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Séance du 3 mai 1869.

PRÉSIDENCE DE M. DE BILLY.

M. Louis Lartet, secrétaire, donne lecture du procèsverbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Président proclame membres de la Société :

MM.

DELAUNAY, inspecteur de la maison centrale d'Eysses (Lotet-Garonne); présenté par M. A. Passy et A. Daubrée. FRÉMINVILLE (Léon de), au château de l'Aumusse, par Pont de Veyle (Ain); présenté par MM. Falsan et Benoît.

DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ.

La Société reçoit :

De la part de M. Th. Davidson, A Monograph of the britsh brachiopoda. The silurian brachiopoda; in-4°, pp. 169-248, pl. XXIII-XXXVII. Londres, 1869.

-

De la part de M. Émile Dormoy, Topographie souterraine du bassin houiller de Valenciennes; in-4°, 296 p., 1 atlas in-folio. Paris, 1867. Imprimerie impériale.

De la part de M. J. Gosselet, Observations géologiques faites en Italie; in-8°, 59 p., 7 pl. Lille, 1869; chez L. Danel.

De la part de M. J. Marcou, De la science en France. Deuxième fascicule. — L'Académie des sciences de l'Institut impérial de France; in-8°, 208 p. Paris, 1869; chez C. Reinwald.

Le Président communique à la Société une proposition du Conseil tendant à fixer au Puy (Haute-Loire) le siége de la Réunion extraordinaire de 1869, et il prie ceux de ses confrères qui auraient d'autres projets à faire valoir de vouloir bien les faire connaître.

M. Hébert déclare s'associer à la proposition du Conseil et retirer provisoirement la motion d'une réunion à Nice, qu'il avait formulée auparavant, et qui sera plus opportune lorsque les études, dont les environs de cette ville sont maintenant l'objet, seront complétement terminées.

M. Jullien exprime le regret de voir la Société se réunir dans le plateau central avant qu'il ait eu le temps d'achever les recherches dont il a déjà communiqué les principaux résultats dans une des séances précédentes. Il demande que la Société ne se réunisse au Puy que l'année prochaine, se proposant d'ici là d'explorer le Velay, et ayant le ferme espoir d'y découvrir des faits du même ordre que ceux qu'il a déjà signalés en Auvergne.

La Société ne trouverait d'ailleurs actuellement dans le Velay aucune des questions controversées qui la déterminent d'habitude dans le choix de ses réunions extraordinaires.

M. Louis Lartet regrette de n'être point de ce dernier avis et il énumère les questions litigieuses et intéressantes sur lesquelles la Société pourrait avoir à se prononcer dans la réunion au Puy. L'importance de ces questions lui paraît de nature à motiver, dès à présent, l'adoption du projet du Conseil. Le Velay est une terre classique où Giraud-Soulavie, Faujas de Saint-Fond, Poulett-Scrope et Bertrand de Doue ont encore aujourd'hui de dignes successeurs dans MM. Aymard, Vinay, Félix Robert et d'autres géologues dont le concours ne fera pas défaut en cette circonstance. M. Jullien demande que la Société réserve la question des glaciers.

MM. Levallois et Hébert font remarquer que la Société se borne, en général, dans ses excursions, à enregistrer et à contrôler les découvertes déjà faites, mais qu'on ne saurait d'ailleurs imposer, à l'avance, des limites aux chercheurs, dans le champ de leurs explorations.

La proposition du Conseil est ensuite mise aux voix et adoptée.

Le Président soumet à l'approbation de la Société une proposition du Conseil tendant à remettre au 24 mai la séance du 17 mai (lundi de la Pentecôte), et une autre motion ayant pour but de n'admettre à l'avenir à faire de nouveau partie de la Société les anciens membres non démissionnaires, qu'après qu'ils auront acquitté les cotisations Soc. géol., 2o série, tome XXVI.

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se rapportant aux années pendant lesquelles ils ont continué à recevoir le Bulletin.

Ces deux propositions sont mises aux voix et adoptées.

Le Président propose encore, au nom du Conseil, de faire cesser l'envoi du Bulletin, dès le 1er juillet, aux membres qui n'auraient pas fait parvenir, avant cette époque, la cotisation de l'année courante. Cette mesure ne serait applicable qu'à partir du 1er juillet 1870.

La proposition est mise aux voix et adoptée.

M. Éd. Lartet demande que ces décisions soient portées à la connaissance de tous les membres par une circulaire spéciale et par une bande appliquée sur la couverture du Bulletin, ce qui est adopté.

Le Secrétaire lit la note suivante de MM. Coquand et Boutin :

Sur les relations qui existent entre la formation jurassique et la formation crétacée des cantons de Ganges (Hérault), de SaintHippolyte et de Sumène (Gard); par MM. Coquand et Boutin.

On espérait que la Société géologique de France, lors de sa réunion à Montpellier, aurait pu disposer de quelques jours et se transporter dans la montagne de la Séranne, pour y étudier un système puissant de calcaires blancs, remplis de Polypiers, de Nérinées et de Diceras, sur l'âge duquel les géologues ne se sont point encore prononcés d'une manière précise. M. Em. Dumas les place, dans sa carte géologique du Gard, en partie dans l'étage corallien et en partie dans l'étage oxfordien. Les échantillons qui furent présentés dans une des séances publiques tenues à Montpellier, provenant de Rans et de Cazillac, furent jugés, à première vue, comme coralliens. Ce ne fut que plus tard que la découverte du Cidaris glandifera et la détermination plus rigoureuse des exemplaires que des courses nombreuses mirent à notre disposition nous suggérèrent l'idée que nous avions sous les yeux le véritable équivaient des gisements bien connus de l'Échaillon, du mont du Chat et du mont Salève dans les grandes Alpes. Nous espérons que ce fait ressortira clairement de notre description et de l'examen comparatif des faunes.

A ce point de vue seulement, il devenait intéressant de démontrer l'existence d'un étage superposé à l'oxfordien dans nos contrées méridionales où des géologues de grand renom ont admis que les étages corallien, kimméridgien et portlandien n'avaient jamais été déposés. Cette hypothèse avait déjà reçu un démenti pour les environs d'Escragnolles où M. Sc. Gras et M. d'Orbigny avaient signalé un étage corallien caractérisé par la Cidaris florigemma et les Rhynchonella inconstans et Astieriana. Mais, cette interprétation n'ayant jamais reposé que sur des énoncés non suffisamment justifiés, la conviction n'était point formée encore à ce sujet et la question n'était guère sortie du vague dans lequel elle est restée enveloppée jusque dans ces derniers temps.

L'un de nous a publié tout récemment un mémoire dans lequel il s'efforce de démontrer que les calcaires blancs inférieurs au valenginien et supérieurs aux dolomies, que supportent à leur tour les calcaires oxfordiens, étaient d'époque kimméridgienne dans les départements du Var et des Bouchesdu-Rhône. Malheureusement l'empâtement des fossiles dans la roche ne lui avait point permis de déterminer les nombreux fossiles qu'elle renferme; mais la découverte de deux Nérinées (N. bruntrutana et N. suprajurensis) kimméridgiennes, jointe à leur position dans la série stratigraphique, fournissait des arguments suffisants pour légitimer son opinion.

Si nous démontrons, ce que nous espérons faire d'une manière complète, que les calcaires blancs de l'Hérault occupent la même place, entre le valenginien et les dolomies jurassiques, que ceux des environs de Marseille; si, de plus, aux deux Nérinées citées en Provence, nous pouvons ajouter un contingent paléontologique bien plus important, parceque, dans les environs de Ganges, l'état de la roche présente des conditions plus favorables pour la récolte des fossiles; si les conséquences à tirer de la position des masses et de la signification des fossiles conduisent à reconnaître, dans nos calcaires blancs, les assises corallifères de Tonnerre, d'Angoulins, près La Rochelle, de l'Échaillon, du mont du Chat, du mont Salève, et si ces divers gisements, attribués au coral-rag, sont considérés, à plus juste titre aujourd'hui, comme subordonnés au calcaire à Astartes ou séquanien des géologues du Jura, nous aimons à penser qu'on sera disposé à accorder à nos calcaires corallifères de l'Hérault l'équivalence que nous réclamons pour eux,

équivalence que nous ne prétendons établir d'ailleurs qu'avec le secours de données purement scientifiques.

Mais l'intérêt qui pourra s'attacher à notre étude s'accroît encore des déductions que l'on sera en droit d'en tirer pour éclaircir quelques questions douteuses et controversées sur d'autres points du globe, nous voulons parler surtout de l'age des brèches d'Aizy et de Lémenc, ainsi que du Klippenkalk du Stramberg, que les uns rattachent à la formation crétacée et les autres à la formation jurassique. Les environs de Ganges se prêtent d'autant mieux à des comparaisons de cette nature, qu'au-dessus des calcaires blancs corallifères nous trouvons des calcaires lithographiques ou marneux renfermant la faune complète de Berrias que M. Pictet a fait connaître, et, comme il n'existe pas même une seule espèce fossile commune aux deux dépôts, on ne sera en droit de disputer ni sur leur réunion ou leur séparation ni d'invoquer des mélanges de faunes.

Cette déclaration une fois exprimée, nous nous bornerons à laisser parler les faits d'observation, parce que nous les considérons comme assez probants pour s'imposer d'eux-mêmes et nous dispenser de tous développements théoriques. Nous avons de plus la confiance, à cause de la régularité avec laquelle les diverses assises fossilifères se succèdent dans la contrée que nous décrivons, que les cantons de Ganges et de Saint-Hippolyte deviendront classiques pour les géologues qui seront curieux de juger par eux-mêmes des relations qui existent, dans le midi de la France, entre la formation jurassique et la formation crétacée.

Le canton de Ganges, quoiqu'appartenant au département de l'Hérault, peut être considéré comme une dépendance de celui du Gard, dans lequel il constitue une véritable enclave. La petite ville de Ganges, située au confluent de trois rivières, l'Hérault, le Riotort et la Vis, setrouve être la clé de trois vallées montagneuses, dominées de chaque côté par des escarpements élevés qui se prêtent merveilleusement aux études géologiques. C'est justement cette situation favorable, jointe à l'existence de gisements fossilifères à presque tous les niveaux, qui nous a suggéré la pensée d'étudier la contrée d'abord et de la décrire ensuite.

Toutefois, pour ne pas surcharger notre travail de digres sions superflues, nous avons résolu de ne nous occuper que des étages supérieurs de la formation jurassique et des étages inférieurs de la formation crétacée, c'est-à-dire, des terrains qui

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