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L'appareil général est à bossages. Sur la galerie supérieure était un rang de colonnes portant des figures. Les deux entrées principales, pratiquées dans le podium, et percées sur le grand axe, étaient couronnées de tribunes fermées par des balustrades, tant sur le devant que sur les côtés. Ces places étaient réservées pour des personnes de distinction. Ce monument, qu'on attribue à Auguste, aurait été, selon Sigonius, élevé par l'empereur Maximien. Serlio prétend tenir de témoins oculaires que cet amphithéâtre était disposé de manière qu'en remplissant d'eau son arène, par le moyen d'aquedues dont on lui fit voir les vestiges, on y donnait des jeux nautiques. Il sert encore aujourd'hui aux combats de taureaux.

Amphithéâtre de Todi, sur les bords du Tibre. Suétone en parle, et il en reste encore quelques vestiges hors des murs de la ville, près de la porte Romaine.

Amphithéâtre de Rimini. On en trouve des restes derrière le jardin des capucins. On le croit du temps d'Auguste.

Amphithéâtre de Bologne. Il était situé auprès de la porte Majeure, et hors des murs de la ville. Joannes Blaeu (Theatrum civitatum Italia) mentionne cet amphithéâtre sous le titre de Teatro maggiore di Marcello.

Amphithéâtre de Garigliano, ville du royaume de Naples, sur les bords du fleuve du même nom, appelé par les Romains le fleuve Lyris. Ce monument, quoique trèsruiné, offre un grand intérêt, quant à sa construction. Outre les masses qui portaient ses gradins inférieurs, il existe encore quelques arcades de la galerie du rez-de-chaussée, desquelles on peut induire que, bâti en briques, cet amphithéâtre était recouvert d'un stuc ou enduit très-fin, pénétré de cire ou autre corps gras, comme il était d'usage chez les Romains. Ces enduits ont conservé un beau poli et une dureté qui ne le cède point au marbre. A l'aide de quelques fouilles, il serait facile de retrouver le plan de l'édifice.

Amphithéâtre de Capoue. Le grand diamètre de cet amphithéâtre est de 528 pieds, le petit de 432. L'épaisseur des constructions, de l'extérieur au podium, est de 98 pieds. Les loges des animaux, au nombre de seize, sont pratiquées dans l'épaisseur du podium; les escaliers sont formés par deux rampes montantes au même palier, qui distribuait ensuite à deux rampes nouvelles ; il n'y avait que deux entrées principales, percées perpen. diculairement au petit axe.

Construit en pierres, par assises régulières et à pierres sèches, son élévation générale était composée de trois rangs de galeries, formées par des arcades au nombre de 80 par étage, sur les pieds droits desquelles

sont des colonnes engagées. Le premier ordre est dorique, avec cette différence seulement que l'ove ou quart. de rond du chapiteau est remplacé par une doucine. Chacune de ces arcades paraît avoir été dédiée à une divinité dont la tête est sculptée en relief à la clef. Le second ordre est toscan; le troisième, dont on ne voit que l'indication, est inconnu. Mais il est remarquable que la galerie de ce troisième ordre était double en profondeur; ce qui pouvait former portique avec gradins couverts du côté de l'arène.

La surface rampante, sur laquelle devaient être les gradins, n'a de hauteur, dans la plus grande élévation, que la moitié de sa base. Elle est revêtue d'un enduit très-fin et fort bien conservé; d'où l'on pourrait conclure que les gradins n'étaient qu'en bois.

Amphithéâtre de Pestum. Son grand diamètre est de 156 pieds 7 pouces, son petit de 104 pieds 2 pouces. Les constructions comprises entre la face extérieure et le podium ont 30 pieds 6 pouces de largeur. Il paraît avoir été entièrement bâti en briques.

M. Delagardette, auquel nous devons les recherches les plus intéressantes sur ce monument, affirme que l'arène était creusée de 9 pieds environ en contre-bas du sol extérieur. Major, préteur, rapporte y avoir vu dix rangs de siéges et les caveaux qui les portaient; de plus, une arcade du portique inférieur, sur laquelle il était facile de reconnaître l'indication d'une seconde galerie du même genre.

Amphithéâtre de Pola, en Dalmatie. Son grand diamètre est de 414 pieds, son petit de 324 pieds 6 pouces. La masse des constructions comprises entre la face extérieure et le podium est de 102 pieds. Bâti sur le penchant d'une colline, la moitié des gradins de l'étage inférieur a été taillée dans le roc. Son élévation se compose d'un soubassement, percé de baies carrées dans les parties où le sol a pu le permettre, attendu son inclinai. son. Au-dessus sont deux étages de galeries, de soixante-douze arcades chacun, entre lesquelles sont des contre-forts ou espèces de pilastres, dont les chapiteaux n'appartiennent à aucun ordre. Le tout est appareillé en bossages, et a beaucoup de rapport avec l'amphithéâtre de Vérone.

Un troisième étage, formant attique, est percé de croisées qui sont divisées par les rainures qui recevaient la mâture de la vela. Dans la partie haute de cet attique, sont des ouvertures de toute la largeur des entre-pilastres, sur 17 pouces de hauteur: elles sont divisées par des dés qui portent encore deux rangs d'assises. Ces jours paraissent avoir été pratiqués pour éclairer une division de plancher dont on voit encore les scellements. Selon Revet, les gradins se succédaient, à partir du podium, jusqu'à la hauteur du deuxième étage,

qui devait être couronné par un portique intérieur. Les scellements de poutres qu'on remarque dans toutes les parties intérieures de l'édifice, indiquent positivement que tous les gradins devaient être en charpente.

Une particularité remarquable, et dont on ne trouve pas d'exemples dans les autres monuments de ce genre, c'est que son périmètre extérieur est flanqué de quatre avant-corps, percés de deux arcades chacun, dans lesquelles on reconnaît facilement qu'étaient pratiqués les escaliers. Serlio pense qu'ils peuvent avoir eu pour objet d'opposer une plus grande résistance aux efforts de la mer, sur les bords de laquelle il est élevé. Il paraît constant qu'il n'a jamais été terminé.

Amphithéatre de Tarragone en Espagne. Son grand diamètre est de 456 pieds, son petit de 366; de la face extérieure au podium, 98 pieds. Ce dernier avait 13 pieds de hauteur, non compris la balustrade. Bâti sur le penchant d'une colline, au bord de la mer, une partie des gradins de cet amphithéâtre était taillée dans le roc; le reste était construit en pierre. Il est évident, par les ruines qui existent encore, que son élévation se composait de deux rangs d'arcades, le supérieur pouvant former portique à jour, tant sur la mer que sur l'intérieur du monument. Il paraît avoir été construit sous Auguste.

Amphithéâtre d'Arles. La longueur de son grand axe est de 140 mètres; celle de son petit axe, de 103 mètres. Il a dû avoir 43 rangs de gradins. Comme l'amphithéâtre de Nîmes, il a trois ordres d'architecture et est percé de soixante arcades; mais ses proportions sont plus considérables, et son architecture plus riche. Le premier étage est orné de pilastres d'ordre dorique; le second, de colonnes d'ordre corinthien. Quatre portes étaient percées aux extrémités des axes. Celle du nord était la principale.

Les arènes d'Arles, comme celles de Nîmes, furent, au huitième siècle, transformées en forteresse, et l'on éleva, sur les quatre portes, des tours, dont deux subsistent encore aujour d'hui. Plus tard, on båtit dans l'intérieur une multitude de petites maisons qui n'ont été démolies que dans ces derniers temps. Les chambres ont, en 1845, alloué des fonds pour la restauration de ce monument.

Amphithéâtre de Saintes. Ce monument, situé hors des murs de la ville, dans un vallon resserré entre deux collines, sur lesquelles sont assis les faubourgs Saint-Eutrope et Saint-Macoul, occupe toute la largeur du vallon, et s'appuie lui-même au midi et au nord sur la pente des deux coteaux. Il était composé de soixante arcades, presque toutes de proportions différentes.

Amphithéatre de Bordeaux. Ce monument, vulgairement appelé le Palais Ga

liène, fut construit vers l'an 257. A cette époque, Tirique, sénateur romain et lieutenant des armées, était chargé du gouvernement de l'Aquitaine.

Six murs, distants de 12 pieds entre eux, soutenaient des gradins, qui, suivant Perrault, étaient en bois. Les deux premiers de ces murs avaient 62 pieds d'élévation. Le plus grand diamètre de l'arène était de 238 pieds, le plus petit de 168. Les deux portes, correspondant aux extrémités du grand diamètre, sont encore presque entières ; elles ont 27 pieds de hauteur et 18 de largeur.

Amphithéâtre de Lyon. Il était situé sur la montagne de Fourvière. Il fut construit sous l'empereur Claude (1).

Amphithéâtre de Paris. M. Dulaure, dans son premier volume de l'Histoire de Paris, parle d'un amphithéâtre romain qui était placé sur la voie qui, de la cité, conduisait au mont Cetarius.

((

« C'est dans le clos Saint-Victor, dit M. Hé«ricart de Thury, dans sa Description des « Catacombes de Paris, que se trouvait l'emplacement des arènes, qui avaient pro« bablement été établies dans une grande car«rière, primitivement exploitée à découvert, << et dont la place avait dû, en effet, préparer «<le local et le disposer favorablement pour «<leur construction. » C'est en faisant faire des fouilles dans cette partie du sol de l'ancien Paris, que M. Héricart de Thury a trouvé et reconnu les fondations de ce monument (2).

Enfin, nous mentionnerons encore l'amphithéâtre de Doué (Maine-et-Loire). Ce monument, dont l'âge ne paraît pas remonter au delà de l'époque mérovingienne, forme un octogone régulier; il est entièrement creusé dans la colline sur laquelle la ville de Doué est assise, et a, dans ses plus grandes dimensions, environ 35 mètres de longueur, 28 de largeur, et 7 à 8 mètres de profondeur. On y exécuta, au moyen âge, diverses représentations; on y joua notamment, au seizième siècle, les Actes des apótres et des Diableries.

DEBRET.

M. Magnien a publié dans l'Annuaire de la Société de l'histoire de France, pour l'année 1840, une curieuse notice sur les cirques, théâtres et amphithéâtres, construits par les Romains dans les Gaules. Nous en extrayons la liste suivante, qui servira à compléter, du moins pour la France, la nomenclature qui précède:

(1) Voyez l'Histoire de la ville de Lyon, par Jean de Saint-Aubin.

(2) Suivant quelques antiquaires, le clos des arènes. mentionné dans une charte de 1284, ne se rapportait pas à un ouvrage des Romains, mais à un cirque élevé par Chilpéric, qui, en effet, suivant Grégoire de Tours, «fit contruire des cirques à Paris et à Sois

«<< sons. »

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Fréjus.

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Agen. Angers. — Autun. Amphithéâtre découvert dans le siècle dernier, mais aujourd'hui enseveli de nouveau sous les décombres. Bavay. - Beauvais, amphithéâtre détruit. Besançon, amphithéâtre depuis longtemps détruit. Les Alains en avaient fait une forteresse au cinquième siècle. Béziers, amphithéâtre taillé en partie dans le roc; ruiné par Charles-Martel. Bonnée (département du Loiret). - · Bourges, amphi théâtre détruit, appelé la Fosse des Arènes. Cahors, amphithéâtre très-dégradé, appelé les Cadurques. Chenevière (près de Montargis), amphithéâtre appelé la Fosse aux Lions. Dole, amphithéâtre entièrement détruit. - Gran, amphithéâtre appelé le Château-Julien. Levroux, amphithéâtre presque entièrement détruit. · Limoges, amphithéâtre très-grand, et encore imparfaitement déblayé. — Lisieux. - Le Mans, amphithéâtre découvert en 1791, et enseveli de nouveau sous les décombres, en 1831. — Metz, amphithéâtre entièrement détruit. Narbonne. Moyrano (Jura). Néris. Orange. Orléans. Périgueux. — Poitiers, très-grand amphithéâtre, nommé, comme celui de Bordeaux, le Palais Galiène. Une tradition populaire en a fait, au moyen âge, la demeure de la fée Mélusine; on l'appelait, au seizième siècle, le Parlouoire, ou Parloir. - Reims, amphithéâtre aujourd'hui entièrement détruit. - ·Rodez. SaintBertrand.-Saint-Michel de Touch.-Sau. mur, amphithéâtre depuis longtemps détruit; on y jouait encore, au seizième siècle, la Passion et des Diableries. Sceaux près Montargis. Soissons, amphithéâtre depuis longtemps détruit. Tintiniac. Vienne, amphithéâtre en partie taillé dans le roc.

--

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Canina, Architectura antica descritta, Rome, 1832, 3 vol. in-fol.

C. Fontana, L'anfiteatro flavio descritto, Nell' Haia, 1725, in-fol.

G. Marangoni, Delle memorie dell' anfiteatro flavio dissertaz. Rome, 1746, in-4°.

Scip. Maffei, Verona illustrata, Verone, 1721, in-fol.

Tom. Temanza, Delle antiquità di Rimino, lib. II. Venise, 1741, in-fol.

F. Alvino, Anfiteatro campano, restaurato et illustrato, Naples, 1833, in-fol.

De ia Gardette, Ruines de Pæstum, 1799, in-fol. Th. Allason, Views of the antiquities of Pola, in Istria, Londres, 1819, in-fol.

J. Guiz, Description des arènes ou de l'amphitheatre d'Arles, 1665, in-4°.

De la Curie, Memoire sur l'amphithéâtre de Saintes. (Bulletin de M. de Caumont, t. VIII, p. 245.)

La Bastie, L'amphithéâtre de Bordeaux, vulgairement appelé le palais Galiène (Académie des Inscript., t. XII, p. 239.)

G.

AMPHIUME. (Histoire naturelle.) Genre d'amphibiens de l'Amérique septentrionale, qui, par leur organisation, se rapprochent des tritons. Les amphiumes ont un corps fusiforme très-allongé, dont le plus grand dia

mètre forme à peu près le vingtième de la longueur totale; la tête est aussi large que le corps, déprimée, arrondie en avant; la langue est peu prononcée, petite, molle, adhérente par toute sa face inférieure; les dents toutes petites; ils ont quatre pieds très-courts, très-distincts les uns des autres, une queue flexible, formant presque le quart de la longueur de l'animal, légèrement comprimée au-dessus; la peau est partout uniformément molle, lisse, mais d'un gris noirâtre en dessus, plus pâle en dessous.

Les amphiumes se trouvent ordinairement enfoncés dans la vase des étangs, ou dans les lieux frais et humides, voisins des eaux; les habitants de l'Amérique septentrionale les ont en horreur, quoiqu'ils ne soient nullement venimeux. MM. Duméril et Bibron en font, sous le nom d'Amphuimoïdes, une famille distincte de leur division des pérobranches, dans les Batraciens urodèles.

On n'en connaît que deux espèces, l'AMPHIUME A DEUX DOIGTS (Amphiuama didactylum), et l'AMPHIUME A TROIS DOIGTS (amphiuma tridactylum). E. DESMAREST.

AMPHORE. (Antiquité.) (En grec aμpopeús [aupipopęús, chez Homère], de aμqí, des deux côtés, et pépɛiv, porter.) Les Grecs et les Romains donnaient ce nom à un vase de terre cuite, à deux anses, qu'on appelait aussi diota et testa. Le plus ordinairement, il se terminait en pointe, de sorte que pour lui donner une ferme assiette il fallait faire un trou en terre, ou dans le pavé des caves. C'est sous cette forme qu'on le voit représenté sur les vases peints et sur les médailles, principalement sur celles de l'île de Chio.

On se servait des amphores pour renfermer des olives, des raisins secs, du miel, de l'huile; mais c'était surtout à conserver le vin qu'elles étaient destinées. Pour empêcher l'évaporation du vin, on enduisait le vase de poix et on le fermait avec un bouchon de liége couvert d'un mastic fait de poix, d'huile et de craie, ou de gypse. Par ce moyen le vin se conservait très longtemps. Pétrone (cap. 34) parle de vin de Falerne âgé de cent ans, renfermé dans des amphores de verre enduites de gypse. Des inscriptions en couleur indiquaient la capacité du vase, l'espèce du vin qu'il contenait et le nom du consul sous lequel il avait été rempli. Les amphores les plus renommées venaient des îles de Samos et de Chio. On y renfermait les vins les plus précieux; celles qui étaient fabriquées dans le pays des Sabins et dans la Campanie étaient plus

communes.

Théodore Panofka, Recherches sur les véritables noms des vases grecs, 1829, in-fol.

Letronne, Observations philologiques et archéologiques sur les noms des vases grecs, 1833, in-4°. Ussing, De nominibus vasorum græcorum disputatio, Copenhague, 1844, in-8°.

ALEX. PILLON.

L'unité des mesures de capacité pour les liquides, chez les Romains, s'appelait aussi amphore ou quadrantal: nous commencerons par faire connaître la valeur et les divisions de cette mesure; nous exposerons ensuite les moyens par lesquels les savants sont arrivés à ces résultats.

I. Évaluation et divisions de l'amphore.

L'amphore romaine valait, en pintes, 27,80517, et en litres, 25,89542. Il ne faut pas la confondre avec l'amphore attique ou métrétès, qui valait une amphore et demie romaine.

L'umphore se divisait en urnes, et en contenait 2; l'urne en conges (congius), et en contenait 4; le conge en setiers (sextarius), et en contenait 2; le setier en hémines, et en contenait 2; l'hémine en quartarius, et en contenait 2; le quartarius en acétabules, et en contenait 2; l'acétabule contenait 1 1/2 cyathe; le cyathe 4 ligules. En outre, il y avait au-dessus de l'amphore une grande mesure, le culeus, qui contenait 20 amphores. Le cadus et le dolius n'étaient pas des mesures d'une dimension déterminée, mais des vases dont la grandeur pouvait varier comme celle de nos tonneaux. Le tableau suivant offre sous un seul coup d'œil ces différentes mesures, en commençant par les plus petites, avec leurs rapports entre elles et leur évaluation en litres :

Mesures romaines de capacité pour les liquides.

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chaque mesure. pacité, comme pour toute autre, les savants avaient deux points à éclaircir : 1o bien déterminer leurs rapports entre elles; 2° bien déterminer la valeur d'une au moins de ces me

Pour les mesures de ca

sures.

1o Pour les rapports des mesures entre elles, ils sont suffisamment indiqués par des passages d'auteurs anciens, dont les uns ont été écrits exprès pour cette fin, et dont les autres impliquent la connaissance de ces rapports nous pourrions les citer tout au long; nous nous contenterons de les indiquer pour ceux qui voudront y recourir (1). Tous ces témoignages sont rapportés et discutés avec soin, ainsi que les opinions des modernes sur ce sujet, dans l'excellent ouvrage de M. Worm sur les mesures des anciens, Stuttgard, 1820, 1 vol., § 66, 67, etc.

2o Rien de plus embarrassant, au premier abord, que de déterminer la valeur d'une mesure qui n'existe plus; car on ne connaît aucune amphore ancienne. Mais les témoignages des anciens s'accordent sur le rapport de l'amphore avec les poids et avec les mesures de longueur qui nous sont bien connus; ils nous apprennent que la capacité de l'amphore égalait le pied cubique romain, et par conséquent équivalait à 1305,452 de nos pouces cubiques; qu'elle contenait 80 livres romaines d'eau, et par conséquent équivalait à 53,47 de nos livres, et à 26175 grammes. De là il était facile de conclure que l'amphore contenait, comme nous l'avons dit, 27,80517 pintes, ou 25,89542 litres. De là aussi il était facile de déduire l'évaluation du culeus, en multipliant par 20; de l'urne, en divisant par 2, etc. C'est en suivant cette marche que nous avons dressé le tableau précédent. BOUILLET.

AMPLIATION (Lettres d'). C'est le nom qui se donnait autrefois, en France, aux lettres qu'on obtenait en petite chancellerie, afin d'articuler de nouveaux moyens omis dans des lettres de requête civile précédemment obtenues. L'usage en fut aboli par l'ordonnance de 1667.

L'ampliation d'un contrat ou d'un acte public est la copie de ces actes dont les grosses ou originaux restent déposés, soit dans les archives publiques, soit chez les no. taires. Ainsi, il se trouve parfois dans les titres d'une succession des grosses de contrats de constitution et d'obligations non encore échues. Les créances sont divisées entre plusieurs héritiers, et il ne se trouve qu'un seul titre exécutoire. Alors le notaire annexe la grosse du contrat à la minute de l'acte de partage, et délivre à chacun des héritiers une

(1) Voyez Festus, au mot Quadrantal; Aul. Gel., Noct. att., 20; Bremnius Fannius, dans son Poëme sur les mesures; Pline, Hist. nat. 14, 4; Caton, Agric., 1, 2, 7; Columell., 3, 3; Vitruv., 6, 9.,

ampliation ou copie de cette grosse, avec déclaration, au bas de cette copie, du nom de l'héritier et de la quotité de la créance qui lui est attribuée par le partage. Les ampliations sont soumises par le code de procédure à certaines formalités. La partie qui veut s'en procurer une, doit présenter à cet effet requête au président du tribunal de première instance, et le notaire ne la délivrera qu'en vertu de l'ordonnance qui interviendra.

Ampliation est encore un terme de chancellerie et plus particulièrement de la chancellerie romaine. Un bref ou une bulle d'ampliation est un bref d'augmentation.

AMPLIFICATION. (Littérature.) L'amplification, qui consiste à étendre et à dévelop per le sujet que l'on traite, a été fort diversement jugée. Les uns en ont fait une qualité, les autres un défaut. Isocrate l'a définie : « une manière de s'exprimer qui agrandit les objets ou qui les diminue, une forme qu'on donne à son discours, et qui sert à faire paraître les choses plus grandes ou moindres qu'elles ne sont en effet. » Cicéron et Quintilien ont maintenu et confirmé cette définition. Voilà pour l'éloge. Mais quelques rhéteurs ont prétendu que l'amplification appartient plutôt au déclamateur et au sophiste qu'au véritable orateur, et ils ont ainsi formulé leur opinion: « Quand on dit tout ce qu'on doit dire, on n'amplifie pas, et quand on l'a dit, si on amplifie, on dit trop. » Voilà pour le blâme. Examinons maintenant à laquelle de ces deux assertions les résultats qu'a amenés l'usage de l'amplification donneront gain de cause. Malgré notre propension à désapprouver une forme de discours qui n'est souvent qu'un allongement inutile, et un moyen commode de niettre des mots à la place des idées, nous devons avouer que la plupart des poëtes et des orateurs, dont une longue admiration a consacré les exemples, ont fait grand usage de cette méthode. Isocrate et Cicéron, Homère et Virgile, l'Arioste et le Tasse ne s'en sont pas fait faute; et l'accès qu'ils lui ont donné, combat pour elle. Mais que d'exemples moins illustres agissent dans un autre sens sur la conviction des juges! Que de plats orateurs, que d'insignifiants écrivains, que de poëtes sans poésie condamnent l'amplification par l'usage qu'ils én ont fait! Voyez les vers ampoulés de J. B. Rousseau; voyez la prose académique de Thomas; voyez l'éloquence enflée et vide qui étale de notre temps, à la barre des tribunaux et en face des bancs législatifs, ses phrases creuses et ses développements sans portée ; défauts que nous remarquons d'autant plus que les qualités contraires ne nous sont pas inconnues, et qu'à notre époque, la véritable éloquence a aussi ses orateurs. T. II.

ENCYCL. MOD.

Que conclure de tout cela, si ce n'est que, comme toute chose en ce monde, l'amplification a son bon et son mauvais côté, et que l'usage qu'on en fait l'approuve ou la condamne? Quand elle n'est qu'un développement donné à l'idée principale, à l'aide d'autres idées dérivant directement de celle-ci, quand elle vient d'une abondance naturelle, qui féconde le discours et l'enrichit, alors l'amplification est une qualité, et on doit lui tenir compte d'une partie des beautés que nous admirons dans l'œuvre allongée par elle. Mais le plus souvent l'amplification provient de la stérilité. Le poëte ou l'orateur, heureux d'avoir trouvé une idée que son imagination avare lui fournit avec peine, la développe, la déroule, la retourne, et ne la quitte pas avant d'en avoir exprimé tout ce qu'elle pouvait contenir, de façon qu'elle reste sèche et décolorée, perdue au milieu de ce labyrinthe de phrases, écrasée sous les figures de rhétorique, ni plus ni moins que les convives de Néron sous leur pluie de fleurs. N'est-ce pas là un immense défaut; et ne vaut-il pas mieux laisser à l'idée toute sa verdeur et toute sa séve, et par conséquent, toute sa vigueur ? La sobriété n'amène pas toujours la sécheresse; et, depuis l'énergie concise de Démosthène· jusqu'à l'énergique concision de Mirabeau, depuis les réponses laconiennes jusqu'aux proclama. tions impériales, il ne manque pas d'exemples pour le prouver.

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En termes de collége, on appelle amplification les développements faits par les écoliers sur un sujet donné d'avance. Le moindre défaut de ces développements est le manque d'ordre et la diffusion. Voltaire remarque que cet exercice ne peut que déformer les jeunes esprits auxquels on l'impose, et les habituer à des défauts qu'on devrait corriger chez eux à tout prix. Il ajoute qu'il vaudrait mieux leur apprendre à resserrer leurs pensées, à mesurer l'étendue des discours sur le nombre des idées, et à remplacer l'élégance acquise aux dépens de la vigueur, par la force et l'énergie.

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S. A. CHOLER. AMPLITUDE. (Astronomie.) C'est la distance d'un astre au premier vertical, à l'instant de son lever ou de son coucher, distance mesurée par l'arc d'horizon, compris entre le lieu où l'astre se trouve alors et le vrai point d'orient et d'occident on distingue ces deux sortes d'amplitudes par les termes d'ortive et d'occase. Dans le triangle sphérique rectangle, formé par le méridien, l'horizon et le cercle horaire de l'astre, on connaît, 1o l'arc de méridien intercepté entre le pôle et l'horizon, arc qui est 180o — la la. titude du lieu; 2° l'arc du cercle horaire compris entre les mêmes limites, arc qui 21

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