Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

serait le même, mais peut-être encore un peu plus élevé que celui signalé déjà par M. Ébray et autres dans l'Ardèche.

Je dois ajouter que la superposition de l'oolithe inférieure, en concordance, sur les grès infraliasiques, n'est point dans ce pays un fait isolé et spécial au Mas de l'Air, et que déjà je l'ai retrouvé se représentant de la même manière, à 4 ou 5 kilomètres de là, dans le premier dépôt calcaire que coupe la route des Vans, le seul que j'aie encore pu explorer sérieusement.

Les fucoïdes ne s'y voient pas, mais à leur place est un petit dépôt de marnes bleues à Posidonies. Ces marnes, malheureusement, bien qu'elles renferment une assez grande quantité d'empreintes, Ammonites et autres, sont si friables et coupées en feuillets tellement minces, que les fossiles trèsaplatis qu'elles renferment se réduisent en poussière, aussitôt qu'on cherche à les détacher.

Je rédigerai donc probablement une note à ce sujet, car ce fait est doublement important, d'abord parce qu'il détruit une erreur qu'ont reproduite déjà, sur la foi de M. Hébert, des ouvrages récents (voir Stoppani, Dumortier, qui citent comme localités typiques de l'infra-lias la localité des Balmelles, la Paléontologie française qui figure une Térébratule de l'oolithe inférieure, comme la gregaria).

Ensuite, parce qu'il est le trait d'union qui établit la parfaite continuité des dépôts jurassiques à travers le plateau central.

Je suis peut-être entré dans des détails qui pourront paraître oiseux, mais je crois que dans une étude relative à une contrée aussi inconnue encore que celle où je me trouve, il est de beaucoup préférable de dire trop que trop peu.

J'ai pris d'ailleurs trop de soin d'indiquer en toute occasion ce que je n'ai pu voir ou faire, que l'on reconnaîtra par la minutie précisément que je n'ai pas craint d'apporter dans mon travail, que je ne le considère moi-même tout au plus que comme une simple ébauche, que je m'efforcerai de compléter autant que je le pourrai, dans le temps qu'il me reste encore à passer ici, moins d'un an sans doute, mais qui, dans aucun cas, ne saurait être inutile à ceux qui y viendront après moi.

Séance du 16 novembre 1868.

PRÉSIDENCE DE M. DE BILLY, VICE-PRÉSIDENT.

M. Louis Lartet, secrétaire, donne lecture du procèsverbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée.

Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Président proclame membres de la Société :

MM.

BOISSAUVEUR, ancien officier d'administration de la marine, rue Cherroy, 6, à Paris-Batignolles; présenté par MM. Ch. Sainte-Claire Deville et Fouqué.

DUGNIOLLE (Maximilien), professeur de minéralogie et de géologie à l'Université, coupure rive gauche, n° 57, à Gand (Belgique).

MICHEL-LEVY, ingénieur des mines, au Val-de-Grâce, à Paris; présenté par MM. Gruner et Delesse.

SERRE (le comte François-Gaston de), rue Las Cases, 8, à Paris; présenté par MM. Daubrée et Ch. d'Orbigny.

STŒEHR (Émile), directeur des mines, villa Schwarzenberg, sulla costa, à Florence (Italie); présenté par MM. J. Capellini et G. de Mortillet.

Le Président annonce ensuite deux présentations.

DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ.

La Société reçoit :

De la part de M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, Exposition universelle à Paris en 1867. Notices sur les collections, cartes et dessins relatifs au service du corps impérial des mines; in-8, 346 p.; Paris, 1867; chez Paul Dupont.

De la part de M. Ch. L. Frossard, Notice géologique sur le pic Péguère; in-8, 8 p., 1 pl.; Bagnères-de-Bigorre, 1868; chez J. Cazenave.

De la part de M. E. Jacquot, Description géologique et minéralogique du département de la Moseile (avec coopération de MM. O. Terquem et Barré); in-8, 490 p., 5 pl.; Paris, 1868...

De la part de M. Alph. Milne-Edwards, Note sur l'existence d'un Pélican de grande taille dans les tourbières d'Angleterre; in-4, 9 p., 1 pl.; Paris.....

De la part de M. V. Raulin, Éléments de géologie (Géologie de la France); in-12, 282 p., 1 pl.; Paris, 1868; chez L. Hachette et C.

De la part de M. Achille de Zigno, Descrizione di alcune cicadeacee fossili rinvenute nell'oolite delle Alpi Venete; in-8, 16 p., 1 pl.; Venise, 1868; chez Antonelli.

M. Eug. Jacquot présente la description géologique de la Moselle (voir la Liste des dons), qu'il a rédigée, à l'appui de la carte de M. Reverchon, avec le concours de MM, O. Terquem et Barré.

M. Tabariés de Grandsaignes fait la communication suivante :

De quelques terrains cristallins, sédimentaires et glaciaires de la Corse; par M. Tabariés de Grandsaignes.

Je viens de visiter quelques régions des moins explorées de la Corse, et je présente à la Société les principaux résultats de cette étude.

Terrains porphyriques.— J'ai cherché à reconnaître l'étendue du terrain porphyrique qui apparaît depuis les golfes de Galeria et de Porto jusqu'au Niolo, et à déterminer l'âge de ces porphyres. Quant à l'étendue, elle est double, à peu près, de celle qu'on lui assigne sur les cartes. Le porphyre occupe, en effet, d'une part, la presque totalité des terrains de la côte occidentale, appelés terrains à combustible par M. Pareto, de l'autre, tout le massif du Monte Cinto, désigné comme granitique sur la carte du même géologue.

Il paraît y avoir des porphyres de trois ou quatre époques différentes, bien distincts par la direction de leurs filons et leur coloration.

1o Le porphyre rose, le plus ancien, qui forme la base et la

masse du système porphyrique. Je l'ai rencontré dans le bois d'Asco, dans celui de Carrozica, jusqu'au sommet de la Piedrella, dans l'intérieur du vallon de Marsolino, sur un coteau voisin de la mer, le long de la Spovata où il devient orbiculaire sans changer de composition, et contient des orbes de quarante centimètres de diamètre, dans la forêt de Filosorma, au bas de la falaise de Girolata, au-dessus de Curzo, au-dessus de Porto, en face d'Otta, enfin dans le Niolo. Lorsqu'il est en filon, il paraît avoir la direction N. S. coïncidante avec celle du soulèvement de la Corse.

2 Un porphyre blanchâtre, qui paraît être venu recouvrir celui-ci ou former sa partie supérieure; on ne le trouve que dans la vallée de la Sposata.

3o Un porphyre vert, qui coupe les deux précédents en filons presque verticaux, dirigés de l'Ouest à l'Est, c'est-à-dire perpendiculaire à la direction du système de la Corse. La façon dont il pénètre les deux porphyres précédents confirme dans la pensée que ceux-ci ne sont pas du même âge. En effet, le porphyre vert coupe le rose en filons larges, non ramifiés, d'un vert intense, sans se mêler à la pâte traversée; il se montre, au contraire, dans le porphyre blanc, en ramifications plus étroites, plus nombreuses, d'un vert plus pâle, et qui colorent plus ou moins, dans leur voisinage, la roche encaissante. On voit trois exemples remarquables du premier état dans la falaise de Girolata et sur la route de Porto, à quatre kilomètres au nord de ce petit port. On en voit de plus nombreux du second, sur la route de Galeria, à la Bocca di Parma Sottana,

4° Un porphyre gris, qu'on ne trouve que dans le bassin de la Girolata, associé à des schistes anthracifères qu'il a disloqués et renversés. Comme il n'est pas traversé par le porphyre vert, il me semble le plus récent de tous,

Mais quel est l'âge absolu de ces divers porphyres? C'est ce qu'il est difficile de découvrir. Le porphyre rose paraît se lier au granite, qui forme la moitié occidentale de l'île, soit par des passages au granite porphyroïde, comme à Girolata et à Porto, soit par la nature de certaines montagnes, qui présentent tout un versant granitique et l'autre porphyrique, comme la Piedrella, entre Asco et Calensana et la colline de Marsolino, entre Calensana et Galeria. Le porphyre gris a surgi pendant ou peu après la période primaire.

Terrains primaires. -Les terrains à combustible de M. Pareto doivent être rangés parmi les terrains primaires, Ils se compo

[ocr errors]

sent, dans le bassin de la Girolata: 1° du dépôt anthracifère d'Osani subordonné à des grès et à des schistes argilo-calcaires gris, brisés par l'éruption du porphyre gris dont j'ai parlé plus haut et à un calcaire noir, pyriteux, à veines de spath en contact avec l'anthracite. Ce charbon paraît peu abondant et de mauvaise qualité; l'exploitation en est abandonnée. La grande route coupe cette formation sur une étendue d'environ six kilomètres. 2o D'un dépôt d'anthracite plus abondant et récemment découvert, au sommet d'une pointe de porphyre rose, appelée Il Forno, à trois kilomètres O. de Girolata. Dans le bassin de la Spovata, d'un dépôt de calcaire gris bleuâtre, sans apparence de stratification, traversé par un réseau de veines spathiques et enclavé au milieu du porphyre. Ce dépôt m'a paru d'origine éruptive, d'après sa structure et sa position, et, à raison de sa proximité, je le crois du même âge que celui d'Osani.

Terrains secondaires. J'ai retrouvé, à deux kilomètres S. O. d'Asco, un curieux gisement sédimentaire signalé seulement par Barral, en 1783. Au milieu du granite, et à vingt kilomètres au moins des terrains sédimentaires les plus voisins, se trouve une formation composée, dans sa partie supérieure, à l'endroit où elle est coupée par le chemin d'Asco à Calensana, de schistes argileux noirs, ayant exactement l'apparence des ardoises d'Angers, et, plus bas, d'un calcaire gris stratifié, le tout en couches parfaitement horizontales. Je ne puis m'expliquer l'apparence et la situation de ce dépôt, qui descend jusqu'au fond de la vallée, qu'en le considérant comme un dépôt sédimentaire lacustre, dont les couches calcaires inférieures proviennent de sources chargées de carbonate de chaux, et les couches argileuses supérieures du lavage des terres environnantes par les eaux atmosphériques. Il serait difficile et même impossible de l'expliquer par une dénudation; car, d'une part, il forme le fond de la vallée et non pas le sommet d'une pointe; de l'autre, il est dominé de tous côtés par des montagnes granitiques, sauf si l'on descend pendant plus de vingt kilomètres le cours extrêmement sinueux du fleuve Asco, qui ne présente, dans ce parcours, aucun vestige de terrain sédimentaire. On peut se représenter la situation du dépôt par la coupe suivante :

« ZurückWeiter »