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C'est en partant de ces deux principes que j'ai pu résoudre la question.

Disposition des filons de carbonate de chaux dans le massif jurassique de la Porte-de-France.

Les terrains jurassiques et le lias sont traversés par une multitude de filons et de veines de carbonate de chaux. Dans certaines localités ces filons paraissent, au premier abord, obéir à des inclinaisons diverses; mais en les examinant plus attentivement on s'aperçoit bientôt qu'ils se coordonnent à deux inclinaisons principales : 1° inclinaison dépendant d'une perpendiculaire à l'inclinaison des couches; 2° inclinaison parallèle à la stratification. Les faits se vérifient à Grenoble même dans les anciennes carrières contre lesquelles sont adossés les fours à ciment de M. Dumolard. Après avoir passé devant ses bureaux on arrive à la rampe qui conduit sur les fours à chaux; les bancs oxfordiens ont, dans cette région; une inclinaison de 70° environ, admise par M. Lory lui-même; les filons affectent manifestement les deux inclinaisons dont on a parlé, conformément au croquis ci-dessous :

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A, four à chaux; R, rampe; f, filons parallèles à la stratification; s, salbandes argileuses; f, filons perpendiculaires à la stratification.

On sait que les eaux chargées de carbonate de chaux ont dù de préférence suivre les fissures de la stratification et celles des cassures perpendiculaires à cette première. Ceci posé, nous allons examiner les couches aux abords de la chaîne principale des Alpes dauphinises.

1° Entre Giers et Uriage.

Les filons de carbonate de chaux sont nombreux sur ce trajet. Au premier village, à la sortie de la combe de Giers, la route se dirige E. 10° N; les couches plongent de 15o vers les Alpes principales, et les filons sont perpendiculaires et parallèles à cette inclinaison; à 500 plus loin on fait la même remarque; à 1,200 se présente un grand déblai à gauche de la route; on y voit les couches s'affaisser de 25° vers la chaîne; elles contiennent de nombreux filons affectant les mêmes allures.

A Uriage, seulement, point de passage de la faille occidentale, l'on constate des bancs dont la direction se rapproche quelquefois de la verticale. Ces perturbations dans les inclinaisons peuvent se voir non-seulement à Uriage, mais encore à Allevard et à Aiguebelle; elles indiquent un brouillage, résultat ordinaire des grandes ruptures.

2o Entre Goncelin et Allevard.

Entre Goncelin et Allevard, les filons de carbonate de chaux ne sont pas nombreux; mais par contre il existe quelques déblais creusés dans les massifs, dont les bancs sont de composition minéralogique diverse et qui s'affaissent évidemment vers l'Est.

Au kilom. 32, les déblais indiquent un plongement de 30° vers les Alpes; au kilom. 33, 500, on rencontre à droite de la route, en allant vers Allevard, un autre déblai qui montre une succession de bancs compactes à cassure légèrement sublamellaire, alternant avec des bancs marneux; la stratification conforme à celle des autres déblais échelonnés sur la route est donc ici incontestable; elle est de 30° vers l'Est.

Au kilom. 34, on peut faire la même remarque. Ce n'est qu'en arrivant aux sources minérales, c'est-à-dire au passage de la faille, que se manifestent des redressements et des inclinaisons anormaux; ce fait confirme l'existence de la faille, comme nous l'avons déjà dit.

3o Le long de la rivière de l'Arc.

A l'entrée de la berge de l'Arc, sur la rive droite du torrent, on constate à l'époque des basses eaux un gros filon de carbo

nate de chaux perpendiculaire à l'inclinaison que nous avons indiquée dans notre note sur les Alpes dauphinoises. Plus loin, en approchant d'Aiguebelle, la roche que l'on aperçoit sur la même berge est parsemée de filons de 5 à 10 centimètres d'épaisseur, parallèles à la stratification; ces filons occupent l'intervalle entre deux bancs. Il me paraît bien difficile, en présence de ces faits, de nier le plongement vers la chaîne.

Nous n'avons fait, comme on l'a vu, que nous appuyer sur l'observation directe des couches pour en conclure l'existence de la faille occidentale des Alpes dauphinoises, sans nous engager dans la question de savoir à quel étage appartiennent les grès d'Allevard et quelle est la provenance des gypses d'Aiguebelle; la présence de ces lambeaux au pied même de la chaîne ne peut, de quelque manière qu'on les envisage, infirmer les résultats d'une observation directe de stratification. Nous savons d'ailleurs que les gypses des Alpes sont rarement dans leur véritable place; très-souvent ils représentent des paquets descendus des hauteurs, comme j'ai eu déjà l'occasion de le montrer. Ce régime d'éboulement n'est pas particulier aux Alpes seules.

Je rédige cette note à Monistrol-d'Allier; là j'ai vu cette rivière, devenue un torrent, couler entre deux parois de basalte, reposant, par l'intermédiaire d'un terrain de transport, sur les schistes micacés. Tous les ans, des blocs énormes se détachent des faîtes et viennent se projeter sur les alluvions de cette rivière; aussi la réglementation de ce régime d'éboulement constitue une des parties les plus difficiles de l'art de 'ingénieur, forcé dans ces contrées de chercher des moyens, sinon pour arrêter la loi naturelle des éboulements, du moins pour en circonscrire les effets et en prévenir les dangers.

Après la lecture de cette note, divers membres expriment l'opinion que l'auteur a attaché trop d'importance à la direction des filons, considérée comme un indice de la stratification des roches encaissantes.

M. Hébert rend compte de la note suivante de M. Dieulafait.

Zone à Avicula contorta et Infra-lias dans le Midi de la France, à l'ouest du Rhône (Ardèche, Lozère, Aveyron, Hérault); par M. Louis Dieulafait (Pl. IV).

La zone à Avicula contorta n'a été signalée, jusqu'ici, dans le midi de la France, à l'ouest du Rhône, que dans quelques points isolés, bien que cette partie de notre pays ait été à diverses reprises explorée par des observateurs de premier ordre.

Dans une excursion à travers le Languedoc, j'avais, il y a trois ans, essayé de découvrir le niveau si précieux qui me guidait avec tant de sûreté en Provence; mes résultats, à ce point de vue, avaient été à peu près nuls; je n'avais pas vu autre chose que les savants qui m'avaient précédé.

Fortifié par trois années d'études consacrées à l'exploration de la zone à A. contorta, depuis le Rhône jusqu'à l'est du golfe de Gênes, j'ai repris cette année mes recherches dans le Languedoc, et cette fois les résultats ont dépassé mes espérances. Non-seulement j'ai rencontré la zone à A. contorta, quelquefois prodigieusement fossilifère, mais la position qu'elle occupe déplace singulièrement, comme nous allons le voir, les limites assignées jusqu'ici au trias et à l'infra-lias dans cette province.

La Carte géologique de la France nous montre la formation jurassique, commençant dans le Languedoc, en face de Valence, et formant jusqu'à Saint-Hippolyte, dans le Gard, une bande, dont la largeur n'est pas très-considérable, mais qui se développe sur une longueur de près de cent cinquante kilomètres. A partir de Saint-Hippolyte, elle s'étend dans tous les sens et pénètre dans les départements de l'Hérault, de l'Aveyron et de la Lozère.

C'est ce grand massif que j'ai exploré en me maintenant, autant qu'il m'a été possible de le faire, vers la limite inférieure des terrains jurassiques.

Comme le montre bien la Carte géologique de la France, il existe encore, dans la région dont nous nous occupons, un certain nombre de lambeaux isolés appartenant à la même formation.

J'en ai examiné un certain nombre, et plus particulièrement

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