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Le tableau suivant résume les caractères des amas ophitiques des marnes du crétacé supérieur.

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Le terrain nummulitique de l'Ariége renferme six étages distincts qui sont :

1. Schistes et quartzites ou grès éocène;

2. Marnes rouges;

3. Calcaire à Miliolites;

4. Étage nummulitique proprement dit;

5. Alternances variées avec bancs lacustres. 6. Poudingue de Palassou.

Les deux premiers étages essentiellement argileux ou schisteux présentent quelques affleurements ophitiques; les autres plutôt calcaires n'en contiennent point; cependant, dans le bassin nummulitique tout spécial du massif d'Ausseing, à l'extrémité occidentale du département de l'Ariége, l'étage purement argileux, supérieur nummulitique, immédiatement inférieur au poudingue de Palassou qui paraît correspondre à l'étage n° 5 de la formation ordinaire nummulitique des environs de Foix, présente les belles diorites avec gypse de Betchat.

Les principaux amas ophitiques de cette formation nummulitique sont les suivants :

Soc. géol., 1a série, tome XXVI.

XIII. SCHISTES ET QUARTZITES OU GRÈS ÉOCÈNE.

Les ophites de cette formation sont tous compris dans la moitié occidentale du département, où elle est à peu près uniquement constituée par des schistes terreux alternant avec de petits bancs de quartzites; les grès éocènes du centre de l'Ariége n'en présentent aucun; ils sont :

1° Diorite grossière de Capens et de Saint-Alby. - Sion descend la route de Durban à Clermont, près le Mas-d'Azil, on recoupe successivement les formations liasiques et crétacées dans toute leur étendue; après avoir traversé les dernières assises du crétacé supérieur, formées de marnes et de calcaires marneux jaunâtres, de poudingue à galets calcaires, de quelques grès grossiers rougeâtres très-ferrugineux, on entre dans une série alternante de schistes argileux terreux, de quartzites et de schistes siliceux dont l'ensemble forme la base de la série nummulitique.

Vers la partie inférieure de ces couches schisto-siliceuses et argileuses, tout près de leur contact avec le crétacé supérieur, est au-dessous du hameau de Capens un affleurement ophitique un peu complexe, qui comprend une diorite grossièrement cristalline, des marnes rouges ou vertes fortement colorées par de l'oxyde de fer en bancs pseudo-stratifiés, dont l'ensemble rappelle un peu les ophites du trias.

En face de cet affleurement, sur l'autre versant du vallon, à la métairie de Saint-Alby, est un amas du même genre de diorite grossière, accompagnée par une très-grande abondance de marnes rouges riches en peroxyde de fer.

20 Gypse de Gausseraing. Un peu plus à l'ouest, sur le bord de la grande route qui conduit du Mas à Saint-Girons par Clermont et Lescure, on trouve, un peu avant d'atteindre le hameau de Piconis, un gisement assez considérable gypseux en relation avec des ophites terreux analogues à ceux de Capens, des marnes rouges et alvéolaires fortement colorées. Cet ensemble, situé à l'entrée du vallon de Gausseraing sur la rive gauche du vallon de Piconis, donne quelques exploitations de pierres à plâtre; sur l'autre bord opposé du vallon, il apparaît également sans être exploité; le tout est compris dans l'étage des schistes et quartzites, non loin de leur voisinage des assises marne ses du crétacé supérieur qui passent un peu plus haut, au village de Clermont.

3° Gypse et sel de Sarradas. En amont des gypses de Gausseraing et sur le versant méridional du haut coteau qui sépare les vallées de Clermont et de Camarade, est, au quartier de Sarradas, un gisement gypseux analogue à celui de Gausseraing et compris dans la même formation des schistes terreux alternant avec des schistes siliceux et des bancs de quartzites; ces gypses sont accompagnés d'un vieux puits salin qui doit sans dcute, comme à Camarade, révéler la présence souterraine du sel gemme; l'ophite proprement dit n'apparaît nulle part, mais la similitude de situation avec les gisements de Capens, de Saint-Alby et de Gausseraing dans les mêmes couches permet d'établir une certaine connexion entre ces gypses avec sel et les roches ophitiques.

4. Gypse et sel de Camarade. Le gisement de Camarade est compris à la limite supérieure des schistes et des quartzites à lear contact avec une bande mince de grès sableux et de marnes rouges formant l'étage inframiliolitique; en ce point les quartzites manquent presque totalement, les schistes sont terreux et tendres et passent le plus souvent à des marnes jaunâtres ayant quelque analogie avec les terres ocreuses ophitiques.

Le sol est formé d'argiles jaunâtres et de grès terreux; à peu de profondeur on rencontre des masses 'gypseuses trèspuissantes, englobant des amas irréguliers de sel gemme qui saturent toutes les eaux et donnent naissance à un puits salin connu dans tout le pays depuis un temps immémorial.

Ce puits salin avait 7 à 8 mètres, creusé dans une argile brunatre, renfermant des cristaux de sélénite et du gypse fibreux; tout le sous-sol est formé par des argiles gypsifères; les eaux salées marquaient 10° à l'aréomètre; leur richesse et leur quantité étaient variables. Dietrich, qui avait visité ce puits vers 1780, dit qu'on en tirait par 24 heures 23 cuveaux de 4741 pouces cubes ou 2462 litres; on traitait l'eau salée dans une petite chaudière et on obtenait par jour 200 kilog. de sel.

En 1831, l'extraction moyenne était de 10 à 12 hectolitres par jour; à la suite de pluies, et presque subitement, let niveau de l'eau s'élevait dans le puits et la salure de l'eau augmentait; le minimum de salure correspondait au niveau le plus bas des eaux et au temps de sécheresse.

Plus tard, ce puits salin fut approfondi vers 1848; il avait 44 mètres de profondeur et donnait de l'eau salée d'une manière assez régulière.

A la même époque des travaux importants furent exécutés :

1° Au bas du puits de 14 mètres de profondeur une galerie sinueuse dont le développement était de 12 mètres ;

2o Cinq sondages différents, dont trois dans les argiles avec plâtres salifères et deux dans les grès environnants; chaque sondage est resté dans le terrain où il a été commencé; leur profondeur ne dépassait pas 25 mètres;

3o Un grand puits cuvelé, carré, de 2 mètres de côté et de 33 mètres de profondeur; en le creusant on a rencontré une petite source salée marquant 50° à l'aréomètre ; ce puits est englobé dans l'enceinte actuelle de l'usine; on l'avait creusé pour y conduire la source de l'ancien puits qui paraît d'ailleurs en profondeur venir de ce côté.

Plus tard on a prolongé de 5 mètres dans la direction de la source la galerie sinueuse commencée au bas du petit puits ancien; de plus on a commencé un sondage dans les argiles au toit des couches où coule la source salée; le 17 octobre 1849, le trou de sonde avait 22 mètres et la teneur de l'eau. était la suivante :

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et en sel cristallisé, 138 gr. 349.

A la même époque, la quantité d'eau amenée par la source était de 3 litres 92 par minute; elle marquait 12° à l'aréomètre et 13° au thermomètre; ce débit et la teneur en sel étaient très-variables suivant les saisons; à plusieurs reprises on a pu constater des affluences d'eau considérables; le débit s'est élevé parfois jusqu'à 20 litres par minute à la suite de pluies; l'eau marquait alors 21° à l'aréomètre ; d'autres fois ce débit s'est réduit à 2 litres 50, et l'eau ne marquait plus que 5o à l'aréomètre.

Plus tard deux sondages furent exécutés, l'un à 180 mètres au N. N.O. de l'ancien puits et l'autre au S. S. E. et à environ 260 mètres de ce puits; ces opérations donnèrent peu de résultats.

En 1850 un nouveau sondage fut essayé à 192 mètres au N.0. du puits d'extraction englobé dans l'usine; ce sondage a traversé des marnes et des argiles gypseuses sur une profondeur de

19 mètres 65, et a pénétré dans des gypses non salifères où il est resté jusqu'à 34 mètres 10; à ce point il a rencontré des gypses plus ou moins salifères et a atteint le sel gemme à la profondeur de 64 mètres 10; il a successivement traversé trois couches de sel dur et très-pur, séparées par de petites assises boueuses et argileuses d'une faible puissance; l'épaisseur de la première couche était de 1 mètre 25 à 1 mètre 30, celle de la deuxième de 2 mètres 90 à 3 mètres; enfin la troisième conche n'a été percée qu'à la profondeur d'un mètre, bien que la sonde en ramenât un sel dur, très-blanc, propre sans préparation aux usages domestiques; le sondage a été arrêté à la profondeur de 70 mètres 40.

A la même époque, le puits de l'usine fut approfondi jusqu'à 56 mètres ; les 22 premiers mètres sont dans les marnes et argiles gypseuses, le reste dans les gypses non salifères; au fond du puits un sondage fut essayé; il est resté dans les gypses jusqu'à la profondeur de 80 mètres, et a pénétré alors dans la formation des gypses salifères, où il a été approfondi jusqu'à 109 mètres, sans recouper le sel gemme.

Un grand sondage a été un peu plus tard exécuté à 80 mètres au N. O. du puits de l'usine et à 112 mètres au S. E. du premier sondage; il a successivement rencontré le gypse à 14 mètres, le gypse salifère à 39 mètres 70 et le sel gemme à 46 mètres 80 qu'il a traversé sur une profondeur de 22 mètres, sans trouver la base inférieure du gisement salin.

Pour recouper l'amas de sel gemme rencontré dans les deux principaux sondages, une galerie horizontale de recherche fut commencée au bas du puits et dirigée au N. O. vers la dernière masse découverte; elle avait 80 mètres à parcourir pour l'atteindre; à environ 60 mètres du puits, elle rencontra une forte source qui inonda tous les travaux et dont les pompes ne purent parvenir à se rendre maîtres; depuis cette époque les travaux souterrains de Camarade sont noyés et l'exploitation n'a d'autre objet que l'évaporation dans des chaudières de l'eau salée, qui afflue en grande abondance dans le puits principal de l'usine.

L'extraction de l'eau salée se fait au fur et à mesure des besoins par une pompe d'épuisement qui fonctionne un jour par semaine, quand l'atelier d'évaporation est en bonne marche ; dans ces conditions elle peut donner 100 hectolitres d'eau par heure, contenant 33 kilog. de sel par hectolitre; le niveau supérieur de l'eau salée est toujours à 18 mètres en contre-bas

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