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Loc. Contre-forts du Jebel Haroun, près de Petra (Idumée). Le C. Delamarrei, assez commun en Algérie, se rencontre à Batna, à Tébessa, etc., associé à l'Heterodiadema libycum et paraît caractériser les mêmes couches.

Un seul exemplaire de

Goniopygus Brossardi, Coquand. cette espèce a été rencontré par M. Lartet. Malgré son mauvais état de conservation, je n'hésite pas, en raison de sa taille, de sa forme légèrement pentagonale, de ses aires ambulacraires étroites et renflées et de son périprocte triangulaire à le réunir au G. Brossardi, Coquand, que j'ai décrit et figuré pour la première fois dans la Paléontologie française.

Loc. W. Mojeb.

M. Coquand a rencontré cette espèce au Dj. Madid Sétif, dans l'étage cénomanien; elle y est rare.

Sur les onze espèces que M. Lartet a recueillies, sept, comme on vient de le dire, ont déjà été indiquées dans d'autres pays. Ces espèces, à l'exception peut-être de l'Holectypus serialis, dont le gisement, soit en France, soit en Algérie, ne me paraît pas fixé d'une manière bien positive, caractérisent ces couches intermédiaires entre le gault et la craie proprement dite, désignées pendant longtemps sous le nom de grès verts et auxquelles d'Orbigny a donné le nom d'étage cénomanien. La présence de ces diverses espèces d'échinides dans les couches crétacées de Syrie fournit un point de repère fort utile, et c'est avec certitude qu'on peut rapporter ces mêmes couches à l'époque cénomanienne.

Séance du 1er mars 1869.

PRESIDENCE DE M. DE BILLY.

M. de Lapparent, secrétaire, donne lecture du procèsverbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Président proclame membres de la Société:

MM.

BOISSE, ancien directeur des mines de Carmaux, ingénieur à Rodez (Aveyron); présenté par MM. Delesse et Alf. Caillaux.

CLÉRAULT (Fernand), ingénieur au corps impérial des

mines, rue des Écuries-d'Artois, 9, à Paris; présenté par MM. de Verneuil et Alb. de Lapparent.

DOUVILLE (Henri), ingénieur au corps impérial des mines, rue d'Assas, 116, à Paris; présenté par MM. de Chancourtois et Edm. Fuchs.

LEDOUX (Charles), ingénieur au corps impérial des mines, à Alais (Gard); présenté par MM. de Billy et Edm. Fuchs. Le Président annonce ensuite trois présentations.

DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ.

La Société reçoit :

De la part de MM. Delesse et Alb. de Lapparent, Revue de géologie pour les années 1866 et 1867; in-8, 304 p.; Paris, 1869; chez Dunod.

De la part de MM. Aug. Dollfus et de Mont-Serrat, Voyage géologique dans les Républiques de Guatemala et de Salvador; in-4, 535 p., 18 pl.; Paris, 1868; imprimerie Impériale. De la part de M. Ch. Mayer :

1° Tableau synchronistique des terrains jurassiques ; 1 f. colombier; Zurich, août 1864; chez Oxell, Füssli et Cie.

2o Tableau synchronistique des terrains tertiaires de l'Europe; 1 f. colombier double; Zurich, mars 1865; chez les mêmes éditeurs.

3° Tableau synchronistique des terrains tertiaires supérieurs; 1 f. colombier, 4 édition; Zurich, 1868; chez les mêmes éditeurs.

4° Protokoll der geologisch-mineralogischen Sektion an der Versammlung der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft den 25 August 1868; in-8, 12 p.; Einsilden; chez C. et N. Benzinger.

De la part de M. A. Bayssellance, Quelques traces glaciaires dans la vallée d'Ossau; in-8, 8 p.; Toulon, nov. 1868.

De la part de M. W. de Haidinger, Zur Erinnerung an Ferdinand Fr. v. Thinnfeld; in-8, 16 p.; Vienne, 1868.

De la part de M. G. H. F. Ulrich, Notes and observations on the Nuggety Reef, Maldon; in-8, 9 p., 1 pl.; Melbourne,.....; chez J. Ferres.

Le Secrétaire donne communication des décisions suivantes prises par le Conseil dans sa séance du 4 janvier dernier :

La Société 1° accorde à chaque membre deux feuilles « d'impression, au plus, pour chacune de ses communi<< cations et quatre feuilles pour la totalité de ses commu<< nications pendant une année;

2° Elle prélève sur chaque membre, dont les communications ne rentreraient pas dans ces limites, une << indemnité proportionnelle à l'excédant. »

M. Tombeck fait la communication suivante :

J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société, au nom de M. l'abbé Vallet, quelques fossiles qui ont failli être l'occasion d'une grosse question dans la science. Ces fossiles (une Dicérate, une Nérinée, des Astartes, des Trigonies, une Corbis, des polypiers) ont été recueillis au-dessus du village de SaintClaude, près de Chambéry, dans une oolithe blanche, à gros grains, en tout semblable à l'oolithe corallienne. Ils ont été examinés par des paléontologistes dont l'autorité fait, d'ordinaire, loi dans la science, et ces messieurs n'y ont vu que des fossiles coralliens.

Et cependant l'oolithe qui les renferme paratt bien évidemment reposer sur plus de 200 mètres de calcaires valanginiens, et est surmontée par les couches néocomiennes à Ostrea macroptera et à Ostrea Couloni et Toxaster complanatus.

Heureusement, la paléontologie a fini par se mettre d'accord avec la stratigraphie. M. Munier-Chalmas a, en effet, reconnu dans la Dicérate de Chambéry un fossile déjà trouvé dans l'étage néocomien; de mon côté, je n'ai vu dans les polypiers que j'ai recueillis moi-même, ou qui m'ont été communiqués par M. l'abbé Vallet, que des genres et même des espèces déjà recueillis par moi dans les terrains néocomiens des environs de Vassy. Enfin j'ai trouvé dans ce même gisement un exemplaire de la Belemnites pistilliformis, ce qui tranche la question. Ces fossiles sont donc bien néocomiens comme le veut leur gisement.

Mais il reste de là cette conclusion: c'est que, quand un même faciès minéralogique reparaît à des époques différentes, il ramène, sinon une faune identique, au moins des faunes tel

lement voisines, qu'il faut quelquefois au géologue une attention sévère pour ne pas s'y laisser tromper.

M. Tardy, qui a parcouru le bassin du Rhône en novembre 1868, fait une communication qu'il résume ainsi :

Les plaines qui s'étendent de Nîmes au méridien (Est 2° 30°) sont fortement colmatées; c'est l'ancien estuaire du Rhône. Au contraire, la craie située à l'est de ce méridien est aride. C'est un cône de déjection aqueuse, dont la pente est de 3,25 par kilomètre, et dont le point d'origine est à 105 mètres d'altitude au col de Lamanon, qui sépare la Crau de la Durance.

Il est donc évident que, dans les grandes crues de la Durance quaternaire ou antérieure, une partie des eaux passait torrentiellement par le col sur la craie et n'y pouvait déposer que des cailloux et du limon. L'autre partie des eaux (environ les deux tiers) formait les diverses crues que l'on connaît au nord de la chaîne des Alpines. Leurs âges, s'ils pouvaient être déterminés, fixeraient l'époque des différentes érosions du lit du Rhône et la durée relative de chaque lit.

M. de Mortillet pense que les poudingues diluviens de la Crau ne sont pas le produit d'une seule crue, mais qu'ils ont été déposés aux diverses époques de creusement de la vallée du Rhône.

Après quelques observations de MM. Éd. Lartet et Tardy sur le débit probable du Rhône à l'époque quaternaire, le Secrétaire communique la note suivante de M. Coquand :

La Crau, sa composition géologique et son origine;
par M. Coquand.

CHAPITRE PREMIER.

Description géologique.

On sait que, dans le midi de la France, l'expression de crau sert généralement à désigner une région ou un terrain composé de cailloux. La grande plaine caillouteuse qui s'étend, comme un Sahara pierreux, entre la chaîne des montagnes des

Alpines et la Méditerranée, dans le département des Bouchesdu-Rhône et que le chemin de fer traverse dans ses plus grands axes, est la Crau par excellence à cause de sa vaste étendue, et, depuis l'antiquité la plus reculée jusqu'à nos jours, elle a eu le privilége d'attirer l'attention des esprits observateurs. 500 ans avant Jésus-Christ, Eschyle (1) raconte dans sa tragédie de Prométhée, que Jupiter fit pleuvoir l'immense quantité de cailloux, dont sa surface est recouverte, pour fournir des armes à Hercule qui avait épuisé ses traits en combattant les Liguriens.

Vers le milieu du seizième siècle, Soléry, dans sa géographie manuscrite de la Provence, a, le premier, émis l'idée que la plaine de la Crau avait été formée par la Durance, qui, au lieu de suivre son cours actuel, se serait ouvert, à l'époque de la dispersion de cailloux, un passage à travers la vallée de Lamanon. Le naturaliste Lamanon, par des recherches très-longues et des observations très-exactes, dit l'auteur de la Statistique des Bouches-du-Rhône, reconnut la vérité de cette assertion; mais le même auteur se hâte d'ajouter que, sans le concours de l'élévation de la mer, la Durance n'avait pu une plaine de cailloux aussi vaste que la Crau. C'était s'enrôler en plein, ainsi que nous le démontrerons plus loin, dans la phalange des fabricateurs des systèmes du monde, en entrant dans le domaine des hypothèses, sans tenir aucun compte des faits d'observation et des impossibilités qu'ils dévoilent.

former

Saussure s'est occupé également de l'origine de la Crau et de la provenance de ses cailloux. Il combat l'opinion de Lamanon, mais il lui en substitue une autre bien moins acceptable, et qui se ressent singulièrement des idées qui gouvernaient, de son temps, la géologie. Saussure, avant tout, était un lithologue habile. M. le comte de Villeneuve, préfet du département des Bouches-du-Rhône, en traitant, à son tour, le même sujet en 1821, est tombé dans des erreurs bien autrement graves que celles que l'on peut relever dans les écrits des deux naturalistes que nous venons de nommer, sans avoir, comme eux, des droits à la même indulgence. Et, chose faite pour étonner,

(1) La pluie d'Eschyle rappelle celle dont parle Josué dans la bataille de Béthoron. Il serait curieux de savoir s'il existe une crau dans cette localité. On serait tenté de le croire, d'après le rapport du P. Berruyer qui l'a découverte à Azćca, qui se trouve à plusieurs lieues de Béthoron, (Lamanon, manuscrits).

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