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brun; la tourmaline y est fréquente. Sans former d'amas isolés importants, cette variété se présente en larges veines et masses irrégulières, enchâssées au milieu du granite ordinaire à grains moyens; il est surtout commun au contact des micaschistes et roches de transition ou secondaires, toujours, dans ce cas, plus ou moins métamorphiques.

Les minéraux à base de magnésie ne sont pas rares sur plusieurs points et sont parfois assez abondants pour donner à la roche une physionomie spéciale; l'amphibole lamelleuse verte se substitue quelquefois au mica en s'associant à du feldspath du sixième système d'un gris blanc, à de l'orthose blanc ou rose et à du quartz gris en petite quantité; cette amphibole donne à la roche l'aspect d'une véritable syénite verdâtre ; cette syénite est surtout abondante aux pourtours des divers massifs granitiques et au contact du granite de la frontière et des roches anciennes, comme dans le bassin de Quérigut; on la retrouve, du reste, en quantités plus ou moins considérables, aux bords extrêmes de tous les bassins granitiques, comme à Tarascon, Vicdessos, Quérigut, Lacour, Castillon, où elle constitue parfois de véritables formations; ces syénites passent toujours aux granites par degrés insensibles en perdant lentement leur amphibole, peu à peu remplacée par le mica à mesure qu'on marche des bords de la formation primitive vers son centre.

Parfois, dans les mêmes conditions, l'amphibole est remplacée par les minéraux magnésiens hydratés, tels que le talc et la chlorite, et la roche devient une protogine; cette substitution au mica d'un minéral magnésien, comme dans le cas précédent, se fait rarement au centre des massifs primitifs, mais surtout à leurs limites extrêmes, au voisinage des couches de transition ou secondaires; cette variété granitoïde est beaucoup plus rare que la syénite; elle forme surtout des amas infiniment moins importants et plus irréguliers; elle a cependant pu être constatée un peu partout et surtout dans les régions de Quérigut, Tarascon, Vicdessos et Castillon.

Les roches granitoïdes, formées principalement de minéraux à base de magnésie, pauvres en silice et essentiellement basiques, désignées sous le nom générique de roches ophitiques, sont rares dans les formations granitiques; elles sont trèscommunes au voisinage du granite; assez souvent elles se rencontrent au contact du granite et de roches sédimentaires variées; mais, dans la presque totalité des cas, on trouve dans leur voisinage des ophites identiques en relation évidente avec

les formations sédimentaires auxquelles l'ensemble est naturellement rapporté.

Je n'ai constaté que sur un seul point des roches ophitiques en relation bien nette avec le granite dans lequel elles sont encaissées, assez loin de toute formation sédimentaire.

Ce point assez remarquable est situé dans le canton de Quérigut, un peu en avant du village du Pla et au fond du ravin de la Bruyante, sur le bord du chemin qui conduit du Pla au hameau de Carcanières.

Tout le plateau de Quérigut est constitué par un granite porphyroïde à larges cristaux d'orthose, transformé presque partout, du moins à la surface, en arènes sableuses.

Au milieu de ces arènes, vers un vieux pont qui portait autrefois la route de l'ancienne forteresse de Montlouis à travers le Quérigut, sont deux affleurements ophitiques, formés de diorite ordinaire verdâtre à deux éléments, feldspath labrador, pauvre en silice, gris verdâtre, compacte, avec cristaux lamelleux d'amphibole vert-poireau; la roche est grenue et à son centre est assez dure; elle se décompose facilement à la surface et sur ses bords et donne des arènes jaunâtres granitiques qui entourent l'amas ophitique.

Le tableau suivant précise la situation de ces affleurements, très-rares dans les masses granitiques.

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La formation des micaschistes entoure en forme d'auréole irrégulière à peu près tous les massifs granitiques à leur voisinage des schistes anciens; elle est au contraire assez rare et très-mince autour du granite quand il est en contact direct avec les formations secondaires.

Le micaschiste est généralement formé de larges feuillets de mica et lits siliceux, à structure entrelacée, empâtant à l'intérieur des noyaux quartzeux; il passe tantôt au granite par de larges bancs alternants de pegmatite et gneiss, tantôt aux schistes ordinaires anciens par des schistes siliceux, feldspathiques, micacés, et parfois même amphiboliques; il est riche en macles variées.

Assez fréquemment, le talc, à base de magnésie, se substitue au mica et donne des talcschistes soyeux et doux au toucher; cette substitution est irrégulière et se rencontre sur presque tous les points où le micaschiste affleure.

Par places, le talc s'isole en couches pures; il est blanc, à peine teinté de vert, et donne lieu à quelques exploitations dont une à la montagne de Lordat, tout près du pic de Saint-Barthélemy; sur ce point, le talc forme deux belles couches parallèles: l'une inférieure, de 3 mètres, séparée en deux par un banc de schiste talqueux de 0,30; l'autre supérieure, de 2 mètres; ces bancs sont enclavés dans des schistes micacés tout près de leur contact avec les granites, et reposent en stratification régulière sur ce dernier.

Des traces de talc existent dans les mêmes conditions, sans être exploitées, sur plusieurs points du département, entre autres à Rabat.

Je n'ai jamais eu l'occasion de constater dans cet étage des micaschistes la présence de roches ophitiques.

III. SILURIEN INFÉRIEUR.

Les schistes du terrain silurien inférieur, tantôt simplement feuilletés ardoisiers, tantôt pyriteux, disposés en assises plus ou moins épaisses, à cassure pseudorhomboédrique, ont dans le voisinage des terrains primitifs une tendance à s'adjoindre des minéraux à base de magnésie et à prendre une texture plus ou moins métamorphique.

Entre les feuillets s'interposent des lits minces de mica ou tale, la roche devient luisante et satinée, et passe au micaschiste et au taleschiste; parfois même le talc s'isole en bancs réguliers et purs de 0,50 à 1 mètre, comme dans les montagnes de Mauzone, entre Montferrier et Montségur, et devient exploitable; il est presque blanc, légèrement verdâtre et inférieur en qualité à celui des micaschistes de Lordat.

Soc. géol., 2 série, tome XXVI.

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Sur d'autres points, le contact des granites et micaschistes développe dans les schistes siluriens des cristaux en fines aiguilles de macles, dypire, amphibole, chlorite, stéatite, pyrites, grenats et autres minéraux variés.

Le talc est surtout commun dans ces conditions; sur de grandes étendues il transforme les schistes siluriens en schistes talqueux et satinés, parfois riches en minéraux métalliques, galène, blende et pyrites, comme dans les hautes montagnes d'Aulus, Ustou et Sentein.

Ces mêmes schistes talqueux ont dans certains bancs une tendance à une structure plus métamorphique; la masse intérieure se transforme en une pâte dure, compacte, verdâtre, présentant à la loupe un aspect cristalloïde, au milieu de laquelle se développent des cristaux bien visibles d'amphibole verte en aiguilles fines et allongées; ces cristaux se présentent surtout bien nettement sur les surfaces polies par les eaux ou dans les bancs légèrement décomposés à la surface, où les cristaux d'amphibole apparaissent nettement en saillies sur la pâte. jaune, verdâtre, un peu terreuse. Ce fait de schistes talqueux transformés par métamorphisme en bancs réguliers, à apparence porphyroïde, concordant avec les schistes ordinaires encaissants, est des plus communs dans la formation silurienne qui constitue les hautes montagnes frontières d'Aulus, Ustou et Sentein; et il n'est pas rare de trouver dans leur voisinage des gisements métalliques plus ou moins considérables de galène, blende ou pyrites, disposés comme eux en concordance de stratification avec les schistes talqueux qui les enclavent.

L'étage des schistes siluriens métamorphiques ou non présente un petit nombre d'amas de roches ophitiques dont le détail est le suivant :

1° Amphibolite de Boutadiol. - Dans le Quérigut, à l'extrémité supérieure du vallon d'Artigues, quartier de Boutadiol, est un gisement considérable de fer magnétique, accompagné en son toit d'une masse d'amphibole pure, verte et fibreuse. L'ensemble est compris au voisinage immédiat de roches primitives syénitiques qui ont fortement métamorphisé les assises de transition, en y produisant des injections fréquentes de syenite, pegmatite et quartz.

Aux environs du gisement, on remarque de fréquentes alternances pseudostratifiées de gneiss, micaschistes, granite et calcaire cristallin; un affleurement étendu de roches amphiboliques et grenatifères marque la présence du gîte métallique

entre une syénite gneissoïde faisant toit et un calcaire saccharoide, siliceux et dolomitique faisant mur.

La salbande du toit se compose d'amphibole lamelleuse, passant insensiblement à la syénite d'une part et d'autre part au minerai; la salbande du mur est formée de grenat almandine, tantôt cristallisé, tantôt en roche se perdant insensiblement dans le minerai de fer.

L'amphibole imprègne les masses primitives du toit qu'elle transforme en syénites et les calcaires du mur où elle donne de belles hémitrènes (calcaires saccharoïdes dolomitiques cribiés de cristaux d'amphibole verte en fines aiguilles).

L'affleurement d'amphibolite pure a une faible étendue et a'a guère que quelques mètres de long sur à peu près un mètre de largeur moyenne.

2o Diorite de Lordat. En montant de Garanou à Lordat, vallée d'Ax, on recoupe une série schisteuse plus ou moins ardoisière, qui vers Garanou donne quelques exploitations pour ardoises; ces schistes, appartenant au silurien inférieur, présentent de fréquents filons de quartz concordant avec les couches auxquelles sont reliés des gisements de fer oligiste, exploités parfois, comme à Albiès et Lassur.

Un peu au-dessus de Vernaux, ces schistes enclavent un amas ophitique paraissant orienté en bancs grossiers assez réguliers, concordant avec les couches schisteuses qui l'enclavent au nord et au sud; cette roche parfois dure et compacte, surtout à son centre, appartient à la variété dite diorite, formée de feldspath gris verdâtre, un peu altéré et compacte, souvent terreux, avec cristaux d'amphibole verte bien visible, surtout dans les régions un peu décomposées.

Elle présente de petites cavités ovoïdes et bulleuses, remplies d'oxyde de fer, argile ou sable, et est alvéolaire; sur ses bords elle passe à un ophite très-grossier, presque terreux, et à des wakes ocreuses à forte odeur argileuse.

Enclavée au nord et au sud dans les schistes siluriens, elle se termine du côté de l'ouest sous le château de Lordat, contre une petite formation de calcaire griotte, rouge et blanc, à Nautiles, qui parait devoir être rapporté à l'étage dévonien; elle en reste séparée par des amas grossiers, siliceux, en forme d'éponges quartzeuses, et des marnes argileuses griottiformes vertes et rouges.

Cet amas dioritique, plus ou moins terreux et celluleux, peut avoir 100 mètres de puissance et affleure en concordance

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