Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Réponse à MM. Marcou et Chaper, à propos de la discussion sur lage des calcaires à Terebratula diphya de la Porte deFrance; par M. Hébert.

M. Marcou porte le débat sur un terrain tout à fait personnel; je suis bien obligé de l'y suivre, et, à ce propos, je dirai que, dans de pareilles discussions, il me paraît convenable que les observations soient au nom de la personne qui les présente, afin qu'elles ne paraissent pas au lecteur rédigées par le Secrétaire.

M. Marcou parle d'une interversion dans l'ordre des observations présentées à la séance du 15 juin 1868, et il semble dire que c'est à la suite d'une exposition préalable de vues particulières faite par moi à cette séance, qu'il a présenté ses critiques.

M. Marcou oublie complétement comment les choses se sont passées. C'est le 18 mai que cette discussion a commencé à l'occasion d'un résumé du travail de Zittel sur les céphalopodes de Stramberg, résumé qui venait d'être publié dans le bulletin d'avril de l'Institut géologique de Vienne, et dont je donnai connaissance à la société. Je fis simplement remarquer, à cette occasion, que M. Zittel trouvait, parmi les 55 céphalopodes qu'il avait décrits et figurés, 8 espèces de la Porte-deFrance un petit nombre d'espèces néocomiennes et aucune du terrain urassique.

Cette très-courte communication, que je ne crus pas devoir rédiger moi-même, pensant que M. le Secrétaire en avait pris note, ne fut pas mentionnée, et, à la place, le procès-verbal porte que j'ai fait une communication sur le terrain néocomien du sud-est de la France, ce qui n'est pas exact. L'erreur du Secrétaire s'explique, parce qu'en effet M. Marcou est venu prétendre que ce que j'entendais par espèces néocomiennes étaient des fossiles du soi-disant néocomien de la Drôme ou de la Provence, du néocomien de d'Orbigny, qui n'était pas le véritable néocomien de Neufchâtel.

C'est alors que M. Chaper a présenté des observations, en partie insérées à la page 692, et auxquelles j'ai répondu en séance avec la plus grande modération, bien que j'aie été vivement blessé de certaines expressions employées à mon égard par notre jeune confrère. Pensant que M. Chaper, après

réflexion, modifierait ses critiques, j'ai voulu attendre le moment où sa note aurait eu sa forme définitive pour rédiger ma réponse.

Je tiens à constater que dans cette communication du travail de M. Zittel, le 18 mai, je n'avais parlé ni de M. Marcou, ni de M. Chaper, ni des personnes qu'ils se sont donné mission de défendre.

Je n'assistai point à la séance du 8 juin, parce que je ne voulais point continuer la discussion; mais, le 10, je recevais de M. Chaper une invitation écrite de me rendre à la dernière séance, celle du 15 juin, pour y entendre l'analyse qu'il devait y faire du mémoire de M. Pictet, et je m'y suis rendu, ne pouvant faire autrement.

Si donc ce débat est né, ce n'est pas moi qu'on doit en rendre responsable, puisque j'ai tout fait pour l'éviter.

M. Marcou est intervenu au nom de M. Oppel, que je m'étais bien gardé de mettre en cause. Il en est résulté une discussion entrecoupée, où j'ai eu à me défendre, non-seulement contre les conséquences que M. Chaper prétendait tirer contre moi du mémoire de M. Pictet, mais contre les critiques faites par M. Marcou à plusieurs reprises.

En résumé, il y avait dans la défense, que j'étais forcé de présenter trois parts: celle de M. Chaper, celle de M. Marcou et celle de M. Pictet. En effet, j'avais aussi à mon tour à examiner le mémoire de notre savant confrère et à voir s'il justifiait les critiques dont j'étais l'objet. J'ai voulu séparer avec soin, on le comprendra, la critique sérieuse et scientifique d'un travail comme celui de M. Pictet, d'une discussion d'un tout autre caractère, et j'étais certes dans mon droit.

Le corps de mes remarques sur le mémoire de M. Pictet est donc sans aucun mélange de toute autre réfutation, et c'est pour cela que j'ai relégué, dans quelques notes placées en dehors, ce qui concernait M. Chaper. Ce procédé présentait d'ailleurs l'avantage d'une plus grande clarté et une économie notable de texte.

Tout cela, comme pour la séance du 18 mai, était une affaire de rédaction, que je ne pouvais terminer qu'en ayant sous les yeux le texte des notes de mes adversaires, revues par eux et prêtes à être imprimées.

Quand je suis parti de Paris, le 8 août, les choses n'étaient point aussi avancées, et quand je suis revenu, le 1er novembre, la séance du 18 mai était mise en pages, ce qui explique com

ment il ne se trouve, à cette séance, aucune réponse aux observations de M. Chaper, et celle du 45 juin était en placards. M. Marcou avait jugé convenable, et je ne m'en plains nullement, de condenser en un seul corps toutes les critiques qu'il avait faites à bâtons rompus. Ma réponse devait être rédigée de la même manière, et la défense devait suivre l'attaque. Que veut donc M. Marcou? Avoir le dernier mot. Cela n'était pas possible, puisqu'il m'attaquait. J'avais le droit incontestable de répondre le dernier. Je n'ai point touché au procès-verbal; je me suis contenté de réclamer, pour ma réfutation, la place qui lui appartenait, comme aujourd'hui je la réclame pour celle-ci.

M. Marcou persiste à soutenir que j'ai déclaré que la zone à A. tenuilobatus était néocomienne; il ajoute cette fois que j'ai placé aussi dans le néocomien tout ce qui est au-dessus de cette zone dans le Jura, et que, si je ne soutiens plus cette opinion, c'est depuis que j'ai visité l'Argovie. En vérité, je ne sais comment qualifier une pareille assertion. M. Marcou n'a pas compris ce que j'ai dit le 15 juin; je l'ai déjà expliqué p. 822; il ne s'est pas rappelé qu'il lui arrive quelquefois nonseulement de mal entendre, mais aussi de mal lire. C'est ainsi que dans ses Lettres sur le Jura M. Marcou m'attribue, p. 181, des opinions contraires aux miennes. Il extrait ces prétendues opinions, qui étaient celles d'un de nos maîtres illustres, d'un travail destiné précisément à en montrer l'insuffisance, et il s'amuse à cette occasion à répandre la raillerie sur un confrère qui n'a aucun tort à se reprocher à son égard (1).

Me faire mettre les divisions d, e, , de Quenstedt, dans le néocomien, comme si, depuis vingt ans que j'enseigne la géologie, j'étais dans l'ignorance la plus complète de la stratigraphie allemande, comme si, depuis cette époque, nos collections ne contenaient aucun échantillon du Jura blanc, aucun fossile de Nattheim ou de Solenhofen, dont la position dans les cases de la série corallienne a pu être constatée par une foule de visiteurs français et étrangers dont je pourrais donner les noms, avec la seule incertitude relative à Solenhofen, que les savants allemands m'ont fait placer tantôt dans le coral-rag, tantôt dans le Kimmeridge, mais que je me

(1) Voir ma réponse à M. Marcou, Bull., 2a série, t. XVIII, p. 97; on reconnaîtra avec quelle modération j'ai réfuté une erreur aussi singulière. Soc. géol., 2 série, tome XXVI.

43

suis toujours refusé à remonter jusqu'au Portland! Si je ne repoussais une telle assertion, l'assurance avec laquelle la produit M. Marcou pourrait faire quelque impression sur les personnes qui ne me connaissent qu'imparfaitement.

J'ajouterai que M. Marcou introduit dans les discussions scientifiques des dispositions fâcheuses. La sympathie qui l'entraîne d'un côté le rend aveugle et injuste, même à son égard. C'est ainsi qu'il affirme qu'il est en communauté d'idées avec MM. Oppel, Pictet et Chaper, avec Oppel, qui a supprimé le coral-rag comme étage, qui place la zone à Cidaris florigemma dans l'Oxford et les couches à Ammonites tenuilobatus et polyplocus dans le Kimmeridge par-dessus la zone à Cidaris florigemma et à Hemicidaris crenularis. Or, cette dernière zone n'est autre que le coral.-rag de la Chapelle (Jura franc-comtois), et on peut voir dans les Lettres sur le Jura de M. Marcou, p. 37, 38, etc., et dans le tableau de la page 45, qu'en 1860, pour M. Marcou, cette zone était supérieure aux couches à Ammonites polyplocus, dépendant de son argovien, qu'il appelait alors oxfordien supérieur. Si M. Marcou s'est converti aux idées d'Oppel, il aurait dû le déclarer plus explicitement et nous dire ce qu'il y a de vrai et de faux dans ses anciens travaux. Pour moi, M. Marcou était dans le vrai et Oppel dans l'erreur.

M. Marcou prétend encore qu'Oppel a résolu dans leur ensemble les questions relatives aux calcaires de la Porte-deFrance, bien que, dans mon opinion, le savant professeur de Munich, en mettant, sans citer un seul fossile, dans le Kimmeridge, les couches inférieures qui renferment l'Ammonites polyplocus, commette une grave erreur, que M. Marcou lui-même doit rejeter, à moins de renier une partie de ses travaux sur le Jura, et qu'en plaçant le calcaire-ciment, reconnu maintenant comme néocomien par M. Pictet, dans son étage tithonique avec les couches de Portland, du Boulonnais et de Solenhofen, il soit en désaccord avec tous les géologues qui ont publié des observations sur cette matière.

Oppel n'a donc rien résolu à la Porte-de-France, et la première indication du cachet néocomien, que portent avec elles les couches à Terebratula diphya (T. janitor, Pictet) est bien ma propriété, quoi qu'en dise M. Marcou, qui me refuse toute part dans cette découverte, et ce n'est pas par de simples affirmations que j'en ai pris possession, puisque ma première note contient la description d'une espèce caractéristique, l'A. Calypso,

que j'ai séparée de celles avec lesquelles elle était confondue, et des indications si précises sur quelques autres que ni M. Pictet ni M. Zittel ne nient qu'il n'y ait dans ces assises quelques espèces véritablement néocomiennes.

C'est donc bien par la Porte-de-France que l'attention sur ce point a été éveillée; car, même dans le mémoire de M. Pictet, Stramberg est considéré comme jurassique, et Oppel, en plaçant ces calcaires de Stramberg au niveau de Solenhofen, est dans un ordre d'idées entièrement différent du mien; il n'a d'ailleurs, si je ne me trompe, signalé que des analogies et non des identités entre les fossiles tithoniques et le néocomien.

Quant à mettre les savants en mesure de se prononcer sur ces questions nouvelles, si délicates, par des travaux plus détaillés, M. Marcou peut être certain que je ferai tous mes efforts pour réaliser son désir, et que je sais parfaitement que ma tâche n'est pas terminée.

Ma réponse à M. Chaper sera courte.

J'ai suffisamment répondu sur les faits, daus ma communication du 18 juin; mais je ne saurais admettre que M. Chaper continue à employer à mon égard des expressions comme celles qu'on peut lire dans le Bulletin. Je ne lui reconnais pas le droit d'imprimer, soit en son nom, soit au nom de tout autre, que le jugement de M. Hébert a succombé sous la pression d'une conviction préalable (1), pas plus que de dire, comme il vient de le faire, sans se donner la peine de le prouver, qu'on retrouve, dans ma dernière communication comme dans les précédentes, les mêmes erreurs de détermination de fossiles, d'assimilations d'horizons, etc., etc. J'ai réfuté les prétendues erreurs que M. Chaper m'attribuait; qu'il discute mes réfutations si cela lui convient, mais qu'il exprime autrement son impression générale et sommaire.

M. Éd. Lartet communique l'extrait suivant d'une lettre de M. Whitney:

(1) Buli., t. XXV, p. 693, lig. 25.

« ZurückWeiter »