l'Hermet, en face de Puy-Laurent;

4o Au hameau de la Jare, près Prévenchères, au sud-ouest. Ces quatres lambeaux sont alignés de l'ouest à l'est, 20 degrés sud.

Je connais ce dernier gisement. Il m'a montré l'infralias à peu près complet, mais non recouvert. Je le décrirai ci-après. En ce qui regarde les trois premiers, je ne suis encore en mesure d'affirmer qu'une chose: c'est l'existence certaine du lias moyen au hameau du Mas, et précisément de sa partie supérieure.

Les échantillons de roche que j'ai envoyé recueillir en ce point aux environs du four à chaux sont des grès fins et grossiers et des calcaires gréseux absolument identiques avec ceux qui composent le lias moyen de Bergougnon et de Pomaret, et ils contiennent exactement les mêmes fossiles. La similitude est telle entre ces restes et les roches qui les renferment, que, si les échantillons de ces diverses provenances étaient mélangés ensemble sans qu'on eût pris la précaution de leur appliquer des marques distinctives, il deviendrait impossible de pouvoir les rapporter à leurs gisements respectifs.

Des calcaires dolomitiques rencontrés dans ces échantillons indiquent le lias inférieur. Aucune de ces diverses roches ne pouvant être exploitée pour chaux, l'agent que j'avais chargé de faire ces recherches, qui d'ailleurs n'étaient point destinées à un but géologique, mais seulement à savoir si je pouvais trouver là des matériaux propres à fournir des moellons d'appareil et de la pierre de taille, n'a recueilli que ceux qui lui paraissaient propres à remplir ce but, et n'a nullement songé à m'envoyer les calcaires de l'infra-lias qui doivent là comme ailleurs alimenter les fours à chaux.

La cote indiquée par la carte d'État-major est 1033 au hameau du Mas. On voit que les calcaires s'y rapprochent trèssensiblement des niveaux qu'ils occupent dans la vallée de l'Altier.

Gisement de la Fare.

A une demi-lieue au plus de Prévenchères, à l'ouest, en appuyant un peu au sud, un petit mamelon en cône tronqué, que l'on aperçoit de loin parce qu'il est isolé au milieu du sol environnant, est recouvert d'une mince calotte de calcaire, qui forme une petite plate-forme circulaire de 160 mètres environ de diamètre.

De tout temps cette butte a été exploitée par des fabricants

de chaux pour l'usage des localités environnantes, et, comme d'ailleurs le bois manque absolument dans cette région, on cuisait cette chaux avec du genêt. On doit voir quel singulier produit on pouvait ainsi obtenir; aussi les trois quarts du temps les fournées entières étaient perdues, et il était rare qu'on en réussit une de temps à autre. L'incertitude de pareille fabrication se reconnaît à la multitude de fours ruinés qu'on rencontre sur ce mamelon. L'industriel, dégoûté, était remplacé par un autre qui établissait un nouveau four et était forcé de l'abandonner bientôt, après de nouvelles tentatives malheureuses. Aujourd'hui tout s'est régularisé, et la fabrication se fait à la houille.

Les grès, quoique très-amincis, s'y voient pourtant très-bien sur le revers est, au-dessus des schistes modifiés.

Le reste de l'infra-lias y est fort beau. S'il n'est pas tout à fait complet, il doit n'y manquer au plus que quelques couches, et j'y ai retrouvé en abondance, dans les champs sur le revers sud, à 100 mètres à l'est du four à chaux, la plupart des fossiles des autres gisements et de plus quelques espèces que je n'avais point rencontrées ailleurs.

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Au-dessus des schistes rouge violet on trouve :

A. Grès grossier, peu agrégé, se décomposant en sable avec la
plus grande facilité et ne paraissant qu'en 'petites] lentilles,
dans les petits plis creusés par les eaux. Au plus......
B. Grès vaseux, [calcaires siliceux à grains nombreux de quartz

........

Chemin vicinal.

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2,00

Report...

translucide très-petits, formant des taches bleues vitreuses
dans une pâte brun chocolat très-foncée, se délitant en pla-
quettes très-minces. Sans fossiles,......

C. Calcaire gris marneux et petites couches de marnes gris noi-
râtre, à Ostræa sublamellosa, Pecten Thiollierei.....................
D. Lumachelles de calcaire gris marneux avec nombreuses A.
planorbis, Cardinia, etc..............
E. Calcaire gris bleu à pâte très-fine, vif et non argileux, exploité
pour chaux........

......

F. Calcaire noduleux, à rognons irréguliers, arrondis, fortement unis ensemble sans ciment interposé. Roche très-dure à attaquer au marteau, mais facilement désagrégée par l'action atmosphérique, et jonchant le sol de ses débris......

G, Calcaire grossier, dur, fendillé, sans fossiles, exploité pour chaux, surtout anciennement,

H. Calcaire de même nature que le précédent, à nombreux débris d'Entroques. Rares échinodermes..

Puissance totale.....

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Gisements de la Champ du Roure, de la Garde et des Balmelles.

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Les dépôts que je réunis ici, parce qu'ils formaient autrefois un plateau très-vaste qui se continuait dans l'Ardèche, où M. Dalmas le marque sur sa carte, entre Sainte-Marguerite et Montselgues, et aussi sur le versant nord de la montagne de Malons, ne présentent absolument que les grès de la base non recouverts d'autres sédiments. Ils reposent en partie sur les schistes, toujours dans ce cas modifiés au point de contact, en partie sur les granites qui ont imprimé à cette région un tout autre relief que celui de la vallée d'Altier.

En retraçant les contours du plateau, on trouve que ce dernier formait à peu près une circonférence de 9 à 10 kilomètres de diamètre.

Le niveau est un peu inférieur à celui des autres grès, et la carte donne les cotes suivantes :

Plateau de la Champ du Roure, 905 au sud, 962 au nord; Plateau de la Garde, 856;

Plateau des Balmelles, 826 et 837;

Sainte-Marguerite à Montselgues, 974 sud, 1027 centre, 1060 nord;

Les lambeaux qui unissent les Balmelles au Mas de l'Air, 845;

et du Mas de l'Air, en descendant aux Vans, ces cotes s'abaissent beaucoup, et à la Rousse, dernier point qu'aient encore atteint mes recherches, l'altitude des grès ne dépasse pas 600. Je n'ai point vu les grès de Montselgues. J'en parle, parce qu'ils sont figurés sur la carte de M. Dalmas.

Trois crevasses principales, très-étroites, aux parois presque à pic, aux bords singulièrement déchiquetés, ont profondément découpé ce plateau dans trois directions, au sein même des granites, jusqu'à 250 à 300 mètres au-dessous des plateaux.

Dans l'une s'engouffre l'Altier, qui, peu avant Villefort, à Bayard, dévie sensiblement de sa direction générale et oblique au nord-est. Elle a séparé au sud le plateau actuel des Balmelle.

L'autre reçoit le Chassezac, qui oblique, au contraire, vers le sud-est, et coule à partir d'Albespeyres, près de la Garde, au fond d'une gorge excessivement pittoresque.

Dans le triangle ainsi compris entre ces deux crevasses et la route de Villefort à Langogne se trouve isolé à son tour le plateau de la Garde, siége le plus actif de l'exploitation industrielle des grès, qui fournissent à la contrée d'excellents matériaux de construction, et sont une ressource précieuse, sans laquelle on ne pourrait avoir recours qu'aux granites, dont la mise en œuvre coûterait cinq à six fois plus cher.

La troisième crevasse enfin, non moins grandiose que les deux autres, a ouvert le plateau du nord au sud et séparé celui de la Champ du Roure de celui de Montselgues. La rivière de Borne, qui coule dans le fond, est la limite des départements de la Lozère et de l'Ardèche. Les trois cours d'eau viennent converger en un point unique, Sainte-Marguerite, pour, un seul d'entre eux, le Chassezac, conserver son nom et continuer encore pendant une lieue ou deux d'occuper le fond d'une fente très-resserrée, avant de voir son bassin s'élargir, en atteignant la plaine des Vans.

Dans cette région étendue les grès acquièrent une puissance tout autre que celle que nous avons pu leur voir jusqu'ici.

Bien que ces grès puissent rigoureusement présenter quelques légères différences avec ceux que j'ai suivis dans leurs divers gisements, au-dessous des calcaires de l'infra-lias, il me semblerait difficile de pouvoir les en séparer. Comme ils ne sont pas recouverts, ou que, lorsqu'ils le sont, comme au Mas de l'Air, et en descendant sur les Vans, c'est par des calcaires

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